Différences entre les versions de « Bossuet »

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Jacques Bénigne Bossuet, (1627-1704), prélat gallican, vrai chef du [[gallicanisme|gallicanisme]], écrivain et célèbre prédicateur catholique surnommé « l'Aigle de Meaux ».
 
Jacques Bénigne Bossuet, (1627-1704), prélat gallican, vrai chef du [[gallicanisme|gallicanisme]], écrivain et célèbre prédicateur catholique surnommé « l'Aigle de Meaux ».
  
"Il rédigea, ou du moins il fit accepter la fameuse Déclaration de 1682, qu'on pourrait appeler la déclaration de l'indépendance du roi à l'égard de l'Eglise, la déclaration de l'indépendance des Evêques à l'égard du Pape, la déclaration des droits absolus du roi sur les Evêques du royaume...
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"Il rédigea, ou du moins il fit accepter la fameuse [[Déclaration de 1682|Déclaration de 1682]], qu'on pourrait appeler la déclaration de l'indépendance du roi à l'égard de l'Eglise, la déclaration de l'indépendance des Evêques à l'égard du Pape, la déclaration des droits absolus du roi sur les Evêques du royaume...
  
 
Le Saint-Siège protesta; l'orgueil et la colère firent naître de déplorables résistances. Après onze ans, le roi, moins obstiné et plus raisonnable, céda le premier, et retira son odieux décret...; mais plus coupables que lui et plus aveugles, les Evêques ne se soumirent pas tous; Bossuet, leur vrai chef, s'obstina dans les erreurs qu'il avait formulées avec un si grand art; hélas! il ne se rétracta jamais. Durant les vingt-trois années qu'il vécut encore, il travailla et retravailla, pour complaire au roi, un détestable traité, qui eût été mis immédiatement à l' ''index'', nous apprend le Pape Benoît XIV, si l'exaltation des esprits n'eût fait craindre un schisme.
 
Le Saint-Siège protesta; l'orgueil et la colère firent naître de déplorables résistances. Après onze ans, le roi, moins obstiné et plus raisonnable, céda le premier, et retira son odieux décret...; mais plus coupables que lui et plus aveugles, les Evêques ne se soumirent pas tous; Bossuet, leur vrai chef, s'obstina dans les erreurs qu'il avait formulées avec un si grand art; hélas! il ne se rétracta jamais. Durant les vingt-trois années qu'il vécut encore, il travailla et retravailla, pour complaire au roi, un détestable traité, qui eût été mis immédiatement à l' ''index'', nous apprend le Pape Benoît XIV, si l'exaltation des esprits n'eût fait craindre un schisme.

Version du 6 février 2006 à 18:36

Jacques Bénigne Bossuet, (1627-1704), prélat gallican, vrai chef du gallicanisme, écrivain et célèbre prédicateur catholique surnommé « l'Aigle de Meaux ».

"Il rédigea, ou du moins il fit accepter la fameuse Déclaration de 1682, qu'on pourrait appeler la déclaration de l'indépendance du roi à l'égard de l'Eglise, la déclaration de l'indépendance des Evêques à l'égard du Pape, la déclaration des droits absolus du roi sur les Evêques du royaume...

Le Saint-Siège protesta; l'orgueil et la colère firent naître de déplorables résistances. Après onze ans, le roi, moins obstiné et plus raisonnable, céda le premier, et retira son odieux décret...; mais plus coupables que lui et plus aveugles, les Evêques ne se soumirent pas tous; Bossuet, leur vrai chef, s'obstina dans les erreurs qu'il avait formulées avec un si grand art; hélas! il ne se rétracta jamais. Durant les vingt-trois années qu'il vécut encore, il travailla et retravailla, pour complaire au roi, un détestable traité, qui eût été mis immédiatement à l' index, nous apprend le Pape Benoît XIV, si l'exaltation des esprits n'eût fait craindre un schisme.

Dans ce traité, Bossuet s'évertuait à prouver que la doctrine dite gallicane, résumée dans la Déclaration de 1682, n'était pas hérétique et qu'à la rigueur elle pouvait et devait être tolérée... Son livre, rempli d'erreurs historiques empruntées aux protestants, et de subtilités indignes d'un si grand génie, est mortellement ennuyeux, et a été paraît-il, refait, corrigé, et perfectionné par son neveu, M. Bossuet, Evêque de troyes, janséniste déclaré. Quant aux évêques et aux ecclésiastiques français, qui depuis lors, ont professé les erreurs gallicanes, les préjugés d'éducation et le prestige de la vanité nationale expliquent et au delà ce malheur. Dans les séminaires, on enseignait que cette doctrine; on la représentait comme seule vraie, seule modérée; la doctrine opposée, c'est-à-dire la plus pure doctrine catholique-romaine, était flétrie du nom d' ultramontaine; dénomination dédaigneuse, inventée par le parti janséniste. Et ainsi, sous le couvert du grand nom de Bossuet, notre pauvre France a végété, pendant près de deux siècles, dans des doctrines erronées, césariennes (voir césarisme), anticatholiques, désastreuses pour l'ordre ecclésiastique et pour la piété des fidèles, non moins que pour le vrai bien de la monarchie et de la société civile, toujours lié au règne de la vérité catholique."

Ce furent M. de Maistre, M. de Bonald et M. de Lammenais qui, sous la Restauration, portèrent les premiers coups à l'idole gallicane, actuellement tombée de son piédestal et réduite en poussière."

( Mgr Gaume, Le dogme de l'infaillibilité, Editions Saint-Rémi, 1871, p. 281-283.)