Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique (Jean Sévillia)

De Christ-Roi
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Appliqué à l'histoire, le politiquement correct s'appelle l'historiquement correct, et devient une étude détaillée de Jean Sévillia. Dix-huit "points chauds" de l'histoire...

Commentaire Fideliter

"Politiquement correct, historiquement correct. pensée unique, passé unique. Comment s'immuniser?

"Contre l'éducation nationale qui bâtit toute notre histoire autour de 1789, contre les relents de lutte des classes, contre une morale humanitaire déprimante, contre l'exclusion de l'événementiel au profit d' "axes problématiques" (derrière ce sabir, une volonté d'écarter ce qui perturbe la légende officielle pour délivrer des leçons conformes à la vulgate en vogue.)

"L'ouvrage est une remarquable synthèse des recherches les plus récentes sur les thèmes formant la matière des préjugés, des idées reçues et des lieux communs dans le domaine historique.

le livre prend parti mais aprvient à éviter l'écueil du parti pris. Il reprend et parfait la magistrale étude de Jean Dumont, L'Eglise au risque de l'histoire, dans une perspective moins exclusivement religieuse.

"Si l'historiquement correct est profondément lié aux idéologies de gauche dans leurs strates successives, Jean Sévillia n'épargne toutefois pas certaines légendes ayant cours à droite."

(Source: Fideliter, juin-juillet 2003, Bande dessinée chrétienne?, n° 154, p. 70.)

Lu pour vous sur herodote.net

"Historiquement correct (Perrin) est un pamphlet dédié aux hommes politiques qui traitent de l'Histoire à tort et à travers.

L'auteur, Jean Sévillia, ne cache pas son aversion pour la gauche. En journaliste plus qu'en historien, il montre comment ce courant de pensée peut déformer l'Histoire pour la mettre à son service ou cacher des vérités troublantes.

Il rappelle le racisme de Voltaire, les crimes commis contre les Vendéens, l'idéologie colonialiste des dirigeants de la IIIe République, la contribution des leaders de gauche au régime de Vichy.

Historiquement correct comporte 18 chapitres qui chacun se rapporte à une phase de l'Histoire. Cela va de la féodalité à la guerre d'Algérie en passant par les Croisades, l'Inquisition espagnole, la Terreur, la Commune, la Résistance et la Collaboration,...

Autant de sujets polémiques sur lesquels se déchirent les néophytes et les idéologues mais sur lesquels s'accordent la plupart des historiens, attentifs aux faits et aux sources de première main.

Ainsi, à propos de la féodalité et du Moyen Âge, l'auteur a beau jeu de rappeler qu'elle ne mérite pas les clichés méprisants du XVIIIe siècle. Les médiévistes contemporains, de Régine Pernoud à Jacques Le Goff en passant par Jacques Heers, ont fait litière de ces préjugés et montré comment, sous l'égide du clergé catholique, les peuples de l'Occident ont jeté les bases de la démocratie, de la laïcité, de l'émancipation des femmes etc.

À propos des croisades, Jean Sévillia signale qu'elles furent avant tout une manifestation de foi populaire et une réaction de défense des Européens dans une époque très critique de leur Histoire. Les excès et les massacres qu'on peut leur attribuer ne sortent hélas pas de l'ordinaire de l'époque (et sont plutôt moins choquants que les horreurs du début du XXe siècle).

Pire que le Goulag (*), l'Inquisition ! Contre l'imagerie traditionnelle colportée par les protestants anglais et les philosophes français qui fait de l'Inquisition espagnole l'horreur absolue, on rappelle que ses victimes se comptent au nombre de quelques milliers en l'espace de trois siècles.

Venons-en au XVIIIe siècle français. «Voilà un aspect des Lumières qui est aujourd'hui soigneusement caché : le racisme», dit fort justement l'auteur de Historiquement correct.

Voltaire, le grand Voltaire, écrit dans Essai sur les moeurs et l'esprit des moeurs : «Il n'est permis qu'à un aveugle de douter que les blancs, les nègres, les albinos, les Hottentots, les Lapons, les Chinois, les Amériques ne soient des races entièrement différents».

Disant cela, le pourfendeur du clergé prend le contrepied de l'enseignement religieux qui, depuis Saint Paul, n'a de cesse de souligner l'unicité de la condition humaine. Malheureusement, aux XIXe et XXe siècles, le triste enseignement de Voltaire sera mieux suivi que celui de Saint Paul...

Faut-il insister ? Le Siècle des Lumières fut aussi le grand siècle de la traite atlantique et les «philosophes» ne furent pas les derniers à placer leurs économies dans le trafic d'esclaves.

Jean Sévillia a beau jeu de rappeler les crimes commis pendant la Révolution française, sous la Terreur, au nom de la Liberté, mais curieusement ne s'appesantit pas sur Napoléon Bonaparte, dont les actions ont peu de rapport avec la légende. De même, il ne manque pas de rappeler les exactions des Communards de 1871 mais néglige la responsabilité d'Adolphe Thiers dans cette tragédie.

Plus près de nous, Historiquement correct témoigne de la grande confusion idéologique qui a conduit en France les républicains de gauche à se faire les apologues de la colonisation à la fin du XIXe siècle et à défendre la présence française en Algérie après la seconde guerre mondiale.

De la même façon, peut-on ignorer la contribution de plusieurs dirigeants socialistes ou communistes au gouvernement du maréchal Pétain (Doriot, Déat, Laval, Belin,...), tandis que des officiers catholiques et parfois monarchistes s'engageaient dès les débuts de l'occupation allemande dans la Résistance (d'Estienne d'Orves, Leclerc de Hauteclocque, de Gaulle,...) ?"

Source: André Larané, herodote.net