Différences entre les versions de « Louis Veuillot »

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Louis Veuillot s’interroge pendant cette période à propos de ses convictions politiques et religieuses. Il quitte bientôt la direction de son journal en 1837 puis effectue l'année suivante un voyage à Rome. Celui-ci décide de ses orientations futures. Dans les années qui suivent, il fait d’ailleurs paraître quelques ouvrages de sensibilité catholique comme Les Pèlerinages de Suisse en 1838, Rome et Lorette en 1841, L’Honnête Femme en 1844 mais également un pamphlet intitulé Les libres penseurs en 1848. Louis Veuillot se rend également en Algérie en 1842.
 
Louis Veuillot s’interroge pendant cette période à propos de ses convictions politiques et religieuses. Il quitte bientôt la direction de son journal en 1837 puis effectue l'année suivante un voyage à Rome. Celui-ci décide de ses orientations futures. Dans les années qui suivent, il fait d’ailleurs paraître quelques ouvrages de sensibilité catholique comme Les Pèlerinages de Suisse en 1838, Rome et Lorette en 1841, L’Honnête Femme en 1844 mais également un pamphlet intitulé Les libres penseurs en 1848. Louis Veuillot se rend également en Algérie en 1842.
  
Après avoir travaillé dans différentes administrations, il collabore au journal L’Univers dont la devise est "Catholiques avant tout". Veuillot en devient le rédacteur en chef en 1848. En 1844, il est condamné à un mois de prison pour avoir pris la défense de l’abbé Combalot, un prêtre ayant dénoncé en chaire l’autorité de l’Université sur l'enseignement. L’Univers, qui est maintenant devenu sous la férule de Veuillot un puissant organe de presse, prête ensuite son concours à Charles de Montalembert, le député à la chambre des Pairs qui est également l’animateur du catholicisme libéral.  
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Après avoir travaillé dans différentes administrations, il collabore au journal L’Univers dont la devise est "Catholiques avant tout". Veuillot en devient le rédacteur en chef en 1848. En 1844, il est condamné à un mois de prison pour avoir pris la défense de l’abbé Combalot, un prêtre ayant dénoncé en chaire l’autorité de l’Université sur l'enseignement. L’Univers, qui est maintenant devenu sous la férule de Veuillot un puissant organe de presse, prête ensuite son concours à Charles de Montalembert, le député à la chambre des Pairs qui est également l’animateur du [[catholicisme libéral|catholicisme libéral]].  
  
 
Celui-ci est à l’origine de la création d’un Comité Électoral pour la ''[[liberté religieuse|liberté religieuse]]''. L’Univers contribue par l’organisation d’une campagne de presse vigoureuse à l’élection en août 1846 de 146 députés ayant signé son manifeste. Cependant, au nom de convictions ultramontaines, Louis Veuillot et ''L’Univers'' s’opposent bientôt aux catholiques libéraux.  
 
Celui-ci est à l’origine de la création d’un Comité Électoral pour la ''[[liberté religieuse|liberté religieuse]]''. L’Univers contribue par l’organisation d’une campagne de presse vigoureuse à l’élection en août 1846 de 146 députés ayant signé son manifeste. Cependant, au nom de convictions ultramontaines, Louis Veuillot et ''L’Univers'' s’opposent bientôt aux catholiques libéraux.  

Version actuelle datée du 6 février 2006 à 19:14

Louis-François Veuillot (1813-1883). Publiciste catholique, anti-libéral, contre-révolutionnaire et fougueux défenseur de la Papauté. Il fonda "L'Univers" et publia en 1866, L'illusion libérale.

Jean Ousset (Pour qu'Il règne, DMM, Niort 1998, p. 417) dit de lui qu'il fut "le plus calomnié, peut-être, des polémistes chrétiens."

Biographie

Louis Veuillot est né à Boynes, dans le département du Loiret, le 11 octobre 1813. Fils d’un modeste ouvrier tonnelier, il doit cesser rapidement ses études à treize ans pour gagner sa vie. Il entre alors au service d’un avocat parisien. L’adolescent commence à cette époque à rédiger quelques textes littéraires. A partir de 1830, il collabore à plusieurs journaux de province avant de devenir en 1832 rédacteur en chef du Mémorial de la Dordogne, une feuille gouvernementale.

Louis Veuillot s’interroge pendant cette période à propos de ses convictions politiques et religieuses. Il quitte bientôt la direction de son journal en 1837 puis effectue l'année suivante un voyage à Rome. Celui-ci décide de ses orientations futures. Dans les années qui suivent, il fait d’ailleurs paraître quelques ouvrages de sensibilité catholique comme Les Pèlerinages de Suisse en 1838, Rome et Lorette en 1841, L’Honnête Femme en 1844 mais également un pamphlet intitulé Les libres penseurs en 1848. Louis Veuillot se rend également en Algérie en 1842.

Après avoir travaillé dans différentes administrations, il collabore au journal L’Univers dont la devise est "Catholiques avant tout". Veuillot en devient le rédacteur en chef en 1848. En 1844, il est condamné à un mois de prison pour avoir pris la défense de l’abbé Combalot, un prêtre ayant dénoncé en chaire l’autorité de l’Université sur l'enseignement. L’Univers, qui est maintenant devenu sous la férule de Veuillot un puissant organe de presse, prête ensuite son concours à Charles de Montalembert, le député à la chambre des Pairs qui est également l’animateur du catholicisme libéral.

Celui-ci est à l’origine de la création d’un Comité Électoral pour la liberté religieuse. L’Univers contribue par l’organisation d’une campagne de presse vigoureuse à l’élection en août 1846 de 146 députés ayant signé son manifeste. Cependant, au nom de convictions ultramontaines, Louis Veuillot et L’Univers s’opposent bientôt aux catholiques libéraux.

[...] L’homme de foi approuve le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte ainsi que l’avènement du Second Empire, un régime dont il attend qu’il soit l’allié de la religion. Son journal survit alors à la loi du 17 février 1852 qui réduit la liberté de la presse. Il se lance en 1853, puis de nouveau en 1855, dans une polémique avec son adversaire Le Siècle à propos du chansonnier Béranger. L’Univers s’oppose bientôt à la politique italienne du gouvernement français. En déclarant la guerre à l’Autriche, le 3 mai 1859, Napoléon III prête son concours à l’unification italienne. Selon Louis Veuillot, celle-ci se construit aux dépens du pouvoir temporel de la papauté. C’est également l’opinion de Pie IX. L’Univers publie alors l’encyclique Nullis Certe qui critique l’évolution politique dans la péninsule italienne et en montre les dangers pour l’autorité pontificale. Le journal qui avait autrefois apporté son soutien à Napoléon III est supprimé quelques temps plus tard, le 30 janvier 1860. L’homme de presse s’illustre alors par la publication d’ouvrages qui font scandale, notamment Le Parfum de Rome en 1861.

Le journal ne peut reparaître qu’en 1867. En se prononçant avec ferveur pour le dogme de l’infaillibilité pontificale prononcé en 1870 par Pie IX dans le Concile du Vatican, il doit faire face aux attaques des journaux libéraux. L’intransigeance de ses prises de position procure au journal une vaste audience pendant cette période. Les articles passionnés de Louis Veuillot ont notamment du succès parmi les membres du bas-clergé ultramontain et hostile aux innovations issues du courant libéral. Son autorité intellectuelle concurrence même celle des évêques dans leurs diocèses.

Louis Veuillot fait connaître en France la pensée catholique et contre-révolutionnaire de l'espagnol Donoso Cortès.

Il voit dans la défaite de Napoléon III à Sedan le 1er septembre 1870, face à la Prusse, un châtiment divin. Malgré son ralliement au parti légitimiste, il poursuit après 1870 la publication de L’Univers. Celle-ci est de nouveau suspendue en raison des attaques contre la monarchie italienne et contre le Kulturkampf dans l’Allemagne de Bismarck. Louis Veuillot transmet alors la direction de son journal à son frère Eugène. Cette époque voit également se poursuivre la publication de ses œuvres littéraires parmi lesquelles Les Odeurs de Paris en 1866, Paris pendant les deux sièges en 1871, mais également Rome pendant le Concile en 1876. Elles trouvent leur source dans les convictions politiques et religieuses du journaliste. L’écrivain dénonce ainsi la ville païenne et ses "odeurs" auxquelles s’oppose "le parfum" de la ville chrétienne, exalté quelques années auparavant. Louis Veuillot décède le 7 avril 1883 à Paris. Par Marc Nadaux

Sur la vraie tolérance

"Admirable tolérance pratique des intransigeants de la doctrine, qui ne laissait pas d'animer le plus calomnié, peut-être, des polémistes chrétiens: Louis Veuillot. Entendons-le prendre la défense des petits et des humbles, au moment où les prétendus libéraux (tolérants), aux ordres de "monsieur Thiers", écrasaient férocement les derniers combattants de la Commune. En face de ces pauvres diables, qui, longuement empoisonnés par une presse impie et immonde, ont fini par se livrer aux pires excès, l'écrivain catholique, le publiciste contre-révolutionnaire, est sans fiel; bien mieux que les beaux esprits incrédules, satisfaits hier et apeurés aujourd'hui, il sait entrer dans l'âme des foules et comprend les excuses qu'y peuvent trouver certains entraînements... Et mon Dieu! - osons le dire, - on aurait aimé trouver sous la plume d'écrivains catholiques, tout aussi célèbres aujourd'hui, d'équivalentes protestations lors des tueries d'une prétendue et pas si lointaine "épuration".

"Louis Veuillot, lui, sut protester contre les fusillades hâtives et il ne craignit pas de lancer aux bourgeois libéraux qu'ils prenaient leur revanches trop durement: "Les exécutions sommaires, écrivait-il (in Paris pendant les deux sièges, CLVI.), frustrent également la justice, qui est un besoin social, et la grande humanité chrétienne, qui est un devoir dont aucun crime ne dispense envers aucun criminel... la justice s'interdit les exécutions secrètes... Que le peuple voie punir le criminel, que le criminel lui-même se sente puni! Alors, le repentir peut le visiter et le racheter éternellement. on a le droit de le tuer, non de lui ôter son recours en grâce auprès de Dieu". Et qu'on n'aille pas au-delà du nécessaire: "La conscience publique demanderait compte d'un seul coup de fusil que la justice ou le droit de légitime défense n'aurait pas ordonné" (à la même époque, le libre-penseur Sarcey écrivait: "Des aliénés de cette espèce, et en si grand nombre et s'entendant tous ensemble, constituent pour la société un si épouvantable danger qu'il n'y a plus d'autre pénalité possible qu'une suppression radicale"...)

(Source: Jean Ousset, Pour qu'Il règne, DMM, Niort 1998, p. 417).

Impuissance des méchants pour écraser la vérité

"Ainsi par exemple, cette vue de simple bon sens exposée débonnairement par Veuillot: "Si la multitude des adversaires... pouvait écraser la vérité, il y aurait longtemps que ce serait fait" (Louis Veuillot)

"Comme c'est vrai! Et comme il est facile de reconnaître la main de Dieu dans cette impuissance des méchants alors même qu'ils triomphent!" (Jean Ousset, Pour qu'Il règne, DMM, Niort 1998, p. 442).

Citations de Louis Veuillot

  • "S'il en est (et il en existe encore, par la miséricorde de Dieu, si peu que ce soit), s'écriait déjà saint Grégoire XVI, du château Saint-Ange où il était assiégé, s'il en est, disons-nous, quelques-uns qui, pour l'amour de la loi chrétienne, osent résister en face aux impies, non seulement, ils ne trouvent pas d'appui chez leurs "frères", mais on les taxe d'imprudence et d'indiscrétion, on les traite de fous"... (en attendant d'être traités d'intégristes...) (Source: Louis Veuillot, cité in Jean Ousset, Pour qu'Il règne, DMM, Niort 1998, p. 404).
  • "Le libéralisme catholique et l'esprit du monde sont consanguins ; ils vont l'un à l'autre par bien des pentes. Dans la vaste cohue des athées, des déistes, des éclectiques, des ignorants, des prétendus chercheurs, il y a bien des consciences faibles qui ne demandent qu'une religion commode, "tolérante" (Voir tolérance).

Poids de la vie

J'ai vécu, j'ai vieilli. De l'humaine misère

J'ai porté le fardeau tous les jours. Il est grand !

Sans en excepter un, j'ai refait en pleurant

Tous les chemins heureux que j'avais sur la terre.


Je sais ce qu'ici-bas le ciel donne et reprend :

Deuil d'ami, deuil d'époux, deuil de fils, deuil de père,

Et deuil public encor ! J'ai bu cette heure amère.

J'ai tenu dans mes bras Valdegamas mourant.


J'ai vu l'esprit de l'homme au mal vouer son culte ;

Sur mon drapeau sacré j'ai vu monter l'insulte ;

Chez des amis vivants Je me suis vu mourir.


Et parmi ces douleurs, humiliant mon âme,

Satan m'a fait sentir son ironie infâme ... !

Ô mort ! comme parfois tu tardes à venir !

Louis Veuillot

L'Illusion libérale

"Il est de l'intérêt de l'adversaire, non de l'intérêt de l'Eglise et de la société chrétienne d'ôter la Croix à la Couronne et d'ôter la Couronne à la Croix" (L. veuillot in Revue Fideliter, janvier-février 1988, numéro 61, p. 9).