Saint Paul

De Christ-Roi
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Saint Paul

Chronologie

V. 55-70 Rédaction de l’évangile de Saint Marc.

58 Épîtres de Saint Jacques frère de Simon Pierre.

58 Arrestation de saint Paul à Jérusalem. De passage à Jérusalem, Paul est arrêté à l'instigation des Juifs. Il comparaît devant le procurateur de Judée Festus mais il fait valoir sa qualité de citoyen romain et en appelle à César (Néron): ce statut privilégié lui vaut d'être jugé à Rome en 59. Paul plaide sa cause devant Agrippa et sa sœur Bérénice. Indifférents aux luttes entre factions juives, les juges romains le libèrent sans difficulté (60).

60 Épîtres de saint Paul aux Colossiens et aux Ephésiens.

V. 62 Martyre de saint Jacques, chef de la communauté de Jérusalem.

62-63 Saint Paul emprisonné à Rome; Rédaction de l’Evangile de Luc: c’est pendant la captivité de Paul que Luc aurait composé son évangile.

63 Libération de Paul; Voyage possible en Espagne.

64 Achèvement des travaux du Temple de Jérusalem.

64 Persécution des chrétiens (Tacite, Annales XV); 1ère persécution romaine et torture des chrétiens accusés de l’incendie de Rome: accusé de favoriser ses projets d’urbanisme et d’avoir allumé le feu, Néron lance sa persécution contre les chrétiens. Il ne semble pas, toutefois, que Néron ait publié de loi générale contre leur religion.

  • Les dénonciations contre les Chrétiens sont venues des milieux juifs;
  • "On estime à 5000 le nombre des Chrétiens de Rome en 64 et à 10% d'entre eux le nombre de martyrs" (Anne Bernet, Les chrétiens dans l'empire romain, des persécutions à la conversion Ier – IVe s., Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 52, note 1.

"Pour laver Néron des accusations concernant sa responsabilité dans l'incendie, l'Augusta, la très belle Sabian Poppea, trouva la solution, en lui désignant des boucs émissaires parfaits: les Chrétiens? Pourquoi? Parce qu'ils sont mal connus, calomniés, impopulaires, sans amis et sans appuis. Parce que l'on a soufflé cette idée à l'Augusta. L'Augusta n'est pas juive; elle n'est pas officiellement convertie et ne le souhaite probablement pas, arrêtée par les innombrables interdits rituels. Elle est une prosélyte de la porte, une prosélyte de bonne volonté, attentive aux enseignements rabbiniques et qui reçoit fréquemment les responsables de la communauté hébraïque de Rome. Ce sont eux qui lui ont parlé des Chrétiens, ces dissidents, ces hérétiques. L'Augusta doit absolument savoir et le dire à César, que les Juifs orthodoxes n'ont rien à voir avec ces gens-là... Elle doit savoir aussi les bruits qui courent à leur sujet en ville. Les Chrétiens sont des criminels, des sorciers, des sacrilèges...

"Tigellin, préfet du Prétoire, conduisit les arrestations des Chrétiens. 'Celui dont ils tiraient ce nom, Christos, avait été, sous le règne de Tibère, supplicié par le procurateur Pontius Pilatus' (Tacite, Annales)

... On arrêta d'abord ceux qui passaient aux aveux [autre traduction : "On commença donc par saisir ceux qui confessaient leur foi], puis, sur leurs révélations, une infinité d'autres, qui furent bien convaincus d'incendie que de haine pour le genre humain" (Tacite, Annales, G-F Flammarion, XV, 44] "puis sur leurs indications, une grande multitude, moins convaincue de crime d'incendie que de haine du genre humain" (Tacite, Annales XV, 44).

"Certains historiens ont contesté jusqu'à l'existence de la persécution néronienne, soutenant que l'unique document qui l'atteste, le livre XV des Annales de Tacite, serait en fait une interpolation médiévale du texte original. Cette thèse ne rencontre plus grand succès, d'autres documents venant indirectement confirmer le déclenchement d'une persécution en 64; surtout la découverte de la tombe de saint Pierre, au lieu exact où la situait la Tradition, a redonné tout son crédit à l'histoire des premiers martyrs romains. Quant au passage incriminé de Tacite, son style remarquable et la dureté des propos de l'historien envers les chrétiens rendent vraiment très improbable une "pieuse invention tardive"...

"Les délations extorquées dans les supplices aidèrent à atteindre ce 'grand nombre' d'arrestations dont parle Tacite. Le préfet du prétoire n'avait pas fait dans le détail. Hommes, femmes, enfants en bas âge, vieillards furent jetés, fin juillet, en prison. Combien exactement ? Des dizaines à coup sûr, des centaines peut-être.

"On tenait donc les responsables des malheurs et ils allaient payer. Le préfet de la ville Titus Flavius Sabinus [oncle par son frère, Titus Flavius Vespasianus, du futur empereur Vespasien (69-79)] fut chargé d'en informer le Sénat" (Anne Bernet, Les chrétiens dans l'empire romain, des persécutions à la conversion Ier – IVe s., Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 52, 62).

"On fit de leurs supplices un divertissement: les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par des chiens; beaucoup, mis en croix, étaient, lorsque le jour avait disparu, brûlés pour éclairer la nuit. Néron avait offert ses jardins [de sa villa du Vatican] pour ce spectacle et donnait des jeux au Cirque, se mêlant au peuple en habit de cocher, ou conduisant un char. Aussi quoique ces hommes fussent coupables et eussent mérités les dernières rigueurs, les cœurs s'ouvraient-ils à la compassion, en pensant que ce n'était pas pour le bien public, mais à la cruauté d'un seul, qu'ils étaient immolés" (Tacite, Annales, G-F Flammarion, XV,44).

"On était aux premiers jours d'août 64. Les réjouissances débutèrent le matin par une venatio, une reconstitution de chasse, mais d'un genre particulier. À la place des animaux que l'on enfermait dans l'arène avant de lâcher sur eux des chiens ou des fauves, on cousit dans des peaux de bêtes fraichement écorchées les prisonnières chrétiennes et leurs enfants, puis on les livra, ainsi accoutrés, à des meutes de griffons qui, rendus fous par l'odeur des dépouilles, les déchiquetèrent. Des sous-sols de l'amphithéâtre, les maris, les fils et les pères qui attendaient leur tour eurent tout le loisir de contempler cette boucherie. Après quoi, on crucifia ces hommes ou on les livra aux flammes. Le pire attendait d'autres femmes. Trente ans après cette nuit du jardin des supplices, Clément, le 4e pape, écrivant à l'Eglise de Corinthe, évoquera à demi-mot "parmi cette multitude d'élus qui ont enduré tant d'affronts et de tourments, laissant aux chrétiens leur illustre exemple, ces malheureuses Danaïdes, ces malheureuses Dircés, qui souffrirent d'épouvantables et monstrueuses indignités mais atteignirent leur but dans la course sacrée de la foi, et toutes faibles qu'elles étaient physiquement, ont noblement reçu leur récompense" (saint Clément de Rome, Epître aux corinthiens, VI). Tigellin, sur l'ordre de Néron, avait mis de côté les plus jolies et les plus jeunes chrétiennes, afin de les faire figurer dans des reconstitutions scabreuses de mythes obscènes au terme desquelles on les égorgea [à la différence des cinqunate filles de Danaos de la légende qui sur l'ordre de leur père, égorgent pendant leur nuit de noces commune leur jeune époux, ce sont les figurantes chrétiennes qui furent assassinées à la fin du spectacle, après avoir été violées par leurs maris de comédie.

"La présence en grand nombre de femmes et de jeunes filles dans l'arène avait choqué. Plus encore que celle des mères de famille. Quant aux enfants qui pour certains marchaient à peine, il était impossible de les supposer coupable du moindre crime et leur sacrifice causa un malaise pénible aux spectateurs. Et puis l'attitude étrangement digne, extraordianairement courageuse, de tous ces pauvres gens, était si peu conforme à ce que l'on attendait de monstres dénaturés... l'on commença à murmurer que cette foule n'avait pas été immolée "au bien public mais à la cruauté d'un seul.. Un doute horrifié commençait à poindre en quelques âmes.. Et d'abord en celle de Titus Flavius Sabinus. De ce soir-là, le préfet urbain ne fut plus le même homme et beaucoup s'en rendirent compte. [On ne possède aucune preuve matérielle et irréfutable de la conversion de Titus Flavius Sabinus, sinon l'étrange manière dont il se comporta en 69, pendant la guerre civile, se laissant assassiner sans se défendre, comme si l'idée de verser le sang lui était devenue insupportable. Sinon, surtout, l'exécution de son fils, Titus Flavius Clemens, et de sa bru, Flavia Domitillia, condamnés sous une accusation d'athéïsme qui semble bien dissimuler le fait que ces princes de la famille impériale, parents des héritiers putatifs de l'empire, étaient chrétiens]" (Anne Bernet, Les chrétiens dans l'empire romain, des persécutions à la conversion Ier – IVe s., Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 52).

V. 65 Maryr de Pierre et Paul à Rome.

Saint Pierre, le chef des Apôtres, condamné au supplice de la croix, demanda à être crucifié la tête en bas, ne se jugeant pas digne de mourir de la même manière que son divin Maître.

Pierre est inhumé au lieu où s’élève aujourd’hui la basilique Saint-Pierre, la plus vaste église jamais construite. C’est le siège des pontifes romains, les successeurs de Pierre, les papes, pasteurs de l’Église universelle (catholique en grec): des témoignages littéraires et archéologiques confortent la croyance selon laquelle saint Pierre ait été martyrisé à Rome et celle qui veut qu'il ait été enterré, ainsi que le prétend la tradition, à l'emplacement de l'actuel autel principal de la basilique Saint-Pierre.

On sait par saint Ignace d'Antioche (v. 35- v. 117), dans sa Lettre aux chrétiens de Smyrne, v. 110, qu' une vénération spéciale entoure déjà l’Église romaine "présidente de l’alliance divine", que chaque communauté prend bientôt elle-même le nom d’Église, et ainsi le livre de l’Apocalypse se présente-t-il comme une lettre aux sept Églises. Mais chacune entend bien demeurer en communion avec les Églises voisines; les évêques d’une même région s’écrivent, se consultent et, à l’occasion, se réunissent en synodes provinciaux. Avec saint Ignace, l'Eglise prend le nom de "catholique", catholicos pour définir l'Eglise de Jésus-Christ. Le terme grec, kajolik´ov, qui avait déjà chez les auteurs grecs (Aristote, Zénon, Polybe) le sens d’universel, de total, de général, est déjà employé, depuis le début du IIe siècle, presque exclusivement par les auteurs chrétiens, et donc pour la première fois par Ignace d’Antioche dans sa Lettre aux chrétiens de Smyrne, 112, pour désigner l’Église de Jésus-Christ. Dès ce moment, le mot a un double sens: il désigne la foi catholique commune à toute l'Eglise déjà répandue dans de nombreux pays, par opposition aux communautés ayant assez tôt dévié de la foi apostolique (nicolaïtes, gnostiques, etc.).

Paul rencontre le martyre après quinze ans d'apostolat autour de la Méditerranée. Il eut la tête tranchée le même jour que le martyre de saint Pierre. Leurs martyres eut lieu l'an 65 ou 66.

Le tombeau qui renferme une partie de leurs reliques est placé dans la basilique du Vatican, la première église du monde chrétien par sa dignité comme par sa grandeur et sa richesse. Saint Paul est enseveli en un lieu où s'élève aujourd'hui la superbe basilique de Saint-Paul hors les murs. Paul aurait été inhumé en bordure de la route d’Ostie (St Paul –hors- les- Murs). Il a contribué de façon décisive à la diffusion du christianisme dans les provinces de langue grecque, en-dehors des communautés juives. La nouvelle religion lui doit sa séparation d'avec le judaïsme et sa vocation à l'universalité. Paul est appelé pour cette raison l'Apôtre des Gentils, c'est à dire des non-juifs. Il est considéré comme le deuxième fondateur du christianisme après le Christ lui-même et les attaques gnostiques des ennemis de l'Eglise (aujourd'hui maçonniques) soutiendront, sans rire, entre autres thèses farfelues, qu'il est le fondateur du christianisme avant le Christ... Inutile de rentrer ici dans les détails pour réfuter cette thèse incongrue et blasphématoire. Il suffit de lire et de se pencher honnêtement sur les Evangiles pour comprendre toute son ineptie. Disons simplement pour la repousser que saint Paul n'est ni "le Sauveur", ni "le Fils de Dieu" et qu'il n'est pas plus la "pierre angulaire" en dehors de laquelle tout édifice s'écroule...

Les quatorze lettres ou épîtres de saint Paul diffusent un message autant révolutionnaire que religieux en proclamant l'égalité de tous les êtres humains, indépendamment de leur sexe, de leur race, ou de leur statut social. Ses épîtres sont adjointes aux Quatre Évangiles qui racontent chacun à leur manière la prédication de Jésus et dont la rédaction débute vers l'an 70. L'ensemble de ces textes va constituter la base doctrinale de la nouvelle religion, sous le nom de Nouveau Testament (ou Nouvelle Alliance, sous-entendu "de Dieu"), par opposition à la Bible judaïque qui constitue l'Ancien Testament.