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Hildegarde de Bingen (1098 à 1179)  
 
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==Vie de (sainte) Hildegarde de Bingen==
 
==Vie de (sainte) Hildegarde de Bingen==

Version du 3 novembre 2005 à 14:09

Hildegarde de Bingen (1098 à 1179)

                                Hildegarde von Bingen.jpg

Vie de (sainte) Hildegarde de Bingen

Hildegarde étant la dixième enfant d'une grande famille, ses parents très croyants la consacrèrent au Seigneur dès son plus jeune âge, en application de la règle de l'Ancien Testament : tu donneras à l'Eternel un dixième de tout ce qui t'appartiens. C'est donc dès l'âge de 8 ans que la petite Hildegarde entra au couvent des Bénédictines de Disi Bodenberg, d'abord pour son instruction puis pour y prendre le voile dès l'âge de quatorze ans sous la tutelle de la Mère supérieure Jutta De Sponheim.

Elle y prononça ses voeux définitifs et à la mort Jutta De Sponheim elle devint la Mère supérieure du couvent à l'âge de 38 ans. C'est à l'âge de 43 ans que commencèrent " ses visions " qu'elle décrivit dans un grand livre qui comporte l'intégralité de son oeuvre qui reste soigneusement conservé dans la bibliothèque régionale de Hesse à Wiesbaden. Cette oeuvre exceptionnelle écrite sur des parchemins de 50 cm de hauteur est scellé par des ferrures d'acier et pèse plus de 50 kg.

Hildegarde recevait des visions prophétiques ainsi que des visions concernant les grands personnages de son temps. Elle diffusa " ces messages de l'au-delà non seulement dans son entourage mais les expédia à Bernard de Clairvaux pour lui demander son avis. Bernard lui répondit que ses visions étaient une grâce du ciel, donc une manifestation de l'Esprit Saint et qu'il fallait continuer à les publier. On l'appela bientôt la Sybille du Rhin.

Le 13 janvier 1148 lors du grand synode allemand de Trèves, (Trier) présidé par le pape Eugène III en personne, on demanda au Saint Père ce qu'il pensait des visions de la mère supérieure Hildegarde...Or devant toute l'assemblée réunie le pape prit entre ses mains un extrait des écrits d'Hildegarde, le lut à haute voix et souhaita une continuité des oeuvres littéraires de l'abbesse. Quelques mois plus tard Hildegarde reçut une lettre du pape qui lui écrivait notamment :

Dieu nous accorde des grâces qui sont notre joie et notre bonheur, mais à quoi serviraient-elles si ne nous savons pas nous en servir ? Ecrivez donc ce que l'Esprit de Dieu vous inspire. Sa réputation dépassa désormais les frontières de l'Europe.

Hildegarde rêvait de fonder sa propre abbaye, mais la popularité du couvent féminin était plus haute que celle du couvent voisin masculin, car les soeurs obtenaient plus de dons que le couvent auquel elles étaient dépendantes. Un jour, elle se hasarda à demander à son Père supérieur l'autorisation de quitter le couvent de son enfance avec une trentaine de ses soeurs pour fonder un nouveau monastère féminin dans la même région. Le Père abbé ayant refusé, elle tomba gravement malade, alors ce Père supérieur révisa sa décision, Hildegarde guérit et put fonder sa nouvelle abbaye: à Ruperstberg (1147) et même une deuxième à Elbingen (1165).

Des années passèrent et Hildegarde composa plus de 77 symphonies répertoriées qu'interprètent encore de nombreuses bénédictines aujourd'hui.

             Hildegarde et la médecine par les plantes.jpg Hildegarde et la phytothérapie.jpg

Hildegarde était également Maître dans la médecine psychosomatique et l'art de guérir par les plantes ou phylothérapie (des recettes et des observations sur les vertus des plantes médicinales qui se transmettent depuis le Moyen Âge, de génération en génération…), elle soignait à la fois les corps et les âmes en initiant ses nonnes à la gravure, à l'écriture, à la reliure, aux chants et à la science.

Cette abbesse allemande du XIIe siècle faisait donc non seulement des prédictions étonnantes, mais pratiquait aussi une médecine d'avant-garde, et son enseignement teste d'actualité 900 ans plus tard…

Longtemps, les plantes ont été utilisées pour soigner nombre de maux sans que l'on sache vraiment comment et pourquoi elles donnaient des résultats. Aujourd'hui, la science, grâce aux études pharmacologiques et cliniques, a permis de donner quelques explications. Et bien des indications sont démontrées.

Hildegarde de Bingen, visionnaire et en avance de quelques siècles sur ses contemporains, sut trouver dans la nature, de nombreux remèdes efficaces…

Trois siècles avant Léonard de Vinci, Hildegarde avait déjà dessiné une de ses visions : l'homme aux six mains au coeur du Cosmos. Elle affirmait que toutes les créatures de Dieu sont parties intégrantes du Cosmos et que tout péché fait du mal non seulement à Dieu mais également à tout le Cosmos.

Hildegarde approchait les 79 ans, lorsqu'en 1177 un conflit l'opposa à l'archevêché de Mayence au sujet d'un noble excommunié mais qui avant de mourir aurait fait pénitence et se serait confessé en demandant le pardon de ses péchés. Les soeurs enterrèrent le repenti dans un coin secret de leur propriété, mais conformément aux règles frappant tous les excommuniés, le haut clergé s'éleva en exigeant son déterrement . Hildegarde refusa et le couvent tout entier fut frappé d'excommunication et d'Interdit religieux. Donc : plus de sacrements, ni de pèlerins, avec interdiction même d'interpréter des chants liturgiques... Heureusement au bout d'un an de privations, Hildegarde obtint de l'archevêque de Mayence Christian-I von Buch (1165 à 1183) la levée de l'Interdit.

La vieille Abbesse Hildegarde pouvait désormais s'endormir dans la paix du Seigneur, même si de nombreux dictionnaires la déclare avec le préfixe sainte, compte tenu des très nombreux miracles qu'elle a prodigué depuis des siècles, elle ne fut jamais canonisée par Rome mais resta comme une véritable sainte dans l'esprit du peuple reconnaissant.

Couvent de Rupertsberg au dessus du Rhin, fondé par l\'abbesse Hildegarde de Bingen.jpg

Couvent de Rupertsberg au dessus du Rhin, fondé par l'abbesse Hildegarde de Bingen

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     Livre admirablement écrit par la célèbre médiéviste Régine Pernoud


Hildegarde de Bingen assistée d\'un moine copiste et d\'une soeur.jpg

Hildegarde de Bingen assistée d'un moine copiste et d'une soeur

Une savante en médecine dont l'oeuvre constitue un apport précieux pour la déontologie médiévale

"Ses oeuvres constituent un apport à la déontologie médiévale, et sont d'autant plus précieuses que les études analogues au cours de son siècle font défaut, ou que les travaux existants ne sont pas dignes de foi et ne peuvent être pris au sérieux" (HILDEGARD VON BINGEN, Heilkunde, Salzburg 1957, cité in HIPPOCRATE DANS LES DOCUMENTS ECCLÉSIAUX ET LES OEUVRES THÉOLOGIQUES, document du Vatican.

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