Jean Jaurès

De Christ-Roi
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Jean Jaurès (1859-1914), socialiste né à Castres, issu de la moyenne bourgeoisie tarnaise. Une fois agrégé de philosophie, il fut nommé professeur à Albi. En ce début des années 1880, tôt attiré par la politique, il est marqué par la lecture de Jules Michelet et admirait deux dirigeants de la Gueuse: Léon Gambetta et Jules Ferry. Inspiré par eux — même s’il s’en éloigna rapidement —, il se présenta aux législatives et fut élu député du Tarn (1885). À vingt-six ans, appartenait au groupe des "républicains opportunistes". Mais, en 1889, les électeurs ne renouvellèrent pas son mandat; il retourna alors à ses études, se consacrant à la rédaction de sa thèse (De la réalité du monde sensible : les Origines du socialisme allemand chez Luther, Kant, Fichte et Hegel, 1891) tout en enseignant à la faculté des lettres de Toulouse. Ce retrait politique lui permit d’approfondir sa représentation du socialisme, qu’il considérait comme lié à la liberté individuelle et à la démocratie...

Il justifia ces prises de position par un mot d’ordre simple et définitif: il faut aider la République parlementaire et pluraliste à s’enraciner... avant de passer au stade du socialisme...

Les positions modérées, pragmatiques et opportunistes de Jaurès l'amenèrent à s’accrocher avec l’orthodoxie marxiste et à son principal gardien, Jules Guesde. Alors que les marxistes orthodoxes considéraient que la liberté individuelle naissait d’une liberté collective et collectiviste imposée, Jaurès estimait à l’inverse que les libertés individuelles (droit de vote, liberté de conscience, droit au travail) menaient vers la liberté collective et l’harmonie sociale consenties... On peut constater aujourd'hui la réalisation de cet objectif maçonnique: les prétendues libertés indiviliduelles ont conduit au socialisme rampant actuel comme l'avait prédit Jaurès.

En 1898, il plaida dans Preuves pour la reconnaissance de son innocence, en toute cohérence avec son indéfectible respect pour les droits de l’homme, nouvelle religion de l'Etat français. Malgré ses divergences avec les autres chefs de file,

il rassemblait les révolutionnaires sur des mots d’ordre fédérateurs :

Jaurès et Aristide Briand estimaient que la meilleure manière de démocratiser l'Eglise n'était pas de lui imposer un système extrinsèque par la force, mais de la faire participer au débat "culturel moderne". Une fois entrée dans la "culture moderne", elle devait se démocratiser d'elle-même petit à petit... C'était la technique de la grenouille ébouillantée qui chauffée petit à petit ne s'aperçoit pas qu'elle est en train de cuire et de mourir. Si on avait chauffé l'eau trop vite, elle l'aurait senti et se serait sauvée, mais chauffée progressivement, elle ne s'est aperçue de rien et a creuvé..

En 1904, Jaurès fonda le journal l'Humanité.

En avril 1905, il réussit à forcer les réticences réciproques: la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) vit le jour et resta unie jusqu’à la séparation, en 1920 lors du congrès de Tours, des socialistes et des communistes.

Le 31 juillet 1914, alors que le socialiste était attablé au Café du Croissant, Raoul Levillain, membre de la "Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine", s’approcha de lui et tira à bout portant. C'était terminé pour Jaurès. Emprisonné, Levillain fut finalement acquitté en 1919 et s’exila en Espagne où il fut bientôt lui-même assassiné par les républicains espagnols...