La République par l'organisation du travail vise au progrès social...

De Christ-Roi
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Encore un mensonge antichrétien, un mensonge très grave puisqu'il a conduit aux actuelles perturbations des sociétés occidentales, lesquelles ne trouveront leurs vrais remèdes que dans le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ. "On ne bâtira pas la cité autrement que Dieu ne l'a bâtie; on n'édifiera pas la société, si l'Eglise n'en jette les bases et ne dirige les travaux; non, la civilisation n'est plus à inventer ni la cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle a été, elle est; c'est la civilisation chrétienne, c'est la cité catholique. Il ne s'agit que de l'instaurer et de la restaurer sans cesse sur ses fondements naturels et divins contre les attaques toujours renaissantes de l'utopie malsaine, de la révolte et de l'impiété: Omnia instaurare in Christo" ("Tout restaurer en Christ", Saint Pie X, Lettre Notre charge apostolique, 1910, cité in Yves Chiron, La condamnation du Sillon, Fideliter, juillet-août 2000, n° 136, p. 53-56).

  • Deux sociétés sont en présence; l'une dit: conservation de la propriété et des droits acquis; l'autre dit: remaniement, partage, confiscation de la propriété au profit de l'Etat (communisme), abolition des droits acquis au profit de l'égalité universelle. C'est la guerre de ceux qui ont et de ceux qui n'ont pas. Tel est, dans son point le plus avancé, le problème qui s'agite en ce moment. Mais [...] la question [...] est mal posée. En effet, il ne s'agit pas aujourd'hui d' organiser le travail, il s'agit de le créer... : on n'organise pas ce qui n'existe point." (Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 3.)

LA DOUBLE BASE DE LA SOCIETE CHRETIENNE: LIBERTE ET CHARITE (Mgr Gaume)

"Quand Jésus-Christ parut, Il ne trouva sur la face du globe que des maîtres et des esclaves. le monde ancien (égyptien, grec, romain ou autre...) était constitué sur l'esclavage; l'exploitation de l'homme par l'homme était le droit public des antions. Le Fils de Dieu vint abolir cet humiliant et cruel ordre des choses. Avec la double autorité de la parole et de l'exemple, il proclama les grands principes qui ont inspiré tous les législateurs chrétiens, et que la République elle-même s'est empressée d'isncrire sur ses étendards: Liberté, Egalité, Fraternité. Il fit mieux; Il les grava dans les coeurs, en inspira l' amour, en donna le véritable sens et en sanctionna l'observation.

Cependant, le mal dans nos sociétés est arrivé par la transgression des "deux lois que le christianisme a données pour bases aux sociétés modernes; lois sacrées par cela même qu'elles sont fondamentales, et auxquelles il est mille fois plus dangereux de toucher, qu'il ne l'est de jouer avec la foudre. Ces deux lois sont: la loi de charité et la loi de liberté. En voici l'histoire.

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 4.)

La loi de la liberté

"Le rédempteur, s'adressant au travailleur, à l'esclave (antique), lui dit: Tu es libre. "Désormais ton avenir, l'avenir de ta femme et de tes enfants repose entre tes mains; à toi de le rendre prospère. Secoue tes chaînes; lève-toi et travaille."

Transporté de reconnaissance, l'esclave couvrit de larmes brûlantes la main de son libérateur. Toutefois, il lui dit: "Il est vrai, jusqu'ici, j'ai porté les fers mais par compensation mon existence était assurée. Maintenant que je suis libre, je n'aurai plus de maître qui me nourrisse. Sans doute, le travail et la bonne conduite assureront ma subsistance et celle de ma famille: mais si l'ouvrage vient à manquer, mais si ma santé se perd; mais si la vieillesse me condamne à une longue inaction; mais si mes économies, supposé que j'en puisse faire, viennent à s'épuiser, qui prendra soin de ma mère? je me verrai dans l'alternative ou de mourir de faim, ou de me rendre au maître qui voudra bien recevoir ma liberté au prix de ma nourriture. Si tel est le terme auquel doit aboutir le présent que Vous me faites, gardez-le. je rentre dans mon erqastule; j'aime autant conserver mes chaînes que d'être obligé de les reprendre, et de les voir imposer à ma femme et à mes enfants, après avoir joui de la liberté."

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 4-5.)

La loi de la charité

"Tranquilise-toi, répondit le Libérateur; J'ai tout prévu. En créant la liberté, J'ai créé la charité. Tu travailleras suivant la mesure de tes forces, et tu seras économe. Puis, si la maladie ou le manque d'ouvrage te mettent hors d'état de subvenir à tes besoins, le riche, qui est Mon fermier, sera obligé de faire l'appoint de ton travail. Son superflu sera ton patrimoine; tu pourras le réclamer en Mon nom. Sous des peines éternelles, le riche sera obligé de le verser dans le sein des malheureux. Tout le bien qu'il te fera, c'est à Moi-même qu'il le fera; c'est Moi qui lui en tiendrai compte. Ainsi l'abondance des uns suppléera à l'indigences des autres. Par ce moyen, tu ne seras jamais réduit à mourir de faim ou à te vendre; ta vie et ta liberté sont assurées. Entre le riche et toi J'aurai créé une sainte égalité; J'aurais justifié Ma providence, qui regarde tous les hommes comme ses enfants, et leur destine, sans en exclure aucun, une juste part dans les biens de ce bas monde. Ta reconnaissance d'une part, de l'autre la charité du riche, formeront les bases d'une véritable fraternité, et J'aurai ramené les fils d'Adam à l'état heureux d'où le péché primitif les a fait déchoir."

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 5-6.)

Ce qu'il se passe lorsque ces deux lois de la société chrétienne sont observées

Le pauvre avait toujours "pains, vêtements et asile..., un service public et vraiment royal de charité..., le tout sans coûter un denier à l'Etat..." (Mgr Gaume)

"Les splendides caisses d'épargne du travailleur"

"L'Europe, devenue chrétienne, embrassa avec ferveur cette double loi. Le riche fut magnifique dans sa charité; ses fondations en faveur des pauvres couvrirent longtemps le sol de l'Europe et de la France en particulier. Confiées à la garde fidèle de la religion, elles (ces fondations) devinrent les splendides caisses d'épargne du travailleur, l'inépuisable patrimoine du malheureux.

"Non seulement le pauvre eut du pain, des vêtements, un asile; mais encore on créa pour lui un service public et vraiment royal de charité.

"Aussi nombreux que sont les besoins moraux et matériels de l'homme, aussi nombreuses furent les branches de l'admirable service dont nous parlons. L'enfant eut des instituteurs, l'orphelin des pères et des mères, le malade, des médecins et des gardes, le vieillard, le blessé, le lépreux, le pestiféré, le coupable même, en un mot, le malheureux, quel qu'il fut, se vit entouré de soins assidus et d'amis dévoués; tout cela se faisait sans coûter un denier à l'Etat"

Le travailleur, de son côté, moralisé par le christianisme, forma d'innombrables et fraternelles associations avec ses compagnons de labeur,a fin de trouver dans une caise de réserve les secours que les circonstances pouvaient lui rendre nécessaires, et, par ce moyen de laisser à de plus pauvres que lui les ressources générales de la charité publique.

"La fraternité fut le sentiment qui présida à la formation des communautés des marchands et d'artisans constituées sous le règne de Saint Louis. Dans ce Moyen Âge qu'animait le souffle du christianisme; moeurs, coutumes, institutions, tout s'était coloré de la même teinte. Le style même des statuts se ressentait de l'influence dominante de l'esprit chrétien.

  • La compassion pour le pauvre
  • La sollicitude pour les déshérités de ce monde se font jour à travers les règlements de l'antique jurande.
  • Si l'on reconnaît dans les corporations l'empreinte du christianisme, ce n'est pas seuelement parce qu'on les voit dans les cérémonies publiques promenant solennellement leurs religieuses bannières; ces pieuses cérémonies exprimaient les sentiments que fait naître l'unité des croyances. Une passion qui n'est PAS aujourd'hui dans les moeurs ni dans les choses publiques rapprochait alors les conditions et les hommes : LA CHARITE."

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 5-6.)

"Protéger les faibles avait été une des préoccupations du législateur chrétien" (Louis Blanc)
  • "Protéger les faibles avait été une des préoccupations du législateur chrétien. Loin de se fuir, les artisans d'une même industrie se rapprochaient l'un l'autre pour se donner des encouragements réciproques et se rendre de mutuels services. les métiers formaient autant de groupes pressés dans la même rue ou sur les bords du fleuve, et ne reconnaissaient d'autre rivalité que celle d'une fraternelle concurrence."

"Qui écrivit ces lignes, où respire le génie du christianisme dans ses rapports avec l'industrie? Ce n'est ni M. de Chateaubriand, ni M. De Maistre, c'est Louis Blanc!" (Louis Blanc cité par Martin-Doisy in Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 7-8.)

"Assise sur le double fondement dont nous parlons, l'Europe grandit dans l'unité, par conséquent dans la force, et s'éleva au plus haut point de perfection sociale dont l'histoire ait conservé le souvenir" (Mgr Gaume, ibid., p. 8.)

LA VIOLATION DES DEUX BASES DE LA SOCIETE CHRETIENNE PAR LA SOCIETE "MODERNE", CAUSE PROFONDE DES PERTURBATIONS DE L'EUROPE (Mgr Gaume)

"Il faut donc chercher, et chercher avant tout, dans la violation de ces mêmes lois la cause première des perturbations profondes de l'Europe, et en particulier la raison et le caractère propre de la crise sans exemple qui menace d'emporter la société française.

"Respectées pendant de longs siècles, ces deux lois tutélaires ont fini par être violées, indignement violées: la logique le dit avant que les faits ne l'établissent.

Violation de la loi de charité

Que la loi de charité a d'abord été violée au XVIe siècle par l'oeuvre de la "Réforme"

"Elle fut publiquement et aujourd'hui, il faut bien le reconnaître, stupidement violée, pour la première fois , au XVIe siècle. Cette oeuvre sacrilège est l'oeuvre de la Réforme.

  • En égorgeant, en dispersant les prêtres, les religieux et les religieuses;
  • en s'emparant des biens du Clergé, des couvents et des hôpitaux: qu'a fait le protestantisme ? Il a supprimé tous les services publics et gratuits de charité; il a spolié le pauvre de son riche patrimoine, et le travailleur de ses magnifiques caisses d'épargnes. A cette époque le paupérisme fit son entrée dans le monde.

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 9.)

Que la "fraternité" républicaine viole la loi fondamentale de la "charité libre et spontanée", tue la vraie fraternité chrétienne, partage le monde en deux catégories hostiles et crée donc de la ségrégation

"Né d'un crime social, le hideux colosse (de la "Réforme") n'a cessé de grandir et de menacer l'existence des sociétés coupables. Afin de n'être pas immédiatement broyé sous ses dents de fer, il a fallu établir dans tous les pays de "Réforme" la taxe des pauvres. Inutile remède! Pour les nations comme pour les individus engagés dans la voie de l'erreur, chaque pas en avant est une chute. Rendre l'aumône civilement obligatoire, c'est violer une des deux lois fondamentales des sociétés chrétiennes, la charité libre et spontanée; c'est tuer la fraternité en éteignant la tendre compassion au coeur du riche et la reconnaissance au coeur du pauvre; c'est partager le monde en deux catégories hostiles: celle des créanciers et celle des débiteurs; c'est constituer la guerre sociale en principe: la lutte n'est plus qu'une question de temps; c'est, pour tout dire en un mot, ramener le monde au paganisme en passant par l'anarchie. Tous les pays protestants en sont la preuve." (Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 9-10.)


Que le système de la "taxe des pauvres", charité légale, système de la Redistribution par un "Etat Providence", entraîne une augmentation du nombre et de l'indigence des pauvres

"Dans toutes les nations protestantes on trouve la taxe des pauvres, et, comme conséquence, la haine profonde de celui qui n'a pas contre celui qui a, l'emprisonnement des pauvres et l'augmentation toujours croissante du nombre et de la dégradation des pauvres.

"Tous les pays protestants ont adopté la taxe des pauvres ou la charité légale. Nous nommerons, entre autres, Norvège, Suède, Danemark, Livonie, Pays-Bas, Allemagne, Angleterre, une grande partie de la Suisse, des Etats-Unis d'Amérique et l'Ecosse.

"Or, partout où le système de la charité légale s'est enraciné, l'expérience nous montre le nombre et l'indigence des pauvres s'accroissant sans cesse, la taxe augmentant progressivement et parfois jusqu'à un degré où elle tarit les sources de toute prospérité et anéantit le droit même de propriété; enfin, la misère et la vexation produisant des plaintes, souvent des soulèvements et des crimes qui inspirent aux gouvernements de graves inquiétudes, et compromettent l'existence même de la société.

Ainsi la taxe, qui était à Copenhague, en 1825, de 87 000 écus (243 600 fr.) y était en 1829, de 169 000 (473 200 fr.), et elle continue d'augmenter dans une progression à laquelle on ne prévoit aucun terme (jusqu'à l'entrée dans le socialisme)"

Sur les chiffres de l'augmentation effrayante de la taxe des pauvres en Europe, milieu XIXe s. : Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 10-11.

Violation de la loi de liberté

"Le christianisme est le père et le principe permanent de la liberté. Or, qu'est-ce que l'histoire dont nous venons d'esquisser les principaux faits? Sinon l'histoire de la violation flagrante et plusieurs fois séculaire de la liberté.

"Ici personne n'est innocent. Peuples et rois, riches et pauvres, ouvriers de l'atelier et ouvriers de cabinet, tous ont porté des atteintes plus ou moins graves à ce principe tutélaire. Tandis que les maîtres ont jugé le Christ digne de mort, les serviteurs Lui ont donné des soufflets.

"Pas une des libertés dont Il est la source qui n'ait été violée!

  • Violation de la liberté de la charité, à qui on a lié les mains pour l'empêcher de travailler au bien-être matériel et moral de la société.
  • Violation de la liberté de la vérité, qu'on a persécutée, honnie, bâillonnée, et qu'on insulte partout en daignant la placer, comme dernière faveur, sur le même rang que le mensonge et les opinions humaines.
  • Violation de la liberté de l'Eglise, la mère des peuples, qu'on humilie, qu'on surveille, qu'on asservit, qu'on signale comme une étrangère, complice éternelle de tous les despotismes!
  • Violation de la liberté des rois par la révolte et l'anarchie,
  • Violation de la liberté du père de famille qu'on dépouille (par une dés-éducation nationale...) du droit sacré de léguer ses croyances à ses enfants.
  • Violation de la liberté du pauvre par le riche, de la liberté de l'ouvrier par le maître
  • Enfin, comme nous allons le voir, violation de la liberté du riche par le pauvre et violation de la liberté du maître par l'ouvrier...

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 18.)

Violation de la liberté du riche par le pauvre et violation de la liberté du maître par l'ouvrier

"Privé d'instruction religieuse et trompé par les fausses doctrines des réformateurs et des utopistes, le peuple a confondu la liberté avec la licence. Quel que soit son nom, toute autorité lui est devenue odieuse; presque jamais, quand il a pu le faire avec impunité, il ne s'est abstenu de la bafouer dans ses discours, de la fouler aux pieds dans sa conduite privée et dans ses relations sociales. Exigeant, impérieux, l'ouvrier s'est cru souvent le droit d'imposer arbitrairement sa volonté au maître, à l'entrepreneur, au bourgeois. Ou bien il a refusé le travail, ou bien il n'a voulu l'accepter qu'à des conditions réglées par lui; ou bien encore il a, par caprice et mauvais vouloir, laissé inachevée, la tâche qu'il avait entreprise. En toutes ces circonstances qu'a-t-il fait, sinon abusé de sa liberté pour y violer celle d'autrui?

Les mauvais exemples, les mauvaises compagnies l'ont conduit à la paresse, à la débauche, à l'hôpital, au dépôt de mendicité. En cela encore il a abusé de sa liberté: il a violé les droits de la charité publique, dont l'aumône ne peut devenir la prime de l'inconduite... Le plus souvent c'est sa femme et ses enfants qu'il a laissés à la charge d'autrui; quelquefois c'est lui-même qui a, par sa faute, imposé à la société le soin dispendieux de le nourrir et de le soigner à domicile.

L'immoralité scandaleuse des rapides fortunes qu'il a vues s'élever sous ses yeux et dont il a été lui-même en partie l'artisan, a éveillé en lui le désir, sinon de la richesse, du moins d'un certain luxe déplacé. Il s'est créé des besoins factices qui ont eu pour résultat, dans les temps ordinaires, d'absorber ses économies; et, dans les jours mauvais, de le rendre plus malheureux en irritant davantage et sa cupidité et sa haine du maître, et en général de tout ce qui possède.

Cette haine jalouse n'a pas tardé à porter ses fruits. Il a rêvé un meilleur avenir. Il a voulu, il veut plus que jamais le réaliser, non par le travail et par des moyens honnêtes; mais par le vol, la force brutale et la spoliation. Des hommes doués d'un instinct fatal, mais parfaitement sûr, ont binetôt démêlé ce sentiment caché au fond des classes ouvrières, surtout dans les grandes villes. Les sociétés secrètes l'ont habilement exploité; des utopistes l'ont réduit en système. On a prêché ce système sur tous les tons, on l'a présenté sous toutes les formes. L'application en est annoncée comme l'âge d'or de la civilisation, comme l'Eldorado des travailleurs.

Pour y arriver, que faut-il? Une seule chose: dépouiller le riche.

"Dans la crainte que la conscience de l'ouvrier ne réclame, on a soin de lui apprendre que la propriété c'est le vol; que la spoliation est un acte de justice.

"Si on n'ose toujours pas lui tenir ce langage explicite, on lui montre le riche comme un fainéant qui s'est engraissé des sueurs du peuple; comme un tyran qui l'a constamment exploité, trompé; comme un hypocrite qui feint aujourd'hui la détresse afin de laisser mourir le peuple en cachant ses capitaux. De tout cela on conclut qu'une réparation est légitimement due. Or, comme le bourgeois ne semble pas disposé à le faire spontanément et de bonne grâce, on insinue au peuple que c'est à lui-même de se rendre justice de ses propres mains.

En tout cela, comme on voit, il y a mépris des droits acquis, atteinte à la propriété; il y a licence, par conséquence transgression flagrante d'une des lois fondamentales des sociétés chrétiennes, la loi de liberté.

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 19-20.)

Que si la classe bourgeoise est coupable, la classe ouvrière l'est aussi.

"De cette rapide mais impartiale histoire, il résulte qu'il y a des torts de part et d'autres. Si la classe bourgeoise est coupable, la classe ouvrière l'est aussi. L'une et l'autre,... ont conspiré, quoique d'une manière différente, contre le christianisme, principe de la charité et de la liberté sociale.

"Vouloir rétablir l'ordre et vider le différend par la violence, c'est aggraver le mal; c'est amener la guerre civile et la misère; c'est déshonorer la France; c'est l'affaiblir et peut-être la livrer meurtrie et mourante au joug de l'étranger...

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 19-20.)

Cette dernière réflexion de Mgr Gaume est prophétique compte tenu de l'historie du XXe siècle: Ière et surtout IIe Guerre Mondiale qui ont vu la France socialiste radicale livrée à l'étranger, sans compter la France du début XXIe s., où le français n'est plus maître chez lui, où certaines zones du territoires sont appelées prosaïquement "zones de non-droit..."

Que l'organisation du travail est tout autre chose qu'une question de forme, c'est une question de fond

"De ce qui précède, il résulte encore clairement que la question de l'organisation du travail est tout autre chose qu'une question de forme, c'est une question de fond. Il s'agit d'un duel à outrance, entre celui qui n'a pas et celui qui a.

"Déposée par le protestantisme comme un germe de mort au coeur des sociétés modernes, cette question a eu pour première applciation la taxe des pauvres. Aujourd'hui qu'elle approche de la maturité complète, elle tend au communisme..."

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 21.)

LES PALLIATIFS AU MAL

Le respect de la propriété

"Si les riches et les patrons doivent concourir par l'abandon généreux d'une partie de leurs bénéfices et de leurs richesse intellectuelle, à l'amélioration des classes laborieuses, est-il juste que les ouvriers restent spectateurs indifférents des efforts tentés en leur faveur? N'est-il pas de leur devoir de les seconder?

"Avant tout, ils doivent se rappeler que la liberté n'est pas la licence. Que celui-là seul est digne de la liberté pour soi-même quis ait la respecter dans les autres. Qu'ainsi la véritable organisation du travail repose essentiellement sur le respect de la propriété et des droits acquis.

"En menaçant la propriété, en l'écrasant de nouvelles taxes, on ébranle aussitôt la confiance, on arrête tout échange, on supprime le travail, on réduit tout le monde à la misère. Le riche ne consomme pas pour sa nourriture un grain de blé de plus que le pauvre; donc tout ce qu'il possède passe de ses mains dans d'autres mains. Dépouillez-le arbitrairement, vous dépouillez du même coup tous ceux qui participent à son capital.

"Ouvriers, c'est à ce point de vue qu'il faut vous placer pour juger sainement certains actes du gouvernement... :

  • les décrets sur l'impôt des boissons,
  • l'impôt sur les objets de luxe, sur le rachat des chemins de fer, sur le rachat des compagnies d'assurance, sur les créances hypothécaires, sur les successions, pour lesquelles on a proposé d'élever en certains cas le droit du fisc jusqu'à cinquante pour cent...;
  • enfin la proposition de l'impôt progressif, substitué à l'impôt proportionnel.

Toutes ces mesures, qui au premier coup d'oeil semblent dictées par votre intérêt, vous conduisent à la misère. Si jamais elles sont appliquées, il n'y a plus de riches, plus de propriétaires, partant plus de capitaux, plus de travail (doù développement du chômage...), plus d'ouvriers... Il est vrai, tous les français seront égaux; mais égaux devant l'indigence.

Soyez donc sur vos gardes; d'autant plus que ces décrets isolés sont autant de jalons placés sur la route de la société pour la conduire au socialisme et au communisme, c'est-à-dire à l'esclavage, à la guerre civile, à l'anarchie, à la ruine."

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 27-28.)

Le respect des droits acquis

"Les droits acquis sont aussi une propriété. Les violer, c'est injustice, c'est abus de la liberté.

"Pourquoi le travail jouissait-il autrefois d'une liberté véritable? Parce que les anciennes corporations d'ouvriers faisaient respecter les droits de tous, des travailleurs, des patrons et des consommateurs.

Ainsi, elles défendaient qu'un ouvrier incapable pût s'intituler maître. Pourquoi? parce qu'en usurpant ce titre, il trompait le public et qu'ensuite il nuisait à celui qui avait fait ses preuves.

Une réciprocité des mauvais procédés des deux parts

"Ainsi encore, elles (les corporations) défendaient à l'ouvrier de quitter le maître avant la fin de son engagement. Des mesures disciplinaires l'obligeaient à respecter sa parole. Aujourd'hui, que voyons-nous? Le maître a des travaux pressés; le marché est passé avec un dédit considérable en cas d'inexécution, et après calcul fait du nombre des journées nécessaires. Mais qu'arrive-t-il? Un caprice de paresse prend à l'ouvrier, des camarades viennent le chercher, ou bien il se fâche d'une légère observation: sur-le-champ il ramasse ses outils et quitte l'atelier. Aussi le maître jette l'ouvrier sur le pavé avec la même indifférence. Il y a réciprocité de mauvais procédés des deux parts. Cela n'est ni de la liberté ni de la charité.

Ainsi enfin,, les anciennes corporations surveillaient la fraude dans les fournitures et la faisaient punir précisément par les anciens du corps de métier. Les droits du consommateur et l'honneur du corps étaient protégés.

Que se passe-t-il aujourd'hui! Grâce à la liberté sans contrôle et à la concurrence sans limites, la fraude détruit notre commerce d'exporatation et nous ferme les débouchés les plus importants. Si l'élégance et le goût français ne soutenaient nos produits en pays étranger, depuis longtemps toute exportation serait devenue impossible. Quant au commerce de l'intérieur, il est devenue, grâce encore à la falsification des produits et à la facilité de la banqueroute, un vaste système de tromperie et, dans bien des cas, un véritable brigandage.

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 29-30.)

Le respect du repos dominical

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 42.)

Assurer le développement des associations d'ouvriers

(Mgr Gaume, L'Europe en 1848, Editions Saint-Rémi, p. 48-49).