Le Roi de France était un tyran

De Christ-Roi
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"En trois années la Révolution a délivré plus de lettres de cachet pour affaires d'Etat, - et dont la plupart ont eu les plus tragiques conséquences - que le gouvernement royal en huit siècles" (Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 539).

«Gouverner les hommes ce n’est pas les asservir» (Louis XVI).

Aujourd'hui (mais de moins en moins semble-t-il...), le roi est affublé d'un triste qualificatif. Le voici appelé tyran... Il faut dire que les révolutionnaires de 1789 appelaient "brigands" tout bon catholique fidèle à Dieu et au roi.....

Alors il fallait faire quelque chose pour démonter cette contre-vérité historique. Le roi de France n'a jamais été un tyran. Il n'a jamais tiré ni fait tiré sur le peuple; Quand bien même cela allait au plus mal..... En revanche, les révolutionnaires, à maintes reprises, n'auront pas de tels scrupules...

Le Roi de France n'est pas un tyran

"Le Roi n'est ni un tyran ni un despote" (François Bluche)

"Le monarque absolu au royaume de France n’est donc ni un tyran ni un despote. C’est pourquoi certains auteurs ont songé à remplacer monarchie 'absolue' par monarchie 'administrative' ou même de monarchie 'tempérée'..." (François Bluche, Louis XIV, Fayard, Paris 2002, p. 195).

"La monarchie chrétienne et française est par son essence même, une monarchie 'tempérée' qui n'a rien à voir avec ces gouvernements d'aventure [tyrannies orientales ottomanes par ex.] qui promettent l'âge d'or et conduisent aux abîmes" (Comte de Chambord, dans son manifeste du 2 juillet 1874)[1].

Le roi "ne ressemble en rien à ces despotes orientaux que l'on voit honorés par une foule servile" (Jean-Paul Bertaud)

"Être français, c'est, avec des libertés, des privilèges reconnus, partager la fierté d'être gouverné par un roi qui ne ressemble en rien à ces despotes orientaux que l'on voit honorés par une foule servile.

"La patrie française est terre gouvernée par un roi qui respecte les coutumes de ses sujets et dont la gloire rejaillit sur l'ensemble de ses peuples" (Jean-Paul Bertaud, La Révolution française, collection Tempus, La Flèche 2004, p. 15).

Un pays traversé de "chartes, de droits, de statuts, d'immunités de toute grandeur et de toute nature" (Pierre Gaxotte)

"La "conception (révolutionnaire-napoléonienne) d'un gouvernement bureaucratique servi par une armée de fonctionnaires, promulguant pour une nation d'administrés une seule législation, est peut-être ce qu'il y a de plus étranger à l'Ancien Régime...

"Les plus grands réformateurs, les plus amoureux d'unité, Colbert, Machault, Maupeou, Lamoignon, ne pouvaient même pas imaginer pareille uniformité [que celle de la révolution], ni pareille docilité...

"Par décrets, Napoléon a bâti son édifice nouveau sur un sol nivelé. Après lui, ... [se renforce] un autoritarisme ombrageux du pouvoir central.

"Par entremises lentement conçues, lentement menées, on pourrait presque dire par tâtonnements, la monarchie, elle, avait réuni à la couronne d'anciennes provinces qui avaient chacune leur organisation et leurs coutumes. Et elle les a respectées. Le royaume est un par la personne du souverain, multiple par ses isntitutions [on est loin de la tyrannie...].

"En 1668, après la première conquête de la Franche-Comté, Louis XIV signa avec les représentants du pays une capitulation dont voici le premier article: 'Toutes les choses demeureront en Franche-Comté au même état qu'elles sont présentement, quant aux privilèges, franchises et immunités'... Une clause garantissait le respect des lois et édits en vigueur sous la domination espagnole; une autre interdisait l'introduction d'impôts nouveaux; une autre conservait à Besançon son Académie. Dole se faisait promettre qu'elle serait le lieu de réunion des Etats... enfin, l'acte se terminait sur cette déclaration: 'S.M. promet et jure sur les Saints Evangiles qu'Elle et ses augustes successeurs les tiendront et maintiendront bien et loyalement en tous et quelconques leurs privilèges, franchises et libertés, anciennes possessions, usages, coutumes et ordonnances, et généralement qu'Elle fera tout ce qu'un Prince et Comte Palatin de Bourgogne est tenu de faire'.

"Elargissez cet exemple, représentez-vous les provinces, les villes, les classes, les associations, les métiers, les offices, pourvus de chartes, de droits, de statuts, d'immunités de toute grandeur et de toute nature, et vous aurez une idée de ce qu'était la France de Louis XV et de Louis XVI, et de la manière dont pouvait s'y exercer la volonté royale...

"En dépit d'un très gros effort de simplification accompli sous Louis XIV, à toute décision gouvernementale continuait de s'opposer une masse de traditions, de contrats, de promesses, de faits acquis dont on est bien forcé de tenir compte.

"Il fallait discuter, composer, admettre des rabais, des décharges et des exceptions... Sans cesse, les ministres se répandent en lamentations sur la difficulté de gouverner un Etat composé de corps et de citoyens si bien armés pour faire échec à leur Roi: 'On ne peut faire un pas dans ce vaste royaume disait Calonne, sans y trouver des lois différentes, des usages contraires, des privilèges, des exceptions, des affranchissements d'impôt, des droits et des prétentions de toute espèce...' Pierre Gaxotte, La Révolution française, Nouvelle édition établie par Jean Tulard, Éditions Complexe, Bruxelles 1988, p. 6-7).

"Les rois du vieux temps laissaient se gouverner leurs sujets à l'abri de leur autorité souveraine" (Funck-Brentano)

"En tête de ses Considérations sur le Gouvernement, vers 1737, le Marquis d'Argenson mettait cette épigraphe: 'La liberté est l'appui du trône' .

"Sénac de Meilhan ne croyait pas formuler un paradoxe quand il écrivait: ' La nation devait à ses souverains la liberté dont elle jouissait '.

"Les étrangers ne s'y trompent pas. Dallington va jusqu'à définir la France sous le gouvernement de ses princes, 'une vaste démocratie'..." (Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 525-526)

"Tout bien considéré, ce concept de liberté qu'a imposé la Révolution, n'est rien d'autre que la théorisation du refus de tout ce qui peut de l'extérieur, ordonner l'action de l'homme ; c'est le rejet de toute autorité qui ne provienne pas de soi-même. Mais si l'on admet qu'une action n'est plus libre dès lors qu'on y est poussé par une quelconque raison extérieure, ne devient-il évident que l'homme n'est plus libre du tout ? Cette fausse conception de la liberté qui débouche nécessairement sur le nihilisme, est une absurdité totale. Mais il y a une autre conception de la liberté. Dieu a créé l'homme libre, non pas libre de faire ce qui lui plaît, mais libre d'agir en fonction d'un choix ou d'un jugement. Passer de la servitude à la liberté, c'est, pour le chrétien, être délivré du joug du maître pour passer sous l'autorité du Père, c'est-à-dire de Dieu qui est "notre Père". (...) On mesure dans tout cela, combien la conception chrétienne traditionnelle de la liberté est opposée radicalement à l'idée révolutionnaire de liberté. En utilisant ce concept de liberté - au singulier - nous nous plaçons sur le terrain de la philosophie ou de la théologie. Mais à l'échelon social et politique, cette liberté se manifeste concrètement au pluriel : on parle dès lors des libertés qui sont aussi nombreuses que les divers pouvoirs qu'il est donné aux hommes d'exercer en raison de leurs réelles compétences. Telle était la conception qui prévalait sous l'ancien régime. A l'Etat le soin de la direction générale des affaires, de la paix intérieure et de la sécurité extérieure de la nation - attributs régaliens conformes au domaine de compétence du roi et donc de son autorité - mais libertés partout ailleurs et dans chaque ordre en raison des compétences de chacun.

Des historiens n'ont pas craint de d'écrire que l'ancien régime était "hérissé de libertés" libertés et autorités, en effet, des organisations professionnelles, des familles, des corps intermédiaires, des provinces, des communes, mais aussi de l'Etat et de l'Eglise" (Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p.

Nous sommes bien éloignés, aujourd'hui, d'une telle conception de la société et des rapports entre les hommes, mais il n'est pas interdit, précisément, d'y réfléchir..." (Alphonse duc d'Anjou et de Cadix dans un message du 25 janvier 1987 [2]).

"Les libertés locales de l'Ancienne France sont demeurées justement célèbres. La France était hérissée de libertés. Elles grouillent, innombrables, actives, variées, enchevêtrées et souvent confuses, en un remuant fouillis. Chacune d'elle s'anime de pouvoirs particuliers, dont la variété aussi est infinie: autorités locales actives,... illimitées, empiétant les unes sur les autres et se contrariant souvent. 'Cependant dit Tocqueville, on avait fini par établir un ordre régulier et assez facile dans les affaires" (Frantz Funck-Brentano, ibid., p. 527).

"La royauté française, marquée par le christianisme,(...) était fondée sur la justice, la paix et les vraies libertés qui sont les incessantes aspirations du peuple français..." (Alphonse duc d'Anjou et de Cadix dans une lettre aux directeurs de "Mémoire" en date du 21 juin 1985 [3].

[J'ai envie de dire que ces 'libertés', au pluriel, nous changent du concept creux maçonnique et uniformisateur de 'Liberté' au singulier...]

La Liberté révolutionnaire (avec un grand L) est une abstraction. Quant aux libertés réelles et concrètes : liberté individuelle, liberté d'association, liberté de l'enseignement, (vraie) liberté religieuse, libertés corporatives, universitaires, etc., la république démocratique les a singulièrement réduites...

Ecoutez ce que dit le célèbre historien de l'époque 'moderne', François Bluche: "La France milieu XVIIIe s. ne revendique pas encore la LIBERTE (une ABSTRACTION; alors que les libertés au pluriel sont des réalités concrètes, recherchées, enviées, étendues). Elle rêve de plus d’EGALITE" (François Bluche, Louis XV, Collection Tempus, La Flèche 2003, p. 94).

Notez le terme employé par l'historien au sujet de la 'Liberté': une "abstraction"...

D'autre part, il faut savoir qu'on votait plus sous l'ancien régime qu'aujourd'hui, et les sujets étaient amenés à donner régulièrement leur avis :

- votes dans les communes,

- votes dans les corps de métiers,

- cahiers de doléance et états généraux, parlements provinciaux, etc..

Les femmes votaient dès les "temps barbares de l'obscur Moyen Age..."

C'était un vote au niveau local qui avait beaucoup plus de puissance et d'efficacité car le sujet du vote était proche des Français. Un vote sain car les gens connaissaient bien le sujet du vote, les problèmes au niveau local et ils pouvaient donner un avis éclairé. Sous la monarchie dite 'absolue', l'élection a donc eu un rôle plus important qu'on ne dit.

Tout d'abord lorsque le Roi réunissait les Etats Généraux pour leur demander conseil ou créer un nouvel impôt, les trois ordres (noblesse, clergé, tiers état ) élisaient leurs représentants sur la base de circonscriptions régionales.

Plusieurs provinces dites pays d'états possédaient un parlement autonome (en matière financière ou d'administration régionale par exemple).

Le parlement local était élu par la population locale.

Chaque grande ville élisait ses dirigeants désignés parfois sous le terme d' échevin.

"Dans les provinces les plus tardivement réunies à la couronne, avaient longtemps subsisté des Etats particuliers dont les pouvoirs étaient vastes: ils dirigeaient l'administration locale, géraient leur budget privé et votaient les impôts généraux. A la veille de la Révolution, ce système fonctionnait partiellement en Bourgogne, en Provence, en Flandre et dans plusieurs pays des Pyrénées, absolument en Languedoc et en Bretagne. les Etats de Languedoc avaient une forme bonne réputation et passaient pour assez traitables. Ceux de Bretagne étaient difficiles. l'emploi de commussaires du Roi y était considéré comme une épouvantable corvée ...

Aussi originale était la situation des terres alsaciennes et lorraine... Beaucoup d'Allemands viennent s'installer chez nous. Huit ou neuf mille servent dans notre armée et tiennent précisément garnison dans l'Est. les jeunes seigneurs du Palatinat ou du Wurtemberg (Forêt noire) rêvent de Versailles, parlent notre langue, achètent nos livres et collectionnent nos oeuvres d'art. les universités de Bonn et de Mayence sont toutes pénétrées de notre civilisation et quand Goethe songe à être professeur, c'est pour enseigner à Strasbourg.

"Il ne faut point toucher aux usages du pays d'Alsace", avait écrit un ministre de Louis XIV. Envertu de cet adage, ni le Concordat de 1516, ni la révocation (1685) de l'Edit de Nantes (1598) n'y sont appliqués. Les églises y vivent sous le régime en vigueur au moment de la réunion (Traité de Westphalie 1648); les protestants y pratiquent leur culte à peu près sans entraves. La langue, les coutumes, les tribunaux, les libertés bourgeoises, les constitutions municpales sont fidèlement respectées. Ni taille, ni aides, ni droits d'enregistrement; des impôts locaux perçus selon la forme traditionnelle (Pierre Gaxotte, La Révolution française, Nouvelle édition établie par Jean Tulard, Éditions Complexe, Bruxelles 1988, p. 9-10).

Chaque corporation ou métier élisait ses représentants salariés et patronaux.

Les évêques et les abbés étaient élus par les membres du clergé.

Pour finir la Charte de 1814 octroyée par Louis XVIII instituait une chambre des députés. Mais il s'agit probalement là d'une concession faite au principe révolutionnaire de la souveraineté populaire.

N'oublions pas non plus que la république, qui se veut en France un modèle, a exclu les femmes du vote jusqu'en 1945...

D'autre part, Michel Antoine nous dit que "dans certaines provinces, les sujets du roi pouvait naître, vivre et mourir sans avoir directement affaire à l’Etat..." (Michel Antoine, Louis XV, Fayard, 1989).

Principe des libertés nationales: Lex fit consensu populi et constitutione regis, "Consentement de la nation et décret du prince" (Mgr Freppel)

"Le principe des libertés nationales était posé dans cette maxime fondamentale de l'Etat français (sous "l'Ancien Régime"): Lex fit consensu populi et constitutione regis. "Consentement de la nation et décret du prince", voilà l'antique formule du pouvoir législatif en France, depuis l'établissement de la monarchie" Mgr Freppel, La Révolution française, Autour du centenaire de 1789, Paris: A. Roger et F. Chernoviz, 1889, p. 33) [4]

Les entraves à la puissance royale

Pierre Gaxotte: "En principe le monarque était 'tout-puissant'. En pratique, l’Etat possèdait un champ d’action limité: un grand nombre de questions d’intérêt public n’étant pas de sa compétence.

"Un Louis XIV par exemple butait sur les innombrables barrières géographiques locales (libertés régionales) barrières géographiques au-delà desquelles son pouvoir était impuissant.

"C'est que la société d’Ancien Régime était communautaire : corps royaux, provinciaux, coutumiers, municipaux, professionnels, cors savants (Universités, académies), corps de marchands, communautés d’arts et métiers, compagnies de commerce et de finance, chambres de commerce, compagnies et collèges d’officiers, corps des auxiliaires de la justice, tout est corporatif, au sens large.

"Chaque français d’Ancien régime était inscrit dans un corps social qui protégeait ses libertés particulières; des libertés que le roi 'absolu' ne pouvait empiéter...

"Le roi d’Ancien régime ne pouvait ni modifier ni supprimer les traditions locales, les droits des français, coutumes, libertés et autres privilèges de ces corps constitués.

"Les villes et communautés du royaume tenaient de leur passé des privilèges importants: exemptions ou réductions d'impôts, libre nomination des autorités urbaines, droit de justice, droit d'imposer, d'emprunter, de dépenser à leur guise...

"Les paroisses rurales élisaient des syndics, mais ceux-ci ne pouvaient rien faire sans l'assentiment de l'assemblée générale des habitants qui se réunissait le dimanche à l'issue de la messe pour choisir les collecteurs des tailles, délibérer sur la corvée, les chemins et les impôts, entendre les communications de l'intendant et la lecture des nouveaux édits.

"Mais le plus puissant obstacle à l'exercice illimité de l'autorité royale était constitué par les tribunaux eux-mêmes: Parlements, Cours des Comptes, Cours des Aides, présidiaux, baillages, sénéchaussées, élections, bureaux de finances, greniers à sel... dont les membres (moyennant certaines preuves de capacité) étaient propriétaires de leurs charges comme le sont aujourd'hui les notaires et les avoués...

"C'est le droit d'acquitter, d'approuver et de réhabiliter ceux que la Cour poursuit, d'attaquer ses agents et de les décréter de prise de corps, de refuser net l'enregistrement et l'application des édits nouveaux, bref, la possibilité de tenir en échec toute la machine gouvernementale. Et cela avec d'autant plus de facilité que toutes ces justices n'ont point des limites absolues et qu'elles ont toutes, à des degrés divers, des attributions financières, administratives et politiques...

"Cette énumération est bien incomplète. Elle suffit pour montrer en quoi la France d'autrefois différait de la France d'aujourd'hui dans sa constitution et son gouvernement..." (Pierre Gaxotte, La Révolution française, Nouvelle édition établie par Jean Tulard, Éditions Complexe, Bruxelles 1988, p. 10-11).

"Chaque année étaient renouvelées des remontrances au monarque pour lui demander de révoquer son édit. [...]

"Quel est le gouvernement moderne qui supporterait, mêmes atténuées, les "remontrances" que les Parlements et les diverses Cours souveraines,... avaient coutume d'adresser au roi dans les circonstances les plus diverses?" (Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 536-537).

"Monarchie pluriséculaire: elle peut être et est contestée dans la personne de ses ministres, elle est l'objet de révoltes contre ses lieutenants, elle n'est jamais contestée dans son chef" (Jean-Paul Bertaud, La Révolution française, collection Tempus, La Flèche 2004, p. 10). Je dirai plutôt que si la moanrchie pluriséculaire est contestée dans la personne de se sminsitres elle l'est malheureusement aussi dans la personne des rois et des reines, attaquées par mille libelles orduriers, mille oeuvres 'culturelles' visant à saper l'autorité souveraine et des oeuvres qui circulent en totale liberté sans aucune restriction ni censure politiquement correct telle qu'on peut la rencontrer de nos jours dans les domaines qui touchent à la démocratie, la république ou droits de l'homme.

Un gouvernement royal modéré et faible (Funck-Brentano)

"'J'ai prouvé, écrit Sénac de Meilhan, en conclusion à ses Considérations sur le gouvernement, que, loin d'être oppresseur, le gouvernement était modéré et faible '.

"'Il faut, disait Napoléon, que la faiblesse constante du gouvernement sous Louis XIV, inspire le besoin de souteir l'ouvrage nouvellement accompli et la prépondérance acquise par le pouvoir central'.

"Et le chancelier Pasquier: '[...] On parlait, on écrivait, on agissait avec la plus grande indépendance, on bravait même l'autorité avec une entière sécurité..... '

"On objectera les ordres arbitraires, nous voulons dires les lettres de cachet. il en a été traité plus haut. Elles se divisaient en trois catégories:

  • les lettres de cachet de famille où le gouvernement royal n'était intéressé d'aucune manière. Elles étaient si profondément ancrées dans les moeurs que les municipalités en délivraient.
  • En second lieu, les lettres de cachet de police: ce sont les mandats d'amner de nos juges d'isntruction...
  • Enfin les lettres de cachet pour affaire d'Etat, où le gouvernement était intéressé. Elles étaient très rares, deux ou trois sur mille. Et dans les cas où elles entrèrent en vigueur, les tribunaux réguliers auraient servi le plus souvent - dans le fameux cas de Latude notamment - avec une rigueur beaucoup plus grande que ne le faisait l'autorité souveraine....

"Aussi bien, la constatation qui suit paraîtra peut-être décicive: en trois années, la révolution a délivré plus de lettres de cachet pour affaires d'Etat, - et dont la plupart ont eut les plus tragiques conséquences - que le gouvernement royal en huit siècles....." (Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 538-539).

"L'Etat de nos jours est plus directif que sous l'Ancien Régime" (Jean-Louis Harouel)

Jean-Louis Harouel dit même que l’Etat de nos jours est plus directif que sous l’Ancien Régime : "La plus libérale des démocraties actuelles est bien plus absolue que la monarchie dite 'absolue'... En effet, l’autorité étatique y est beaucoup plus à même d’imposer sa volonté..." (Jean-Louis Harrouel, L’esprit des institutions d’Ancien Régime, Le miracle capétien, Perrin, 1987).

"Les libertés (françaises)... ofraient une résistance à l'arbitraire 'plus efficace, dit Ségur, que celle des lois" ((Tocqueville cité in Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 528).

"Il peut exister des gouvernements 'absolus' par leur doctrine qui laissent à leurs sujets des libertés que les citoyens d'un Etat qui se qualifie de libre ne possèdent pas... (Albert Babeau cité in Frantz Funck-Brentano, ibid., p. 529).

"Et Tocqueville: 'On aurait bien tort de croire que l'Ancien Régime fut un temps de servilité et de dépendance: il y régnait plus de liberté que de nos jours '..." (Tocqueville cité in Frantz Funck-Brentano, ibid., p. 529).

Pierre Gaxotte ajoute que "prise dans le carcan administratif qu'elle porte depuis plus d'un siècle sans révolte et qui favorise si bien les tyrannies sectaires ou césariennes, la France d'aujourd'hui est sans résistance et sans force contre les ministres et les bureaux..." ( Pierre Gaxotte, La Révolution française, Nouvelle édition établie par Jean Tulard, Éditions Complexe, Bruxelles 1988, p. 11).

Au vu de ces explications, il apparaît bien qu'il existe en France tout un enseignement républicain de dénigrement de la monarchie, de contre-vérités, de manipulations, bref de mensonges purs et simples...

Combien de fois n'a-t-on pas lu que l'Ancien régime était une tyrannie et le Roi, un tyran ?...

La vérité historique devait être établie. L'historiographie est d'ailleurs en train d'évoluer à ce sujet... Il sera intéressant de surveiller son évolution.

Le bien commun des Français

Pour Aristote, il y avait des bons et des mauvais régimes politiques : étaient mauvais la démocratie, la tyrannie, l’oligarchie. Etaient bons l’aristocratie selon la loi naturelle et la royauté constitutionnelle. Pour Homère la royauté était le meilleur régime.

Selon Aristote, la fin de l’homme c’est le Bonheur qui s’obtient quand nous sommes vertueux (c’est à dire une habitude dans le Bien). La fin de la Politique c’est le bonheur de l’homme. Quand l’homme agit selon la justice, il obtient le bonheur. Il est pleinement humain quand exerce une activité conforme à la vertu et la vertu excellente c’est la justice par laquelle l’homme sert le bien commun. Le bien commun fait sortir l’homme de sa subjectivité.

"…Le Roi construit des routes, trace des canaux, creuse des ports, endigue des rivières, ouvre des écoles,c rée des hôpitaux, protège des Universités et des Académies. Monuments de gloire et d'utilité le proclament à l'envi père de la patrie et bienfaiteur public.

"Quand les vieux auteurs parlent de lui, ils paraissent saisis d'une dévotion surnaturelle. Il est, disent-ils, le premier des Rois. Aucun souverain ne peut lui être comparé, ni pour l'ancienneté de sa couronne, ni pour l'éclat de son trône, ni pour l'étendue et la sainteté de son pouvoir… On disait couramment en Europe que le Français était "ivre d'amour pour son Roi.

"Le maréchal Marmont, né quinze ans avant la révolution, raconte dans un passage célèbre de ses Mémoires, quel prestige avait encore Louis XVI dans les derniers jours de la monarchie: "Le mot de roi avait alors une magie, une puissance que rien n'avait altérées. Dans les cœurs droits et purs, cet amour devenait une espèce de culte". Et cet ambassadeur vénitien du XVIe siècle: "Le royaume de France a toujours été reconnu, par un consentement unanime des peuples, pour le premier et le plus excellent royaume de la Chrétienté, tant par sa dignité et sa puissance que par l'autorité absolue de celui qui le gouverne"…(Pierre Gaxotte, La Révolution française, Nouvelle édition établie par Jean Tulard, Éditions Complexe, Bruxelles 1988, p. 5).

Quelques citations

« Il importe de sauver le bien commun pour lequel le roi est né » (Louis XIV).

« Nous devons considérer le bien de nos sujets, bien plus que le nôtre propre. Ce n’est que pour leurs propres avantages que nous devons leur donner des lois ; et ce pouvoir que nous avons sur eux ne nous doit servir qu’à travailler plus efficacement à leur bonheur » (Louis XIV, Instructions ou mémoires rédigés pour l’instruction du Dauphin).

« Je ne vois donc pas mon fils par quelle raison des rois de France, rois héréditaires et qui peuvent se vanter qu’il n’y a aujourd’hui dans le monde, sans exception, ni meilleure maison que la leur, ni monarchie aussi ancienne, ni puissance plus grande, ni autorité plus absolue, seraient inférieurs à ces princes électifs » (Louis XIV, Instructions ou Mémoires rédigés pour la formation du Dauphin).

Ces années du Grand Siècle "font le moment où notre pays atteint son plus haut niveau de civilisation" (François Bluche, Louis XIV, Fayard, Saint-Amand-Montrond 2002, p. 113).

"Non, il faut le rappeler énergiquement dans ces temps d'anarchie sociale et intelelctuelle où chacun se pose en docteur et en législateur... On ne bâtira pas la cité autrement que Dieu ne l'a bâtie, on n'édifiera pas la société si l'Eglise n'en jette les bases et n'en dirige les travaux; non, la civilisation n'est plus à inventer, ni la cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle a été, elle est; c'est la civilisation chrétienne, c'est la CITE CATHOLIQUE. Il ne s'agit que de l'instaurer et la restaurer sur ses fondements naturels et divins contre els attaques toujours renaissantes de l'utopie malsaine, de la révolte et de l'impiété: OMNIA INSTAURARE IN CHRISTO" (Saint Pie X, Lettre sur le Sillon, cité in Jean ousset, Pour qu'Il règne, Niort 1998, p. 3).

"Un roi absolu ne peut vouloir que la grandeur et la prospérité de son Etat parce qu’elle est la sienne propre, parce que tout père de famille veut le bien de sa maison. Un roi absolu peut se tromper sur le choix des moyens, mais il n’est pas dans sa nature qu’il veuille le mal de son royaume..." (Voltaire, Siècle de louis XIV).

Principes bibliques de la monarchie catholique traditionnelle

Un principe d'action

Notre Seigneur Jésus-Christ nous dit: " Sans moi vous ne pouvez rien faire" (Jean XV, 5).

Aujourd'hui, l'histoire nous donne une bonne leçon: plus de 200 ans d’échecs et de décadence prouvent qu’en aucun cas la solution ne se trouve dans les urnes. Dieu Seul est Notre Salut.

Tant que les Français ne comprendront pas cela, il est vain d'attendre un quelconque renaissance française. En Dieu réside les clés de notre avenir. Les Français continueront-ils à le nier ?

Nous autres, catholiques, nous leur disons que Dieu est Le Sauveur. En Lui, nous devons mettre nos espérances. Le Christ-Roi est la solution à tous les problèmes de la France et le principe d'action dont nous devons nous revendiquer.

Le vote est un moyen, en aucun cas il ne doit être une fin.

Le Coeur sacré de Jésus est "l'Espoir et le Salut de la France".

A l'heure où la France est en passe de disparaître dans le magma mondialiste et maçonnique, il serait bon et judicieux que les Français se rappellent des enseignements de l'Ecriture Sainte relatifs au pouvoir politique temporel.

Un principe de droit divin

"Quand Dieu ne règne pas par les bienfaits de Sa présence, Il règne quand même par les méfaits de Son absence..." (Cardinal Pie, La royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ).

  • (Vulgate) I Rois X.1 indique que "Samuel [le prophète du Seigneur] prit le petit vase d’huile et le répandit sur la tête de Saül, puis il le baisa et dit : Voilà que le Seigneur t’a oint comme prince sur son héritage et tu délivreras son peuple des mains de ses ennemis, qui sont autour de lui. Et ceci sera pour toi le signe que Dieu t’a oint comme prince.

C'est que le sacre (de droit divin) est le lien qui unit le Roi à Dieu, et le canal par lequel la puissance, l’assistance et le rayonnement de la majesté divine se communiquent au Roi au moment où il devient l’oint du Seigneur 'personne sainte et sacrée' (I Rois IX, 15 à 17, et X, 1 etc).

Samuel ajoute à Saül "En même temps l’esprit du Seigneur se saisira de vous et vous serez changé en un autre homme" (I Rois X, 6).

Et le Livre des Rois (X, 9) constate "Dieu lui changera le cœur et lui en donna un autre".

Et Samuel termine son allocution au nouveau Roi par cette recommandation:

  • "Faites hardiment tout ce qui se trouvera à faire, parce que le Seigneur sera avec vous" (I Rois X, 7).

Par là, Samuel indique clairement que la royauté de droit divin, basée tout d'abord sur le sacre, est le moyen d'obtenir que le Seigneur soit avec nous, au politique.

  • (Vulgate) IV Rois IX, 3 indique que le prophète Elisée appela un des enfants des prophètes et dit: "Et tenant le petit vase d'huile, tu la répandras sur sa tête, et tu diras: Voici ce que dit le Seigneur: Je t'ai oint roi sur Israël" (Ce verset tiré de la Vulgate est compilé dans la T.O.B., à II Rois IX, 3).
  • (Vulgate) Jérémie XXVII.5 recommande aux rois la modestie et l'humilité devant Dieu: "Que nul d’entre les Rois ne se figure que son royaume lui vient de ses ancêtres : mais qu’il croie humblement et sincèrement qu’il le tient de Dieu, de ce Dieu qui a dit par son prophète Jérémie aux enfants d’Israël: "Vous direz à vos maîtres: c’est moi qui, par Ma puissance et par mon bras étendu ai fait la terre, l’homme et les animaux qui sont sur la surface de la terre, et Je la donne à qui Me plaît..."

"Le Souverain, qu'il soit Roi ou Peuple, est celui qui exerce le pouvoir suprême, la souveraineté. Telle est bien la fonction sociale la plus haute et aucun Etat ne peut se passer d'un souverain. Le choix que l'on en fait décide de ce que sera le corps social et donne son sens à l'Etat. Les rois de France, mes aïeux, ont très tôt fixé leur doctrine : le Roi, souverain béni par l'onction du sacre, selon une belle formule définie par les juristes "est empereur en son royaume". Durant des siècles, pour concrétiser cette idée, ils ont dû lutter à la fois contre les dangers de l'étranger toujours prêt à vouloir imposer ses règles à la souveraineté nationale, et contre les périls intérieurs de ceux qui voulaient limiter la souveraineté du roi pour mieux dicter leur loi. Entre ces deux écueils la France s'est bâtie et a prospéré. Aujourd'hui, la question est loin d'être inactuelle (Louis duc d'Anjou et de Bourbon dans un discours prononcé à Paris, le 24 septembre 1999).[5]

Notons tout de suite au sujet des rois, que les uns règnent PAR LA GRACE DE DIEU, les autres PAR SA PERMISSION. Ceux qui règnent avec piété, justice et miséricorde règnent, sans aucun doute, par la grâce de Dieu.

Les "autres ne règnent pas par Sa grâce, mais seulement par Sa permission. Et c’est d’eux que le Seigneur a dit par le prophète Osée : ‘Je te donnerai un Roi dans ma fureur. C’est d’eux dont parle Job lorsqu’il dit : C’est Dieu qui fait régner l’hypocrite à cause des péchés du peuple’...

Saint Paul commande en (Vulgate) I Corinthiens XV, 25: Il faut qu’Il règne.

En effet, s’Il règne, règnent aussi le vrai progrès et la prospérité.

S’Il ne règne pas, c’est la décadence, la déchéance, l’esclavage sous toutes ses formes, le règne du malin:

  • (Vulgate) Esaïe 60.12 Car la nation et le royaume qui ne te sera pas assujetti, périra; ces nations réduites en solitude seront dévastées... (C'est clair...)

"Une nation chrétienne ne peut pas impudemment déchirer les pages séculaires de son histoire, rompre la chaîne de ses traditions, inscrire en tête de sa constitution la négation des droits de Dieu, bannir toute pensée religieuse de ses codes et de son enseignement public" (Le Comte de Chambord, dans son manifeste du 8 mai 1871). [6]

Tous nos malheurs aujourd'hui n'ont pas d'autres origines que nos péchés, nos reniements, notre apostasie publique de Notre Seigneur Jésus-Christ.

  • (Vulgate) Psaume 72, 26 Parce que voilà que ceux qui s'éloignent de vous périront...
  • (Mais) Ps 88, 16 Bienheureux le peuple qui sait se réjouir en vous. SEIGNEUR, c’est à la lumière de Votre visage qu’ils marcheront., 17. Et en Votre Nom qu’ils tressailliront de joie tout le jour, et c’est par votre justice qu’ils seront exaltés.
  • J’ai trouvé David mon serviteur, je l’ai oint de mon huile sainte. 22. Car ma main le secourra, et mon bras le fortifiera (Ps 88, 21-22).
  • Ps 88.31 Mais si ses fils abandonnent ma loi, s’ils ne marchent pas dans mes jugements, 32. S’ils profanent mes justes ordonnances, et ne gardent point mes commandements, 33. Je visiterai avec une verge leurs iniquités, et avec des fléaux leurs péchés..."

Ici Dieu nous avertit très clairement que si nous désobéissons à ses commandements et si nous ne marchons pas dans ses voies, alors très sûrement, les fléaux nous tomberont dessus.

Mais, notons cette fidélité de Dieu:

  • (Vulgate) "Mais je ne retirerai pas ma miséricorde de lui, et je ne manquerai pas à ma vérité; 35. Et je ne profanerai point mon alliance" (Ps 88.34).
  • Judith V.17-18 confirme qu'"il n' y eut personne qui insultât à ce peuple, si ce n'est quand il s'est retiré du culte du Seigneur son Dieu. 18. Mais toutes les fois qu'outre leur propre Dieu ils en ont adoré un autre, ils ont été livrés au glaive et à l'opprobre"...
  • (Vulgate) "Parce que vous aurez violé l'alliance du Seigneur votre Dieu qu'il a faite avec vous, que vous aurez servi des dieux étrangers, et que vous les aurez adorés; soudain et promptement s'élèvera contre vous la fureur du Seigneur, et vous serez enlevés de cette terre excellente qu'il vous a livrée..." (Josué XXIII, 16).

Après les Juifs il y a 2000 ans, les Français feraient donc bien de graver ces paroles de la sainte Ecriture en lettres d'or dans leur mémoire...

  • (Vulgate) II Paralipomènes VII, 19 Si vous détournez, et que vous abandonniez mes lois et mes préceptes que je vous ai proposés, et que, vous en allant, vous serviez des dieux étrangers et les adoriez,

Aujourd'hui, ces dieux étrangers sont le laïcisme, le matérialisme, l'argent-roi, l'individualisme, le culte de l'homme au travers des droits de l'homme, etc.

  • 20 Je vous arracherai de ma terre que je vous ai donnée; et cette maison que j'ai consacrée à mon nom, je la rejetterai de ma face, et je la livrerai en proverbe et en exemple à tous les peuples. 21 Ainsi cette maison sera en dérision à tous ceux qui passeront, et ils diront, frappés d'étonnement: Pourquoi le Seigneur a-t-il fait ainsi à cette terre et à cette maison? 22 Et l'on répondra: Parce qu'ils ont abandonné le Seigneur Dieu de leurs pères,... et qu'ils ont pris des dieux étrangers, et qu'ils les ont adorés et servis: c'est pour cela que sont venus sur eux tous ces maux...

On ferait bien d'y réfléchir en méditant sur tous les maux qui se sont abattus sur la pauvre France depuis qu'elle a apostasié son Dieu en 1789. Notons au passage, que le livre des Paralipomènes a été enlevé dans la T.O.B.

Parce que nous aurons violé l'alliance du Seigneur Notre Dieu avec la France (laïcisme forcené, loi de 1905 contre France fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples...), la France livrée à ses ennemis et aux étrangers, une "terre volée", l'expropriation de nos terres risque bien d'être le dernier châtiment lâché contre nous...

  • (Vulgate) Proverbes VIII, 12 "Moi, Sagesse, j'habite dans le conseil, et je suis présente aux savantes pensées. 13 La crainte du Seigneur hait le mal: l'arrogance et l'orgueil, une voie dépravée, et une langue double, je les déteste. 14. A moi est le conseil et l'équité: à moi est la prudence, à moi est la force. 15. Par moi les rois règnent, et les législateurs décrètent des choses justes; 15. Par moi les princes commandent et lui puissants rendent la justice; 16. Par moi les princes commandent et les puissants rendent de la justice. 17. Moi, j'aime ceux qui m'aiment, et ceux qui dès le matin veillent pour me chercher me trouveront.

Dans le psaume II, 6, le roi David indique qu'il a été établi roi par Dieu, et j'ai envie de dire: non par un homme [...]:

  • "Pour moi, j'ai été établi roi par Lui sur Sion, Sa montagne sainte, annonçant ses préceptes" (Ps II, 6).

C'est donc bien Dieu qui sacre son Roi:

  • "Le Seigneur m'a dit: Vous êtes mon Fils, c'est moi qui aujourd'hui vous ai engendré" (Ps II, 7). Ce verset s'applique à Notre Seigneur Jésus-Christ, "Fils engendré du Père, non pas créé" (Symbole d'Athanase).

Dans ce psaume II, 7, on comprend encore mieux que si Dieu a engendré Son Fils, combien plus il refuse tout pouvoir "absolu" qui se croit "humain" sans aucun lien avec Lui.

  • "On a dit bienheureux le peuple à qui sont ces avantages; mais plutôt bienheureux le peuple dont le Seigneur est Dieu..." (Ps CXLIV, 15 = 144, 15).

Aucun pouvoir humain ne peut se prétendre absolu, car l'homme n'étant pas parfait, ce qui émane de lui ne peut l'être. Le droit parfait ne peut venir que de Dieu Seul. Et la religion doit contribuer à l'exercice de ce droit afin que le pouvoir respecte la loi naturelle, et celle de Dieu.

Mais il ne faut pas non plus penser que ce pouvoir divin donnerait à son titulaire le droit de s'immiser dans la direction de l'Eglise. Il doit juste se contenter de collaborer avec elle et de diriger sa nation à l'aide d'une politique en conformité avec la morale, aux enseignements du Sauveur.

Le Christ Roi de France

A ce titre seulement la France est grande parmi les nations (Saint Pie X)

Rappelons-nous le fameux enseignement de saint Pie X, le 13 décembre 1908 :

"...De nos jours, plus que jamais, la force principale des mauvais, c’est la lâcheté et la faiblesse des bons, et tout le nerf du règne de Satan réside dans la mollesse des chrétiens ...

Aussi à votre retour, vénérable frère , vous direz à vos compatriotes que s’ils aiment la France, ils doivent aimer DIEU, aimer la foi, aimer l’Eglise, qui est pour eux tous une mère très tendre, comme elle l’a été de vos pères.

"Vous direz qu’ils fassent trésor des testaments de saint Remy, de Charlemagne et de saint Louis, ces testaments qui se résument dans les mots si souvent répétés par l’héroïne d’Orléans : "VIVE LE CHRIST QUI EST ROY DES FRANCS !"

"A CE TITRE SEULEMENT LA FRANCE EST GRANDE PARMI LES NATIONS ; A CETTE CLAUSE DIEU LA PROTEGERA ET LA FERA LIBRE ET GLORIEUSE ; A CETTE CONDITION ON POURRA LUI APPLIQUER CE QUI, DANS LES LIVRES SAINTS, EST DIT D’ISRAËL : "QUE PERSONNE NE S’EST RENCONTRE QUI INSULTAT CE PEUPLE, SINON QUAND IL S’EST ELOIGNE DE DIEU"... [7]

Remarquons combien saint Pie X avait une connaissance approfondie de la vraie France. En quatre noms : saint Remy, Charlemagne, saint Louis, sainte Jehanne d’Arc, il montrait quels étaient les vrais et seuls maîtres que nous devions suivre (Saint Pie X, Acta Apostolicis Sedis du 15 janvier 1909, p. 142-145)

Une Royauté sur tous les peuples

Daniel VII, 13-14: "Je regardais donc la vision de nuit, et voici comme le fils d'un homme qui venait avec les nuées du ciel; et il s'avança jusqu'au vieillard, et ils le représentèrent devant lui. 14. Et il lui donna la puissance, et l'honneur, et le royaume; et toutes les peuples, tribus et langues le serviront; sa puissance est une puissance éternelle, qui ne lui sera pas enlevée; et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit. [Notons qu'en parallèle, par opposition à la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ, à la fin des temps, une AUTRE puissance sera lâchée avec des caractéristiques similaires puisqu'il lui sera donnée "de faire la guerre aux saints et de les vaincre: et il lui fut donné puissance sur toute tribu, sur tout peuple, sur toute langue, et sur toute nation. Et ils l'adorèrent, tous ceux qui habitent la terre, dont les noms ne sont pas écrits dans le livre de vie de l'agneau, qui a été immolé dès l'origine du monde" (Apocalypse XIII, 7-8). Ce passage concerne l'apostasie des nations. Nous ne pouvons qu'être frappé de son actualité en observant l'étendue de la domination du mal aujourd'hui dans le monde].

Mais c'est toute la Sainte Ecriture qu'on pourrait invoquer, toute la Tradition. L'unanimité est absolue.

Notre Seigneur Jésus-Christ, "Prince des rois de la terre, tel l'appelle saint Jean dans l'Apocalypse (Ap. I, 5), et, sur son vêtement comme sur Lui-même, les apôtres ont pu dire: "Roi des rois et Seigneur des seigneurs" (Ap XIX, 16; Mt XXVIII, 18; I Tim. VI, 15).

"Toutes les nations que vous avez faites viendront, et adoreront devant vous, Seigneur, et glorifieront votre nom. Parce que vous êtes grand, vous, et que vous faites des merveilles, et que vous êtes seul Dieu" (Psaume LXXXV, 9-10).

Une royauté universelle

Pour qu'il n'y ait aucun doute, notre Seigneur a tenu à le préciser: "Omnia potestas data est mihi in caelo et in terra". "Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre" (Mt XXVIII, 18).

Au ciel et sur la terre... autant dire: dans l'ordre surnaturel comme dans l'ordre naturel.

En effet, écrit Mgr Pie, "ni dans sa personne, ni dans l'exercice de ses droits, Jésus-Christ ne peut être divisé, dissous, fractionné; en Lui, la distinction des natures et des opérations ne peut jamais être la séparation, l'opposition; le divin ne peut être antipathique à l'humain, ni l'humain au divin. Au contraire, Il est la paix, le rapprochement, la réconciliation; Il est le trait d'union qui fait les deux choses une... C'est pourquoi saint Jean nous dit: "Tout esprit qui dissout Jésus-Christ n'est pas de Dieu et c'est proprement lui qui est cet antéchrist dont vous avez entendu dire qu'il vient et qu'il est déjà dans le monde..." Lors donc que j'entends, conclut Mgr Pie, certains bruits qui montent,c ertains aphorismes qui prévalent de jour en jour et qui introduisent, au coeur des sociétés, le dissolvant sous l'action duquel doit périr le monde, je jette ce cri d'alarme: prenez garde à l'antechrist" (Cardinal Pie, Oeuvres, T. IV, cit. Ière Epître de Saint Jean IV, 3, cité dans Jean Ousset, Pour qu'Il règne, DMM, Niort 1998, p. 15).

Le Christ est Roi des nations

Jésus-Christ, roi universel... et, roi des rois, roi des nations, rois des peuples, roi des institutions, roi des sociétés, roi de l'ordre politique comme de l'ordre privé.

Après ce qui vient d'être dit, comment pourrait-on concevoir qu'il en puisse être autrement ?

Si Jésus-Christ est roi universel, comment cette royauté ne serait-elle pas aussi une royauté sur les institutions, sur l'Etat: une royauté sociale ? Comment pourrait-elle être universelle ("au ciel comme sur la terre") sans cela ?

Si les querelles sont si vives en cet endroit, c'est que nous atteignons le domaine de celui que l'Ecriture appelle, précisément, "le prince de ce monde". Voici que nous poursuivons le dragon dans son retranchement, que nous le forçons dans ce dont il prétend faire son repaire... Quoi d'étonnant à ce qu'il redouble de violence, crachant flammes et fumées pour essayer de nous aveugler ?

Combien se laisse abuser !

"Il est des hommes de ce temps, notait déjà Mgr Pie, qui n'acceptent pas et d'autres qui n'acceptent qu'avec peine les jugements et les décisions de l'Eglise... Comment donner la valeur d'un dogme (disent-ils ou pensent-ils) à des enseignements qui datent du "Syllabus" ou des préambules de la première constitution du Vatican ?

Tranquilisez-vous, répond l'Evêque de Poitiers, les doctrines du Syllabus et du Vatican sont vieilles comme la doctrine des apôtres, comme la doctrines des Ecritures... A ceux, par exemple, qui s'obstinent à nier l'autorité sociale du christianisme, voici la réponse que nous donne saint Grégoire le Grand. Il commente ce chapitre de l'Evangile où est racontée l'Adoration des Mages... Expliquant le mystère des dons offerts à Jésus par ces représentants de la gentilité, le saint docteur s'exprime en ces termes:

"Les Mages, dit-il, reconnaissent en Jésus la triple qualité de Dieu, d'homme et de roi. Ils offrent au roi, l'or, au Dieu l'encens, à l'homme la myrrhe. or, poursuit-il, il y a d'aucuns hérétiques: sunt vero nonnulli hoeretici, qui croient que Jésus est Dieu, qui croient également que Jésus est homme, mais qui refusent absolument à croire que Son règne s'étende partout: sunt vero nonnulli hoeretici, qui hunc Deum credunt, sed ubique regnare nequaquam credunt.

"Mon frère, reprend Mgr Pie, vous aves la conscience en paix, dites-vous, et, tout en acceptant le programme du catholicisme libéral, vous entendez demeurer orthodoxe, attendu que vous croyez fermement à la divinité et à l'humanité de Jésus-Christ,c e qui suffit à constituer un christianisme inattaquable. Détrompez-vous. Dès le temps de saint Grégoire, il y avait "d'aucuns hérétiques" quic royaient ces deux points comme vous; et leur hérésie consistait à ne vouloir point reconnaître au Dieu fait homme une royauté quis 'étendît à tout... Non, vous n'êtes pas irréprochable dans votre foi, et le pape saint Grégoire, plus énergique que le "Syllabus", vous inflige la note d'hérésie si vous êtes de ceux qui, se faisant un devoir d'offrir à Jésus l'encens, ne veulent point y ajouter l'or..." (Cardinal Pie, ibid., T. VIII, p. 62-63), c'est-à-dire reconnaître et proclamer Sa royauté sociale.

Et de nos jours, Pie XI, avec une insistance marquée, a tenu à rappeler au monde la même doctrine, dans deux encycliques, écrites sur ce sujet: Ubi Arcano Dei et Quas Primas.

Tel est donc bien l'enseignement constant de l'Eglise, et non telle prescription de détail limitée à une époque...

"Le droit, note Mgr Pie, le principe de l'état chrétien, du prince chrétien, de la loi chrétienne, je ne sache pas qu'il ait jamais été contesté jusqu'à ces derniers temps, ni qu'aucune école catholique ait jamais pu entrevoir, dans sa destruction, un progrès et un perfectionnement de la société humaine..." (Cardinal Pie, ibid., T. V., p. 179-180)", comme on l'entend répéter maintes fois aujourd'hui...)

(Jean Ousset, Pour qu'Il règne, DMM, Niort 1998, p. 17-18).

Royauté non 'de ce monde' mais 'sur ce monde'

En vérité, il ne nous semble pas inutile de consacrer un chapitre entier à l'étude de la parole de notre Seigneur: "Mon royaume n'est pas de ce monde". Non que la détermination exacte de son sens apparaisse difficile. Une seule phrase du cardinal Pie, voire une élémentaire connaissance du latin, suffiraient largement à établir l'essentiel.

Son royaume assurément, commente l'évêque de Poitiers, n'est pas de ce monde, c'est-à-dire ne provient pas de ce monde: non est de hoc mundo, non est hoc mundo; et c'est parce qu'il vient, d'en haut et non d'en bas: regnum meum non est hinc, qu'"aucune main terrestre ne pourra le lui arracher" (Jean X, 28).

Autrement dit, la formule "de ce monde" ne signifie nullement que Jésus refuse de reconnaître à Sa souveraineté un caractère de royauté sociale. Le "de ce monde", "de hoc mundo", exprime l' origine et jamais latiniste de l'a nié (Cf., notamment, R.P Lavergne, Synopse des Quatre Evangiles, en français, d'après la synopse grecque du R. P. Lagrange, Edition Lecoffre-Gabalda. Pour dissiper toute équivoque en cet endroit, il a été fait usage de crochets et on y lit: "la royauté (qui est) la mienne n'est pas (originaire) de ce monde").

Ma royauté n'est pas de ce monde; c'est-à-dire: ma royauté n'est pas une royauté selon ce monde, mon royaume n'est pas un royaume comme ceux de la terre, qui sont bornés, sujets à mille traverses... Ma royauté est beaucoup plus que cela... Mon royaume ne connaît pas de frontières. Il est infini, éternel; il ne dépend ni d'un plébiscite, ni du suffrage universel. Le bon ou le mauvais vouloir des hommes ne peut rien contre lui.

...Jésus traite ici la question de l'origine et non celle de terrain et de compétence. Rien qui signifie que Son royaume ne soit pas en ce monde ou sur ce monde. "Il ne résulte aucunement de ces paroles, a pu écrire le R.P. Théotime de Saint-Just, que Jésus-Christ ne doive pas régner socialement, c'est-à-dire imposer ses lois aux souverains et aux nations (Théotime de Saint-Just, La royauté sociale de N.S. Jésus-Christ, Edition Vitte, 3e éd., p. 85 (en note): "Novateurs! C'est bien le nom que méritent ceux qui se servent de ces paroles pour nier la royauté sociale de Jésus-Christ ! Pour s'en convaincre, lire la Catena Aurea de saint Thomas sur ce texte. Tous les Pères repoussent l'interprétation libérale. Elle est appelée hérétique par saint Jean Chrysostôme...")

Si donc, en dépit de ces explications rapides, mais qui pourraient suffire, nous tenons quand même à nous apesantir en cet endroit, c'est que nous connaissons par expérience l'entêtement libéral...

La preuve en est qu'il n'est pas de fête du Christ-Roi où l'on ne trouve, dans quelque feuille une allusion à ces paroles de notre Seigneur, mais toujours dans un sens restrictif et comme pour laisser croire que cette royauté est une royauté exclusivement spirituelle, royauté sur les âmes, et non une royauté sur les peuples, les nations et les gouvernements...

Frapper un bon coup, ne suffit donc pas. Il faut "pilonner" la position, poursuivre l'erreur dans ses moindres replis. Et dénoncer d'abord qu'il est impossible que "mon royaume n'est pas de ce monde" puisse signifier ce que le plus grand nombre voudrait entendre par là. S'il en était ainsi, ce serait placer l'absurde au coeur même d'un des plus importants chapitres de la théologie, voire semer la contradiction dans la Sainte Ecriture. Disons qu'il y va de ce qu'on pourrait appeler la cohérence de l'Esprit-Saint...

Si "mon royaume n'est pas de ce monde", signifie que la royauté de notre Seigneur ne dépasse pas l'ordre de la vie intérieure des âmes, il faut dire alors que cette autre parole de Jésus "tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre" n'est qu'une aimable vantardise... Il faut dire que maints autres passages de l'Ancien et du Nouveau Testament sont formules creuses et sans valeur... Il faut dire surtout que l'Eglise n'a cessé depuis vingt siècle de se tromper sur ce point... (Jean Ousset, Pour qu'Il règne, DMM, Niort 1998, p. 21).

Enfin, notons encore avec Jean ousset, que ces formules de Notre Seigneur Jésus-Christ "Mon royaume n'est pas de ce monde... Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu" , servent aujourd'hui plus que jamais à couper la parole à qui s'efforce de rappeler la doctrine traditionnelle de l'Eglise sur ce point, pourtant classique, des devoirs de l'Etat [une créature comme les autres...] envers Dieu. Or, combien ignorent que c'est avec la même fausse interprétation des mêmes maximes que jansénistes et gallicans travaillèrent à saper l'ordre chrétien dès le milieu du XVIIe siècle (Jean Ousset, ibid., p. 273).

Règne de la vérité

Mais que signifie donc "rendre témoignage à la vérité", sinon la rétablir ? Ne dit-on pas, dans un procès, du témoin véridique, qu'il a, par sa déposition, rétabli la vérité ? Jésus est donc né pour cela. Et Sa royauté consiste en cela: le rétablissement de la Vérité. Rétablissement dans l'ordre naturel comme dans l'ordre surnaturel. Sa royauté est, par essence, la royauté de la Vérité. Royauté universelle d'une doctrine, d'un enseignement. Royauté universelle de la doctrine catholique. Royauté universelle de l'enseignement de l'Eglise. Doctrine et enseignement qui ont leurs incidences sociales et politiques.

Tout cela est compris dans l'explication de Jésus à Pilate.

"Mon royaume n'est pas de ce monde". Et par là, Jésus s'est efforcé de rassurer le fonctionnaire qu'il avait devant lui. Il sait de quelle crainte fut envahi Hérode quand les Mages vinrent lui demander où était né le "roi des Juifs". Hérode en avait conclu que c'en serait fait bientôt de sa couronne. Et cela parce qu'Hérode avait pensé que la royauté de ce "roi des Juifs" ne pouvait qu'être une royauté comme la sienne, une royauté "de ce monde".

"Crudelis Herodes, Cruel Hérode", chante l'Eglise en la fête de l'Epiphanie, "pourquoi crains-tu l'avènement d'un Dieu-Roi ? il ne ravit pas les trônes mortels celui qui donne le royaume céleste".

C'est une crainte semblable à celle d'Hérode que Jésus a voulu épargner à Pilate. Il n'a pu lui taire, Sa royauté, Royauté, non de ce monde, mais sur ce monde, voire sur les nations et les princes (Jn XIX, 11 "Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut") par leur soumission à la vérité que Lui, Jésus, est venu rétablir. Royauté sur les nations et les princes par la soumission de ces derniers à la doctrine de Son Eglise (Jean Ousset, ibid., p. 24).

Règne de vérité, règne doctrinal

L'ordre, le seul ordre qui soit, l'ordre véritable, l'ordre bienfaisant, l'ordre divin, c'est le règne de Jésus-Christ sur les Etats, comme sur les individus. "Ce n'est pas pour autre chose, écrit Mgr Pie, qu'Il est venu sur la terre. Il doit y régner en y inspirant les lois [comment pouvons-nous même seulement imaginer qu'Il ne souhaite pas que ses enseignements règnent sur les sociétés, dans leurs lois ?...], en sanctifiant les moeurs, en éclairant l'enseignement, en dirigeant les conseils, en réglant les actions des gouvernements comme des gouvernés. Partout où Jésus-Christ n'exerce pas ce règne, il y a désordre et décadence..." [Aujourd'hui, l'état lamentable de la France apostate est là pour confirmer Mgr Pie...]

Et Pie XI dans Ubi Arcano Dei [8] : "Lorsque les cités et les républiques auront tenu à suivre les enseignements et les préceptes de Jésus-Christ dans leurs affaires intérieures et étrangères, alors, enfin, elles auront dans leur sein la vraie paix... La paix digne de ce nom, c'est-à-dire la désirable paix du Christ, n'existera jamais si les doctrines, les préceptes et les exemples du Christ ne sont gardés par tous, dans la vie publique et dans la vie privée, et si l'Eglise, dans une société ainsi ordonnée, n'exerce, enfin, sa divine fonction, protégeant tous les droits de Dieu sur les individus et sur les peuples. C'est en cela que consiste ce que nous appelons d'un mot: le règne du Christ".

Oui, c'est bien cela. Car c'est bien cela que Jésus a exprimé devant Pilate. C'est bien pour cela qu'Il est né, pour établir ce règne de la Vérité.

Et quiconque procède de la Vérité, comme il l'a ajouté Lui-même, écoute Sa voix.

Autant dire: quiconque aime la vérité, quiconque la recherche réellement, dans un élan généreux, dans un abandon de tout lui-même, dans une soumission totale du "sujet" à l' "objet", quiconque "veut la vérité avec violence" (Mt XI, 12 "le royaume des cieux..., ce sont les violents qui le ravissent": il faut se faire violence pour gagner le ciel), comme disait Psichari, écoute la voix de Jésus-Christ ou ne tarde pas à l'entendre (Jean Ousset, ibid., p. 23-25).

L'ennemi irréductible: le libéralisme

Dès lors, il est évident que, dans les perspectives de ce règne doctrinal, de ce règne de vérité, de ce règne de l'enseignement de l'Eglise, le grand, l'irréductible ennemi est le libéralisme, puisque c'est là une erreur qui s'en prend à la notion même de la vérité et qui, en quelque sorte, la dissout...

Pilate, premier libéral de l'histoire

Qu'est-ce que la vérité pour un libéral ? "Qui est veritas ?" On le voit, c'est spontanément que la formule de Pilate monte aux lèvres dès que l'on évoque le libéral.

Et avec l'orgueil bien connu de cette ignorance qui se prend pour une certitude, Pilate n'attendra même pas la réponse de Jésus ! "Et Pilate de s'écrier: Qu'est-ce que la Vérité ? Et, disant cela, il sortit de nouveau vers les Juifs... (Jn XVIII, 38)"

Jésus, dès lors, garda le silence. La vérité, en effet, ne se manifeste pas à ceux qui, par principe, refusent de croire même à sa possibilité... [les francs-maçons niant tout dogme ne disent pas autre chose que Pilate ! Pour eux, il n'y a pas une Vérité, mais à chacun sa vérité...] Elle exige ce minimum d'humilité que devrait impliquer la conscience de l'ignorance...

Aussi, quand, plus tard, Pilate reviendra vers Jésus, saint Jean nous dit qu'il ne lui sera fait aucune réponse (Jean Ousset, ibid., p. 25).

Souveraineté de l'Eglise et souveraineté de l'Etat

"Dieu, lisons-nous dans Immortale Dei [9], a réparti, entre le pouvoir ecclésiastique et le pouvoir civil, le soin de pourvoir au bien du genre humain. Il a déposé le premier aux choses divines et le second aux choses humaines. Chacun d'eux, dans son genre est souverain, chacun d'eux est renfermé dans les limites parfaitement déterminées et tracées en conformité exacte avec sa nature et son principe; chacun est, donc, circonscrit dans une sphère où il peut se mouvoir et agir en vertu des droits qui lui sont propres. Toutefois, leur autorité s'exerçant sur les mêmes personnes, il peut arriver qu'une même chose, quoique à des points de vue différents, ressortisse au tribunal et au jugement des deux pouvoirs... Il est, donc, nécessaire qu'il y ait, entre les deux, un système bien ordonné de relations, non sans analogie avec celui qui, dans l'homme, constitue l'union de l'âme et du corps... Ainsi, tout ce qui, dans les affaires humaines, à un titre ou à un autre, concerne la religion, tout ce qui touche au salut des âmes et au service de Dieu, soit par son essence, soit par ses rapports avec les principes d'où il dépend, tout cela est du ressort de l'autorité de l'Eglise. Quant aux autres choses qui constituent le domaine civil et politique, il est dans l'ordre qu'elles soient soumises à l'autorité civile, puisque Jésus-Christ a ordonné de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu..."

"L'Eglise n'absorbera point la puissance de l'Etat; elle ne violera point l'indépendance dont il jouit dans l'ordre civil et temporel; elle n'interviendra, au contraire, que pour faire triompher plus efficacement son autorité et ses droits légitimes... L'Eglise ne prétend aucunement se substituer aux puissants de la terre, qu'elle-même regarde comme ordonnées à Dieu et nécessaires au monde... Elle ne s'ingère pas à la légère et à tout propos dans l'examen des questions intérieures du gouvernement public... Les matières les plus graves de la législation, du commerce, des finances, de l'administration, de la diplomatie se traitent et se résolvent presque toujours sous ses yeux sans qu'elle articule la moindre observation (Cardinal Pie, Lettre à M. le Ministre de l'Instruction Publique et des Cultes, Oeuvres, T. IV, p. 247)

Sans doute, elle souhaite voir tous les Etats se soumettre à son autorité morale et religieuse. Tel est l'ordre, telle est la "thèse", tel est l'idéal que dans son langage vigoureux, un saint Bernard a pu formuler ainsi: "Les deux glaives appartiennent à Pierre. l'un est dans sa main, l'autre à ses ordres toutes les fois qu'il sera nécessaire de le tirer". Reste que, même dans cet état de civilisation totalement chrétienne, les Etats avaient, dans leur sphère propre, leur autonomie (Jean Ousset, ibid., p. 34-35).

Prééminence du spirituel sur le temporel mais pas absorption

"On peut donc dire, poursuit le R.P. Neyron, que l'Eglise enseigne la prééminence du spirituel sur le temporel, mais, en aucune façon l'absorption de l'un dans l'autre. Il y a un abîme entre cette théorie essentiellement dualistique, respectueuse de tous les droits, et celle de l'Etat-Dieu, source de tous les droits, absorbant tout en lui, se chargeant de tout et ne laissant aucune force se développer indépendamment de lui" (comme dans l'islam).

Mais on insiste: "Les théologiens catholiques n'admettent-ils pas le pouvoir indirect du spirituel sur le temporel ? Que devient, alors, pratiquement, la distinction de l'un et de l'autre ?"

Qu'on se tranquilise: le pouvoir indirect, par cela seul qu'il n'est qu'indirect, tout en poussant jusqu'à ses dernières conséquences le principe de l'indépendance de l'Eglise, respecte parfaitement la légitime autonomie de l'Etat. Ecoutons là-dessus le défenseur le plus illustre de cette thèse, Bellarmin. Le pouvoir temporel, nous dit-il, n'a pas à s'immiscer dans les affaires temporelles et doit laisser le pouvoir civil exercer son autorité, comme il le faisait avant l'union des deux sociétés en un Etat Chrétien; un seul cas est excepté: celui où de tels actes du pouvoir civil nuisent à la fin spirituelle que se propose l'Eglise, où tels autres actes de ce pouvoir sont nécessaires à l'obtention de cette fin; dans ce cas, le pouvoir spirituel a le droit de contraindre le temporel par tels moyens et dans telle mesure qui lui semblent nécessaires (Bellarmin, De Romano Pontifice, Lib. V, cap. VI).

On le voit, ce droit d'intervention se trouve limité aux cas, normalement très rares, où les actes, la politique de l'autorité civile peuvent nuire gravement au bien des âmes (Jean Ousset, ibid., p. 35-36).

où se trouvaient la confusion des deux pouvoirs ?

je le demande maintenant: où se trouvaient la confusion des deux pouvoirs : chez les princes protestants qui, comme Jacques Ier d'Angleterre (ou Henri VIII, Elisabeth Ière, Calvin etc.), grand adversaire du pouvoir indirect, s'établissaient, par la force, réformateurs et maîtres absolus de la religion ou chez les théologiens qui revendiquaient, pour l'Eglise, le droit de repousser ces usurpations sacrilèges et de se défendre contre leurs auteurs ?

Ajoutons, enfin, que les papes du Moyen Age eux-mêmes n'avaient guère dépassé, d'ordinaire, les limites de cette juste défense; c'est le jugement, digne d'attention, qu'en porte Auguste Comte: "Quand on examine, aujourd'hui, avec une impartialité vraiment philosophique, l'ensemble de ces grandes contestations, si fréquentes au Moyen Age, entre les deux puissances, on ne tarde pas à reconnaître qu'elles furent presque toujours essentiellement défensives de la part du pouvoir spirituel qui, lors même qu'il recourait à ses armes les plus redoutables, ne faisait, le plus souvent, que lutter noblement pour le maintien de la juste indépendance qu'exigeait, en lui, l'accomplissement réel de sa principale mission, et sans pouvoir, en la plupart des cas, y parvenir, enfin, suffisamment... Dans ces combats si mal jugés, le clergé n'avait alors, d'autre but que de garantir de toute usurpation temporelle le libre choix normal de ses propres fonctionnaires, ce qui, certes, devrait sembler, maintenant, la prétention la plus légitime et même la plus modeste... La puissance catholique, bien loin de devoir être, le plus souvent, accusée d'usurpation grave sur les autorités temporelles, n'a pu, au contraire, ordinairement, otenir d'elles, à beaucoup près, toute la plénitude de libre exercice qu'eût exigée le suffisant développement journalier de son noble office, aux temps mêmes de sa plus grande splendeur politique, depuis le milieu du XIe siècle jusque vers la fin du XIIIe... Ainsi, je crois pouvoir assurer que, de nos jours, les philosophes catholiques, à leur insu, trop affectés eux-mêmes de nos préjugés révolutionnaires qui disposent à justifier contre le pouvoir spirituel, ont été, en général, beaucoup trop timides... dans leurs justes défenses historiques d'une telle institution" (Auguste Comte, Cours de philosophie positive, Ed. Littré, T. V, p. 234). (Jean Ousset, ibid., p. 36-37).

L'Eglise forme l'Homme complet: privé et public

Jean Ousset, ibid., p. 37:

...Ces quelques développement étant posés, qui avaient pour but d'interdire maintes équivoques classiques en ecet endroit, nous nous sentons plus libres pour revenir à notre sujet et enseigner qu'aujourd'hui comme hier, l'Eglise proclame son droit "d'informer la vie" (Pie XII, Humani Generis [10]. "Informer": au sens philosophique, donner une "forme", faire de la vie ce qu'elle doit être pour répondre à sa véritable finalité, aux plans naturel et surnaturel) tout entière de l'homme.

Car il serait absurde, il serait inconséquent, il serait contraire à l'ordre divin que l'Eglise "s'enferme, inerte, dans le secret de ses temples" (en 'autarcie') et qu'elle déserte, "ainsi, la mission que lui a confiée la Providence de former l'homme complet, et par-là, de collaborer, sans cesse à établir établir le fondement solide de la société. Cette mission, insiste bien Pie XII, lui est ESSENTIELLE. Considérée, de ce point de vue, on peut dire que l'Eglise est la société de ceux qui, sous l'influence surnaturelle de la grâce, dans la perfection de leur dignité personnelle de fils de Dieu, et dans le développement harmonieux de toutes les inclinations, et énergies humaines, édifient la puissante armature de la communauté humaine" (Pie XII, Discours aux nouveaux Cardinaux, 20 février 1946. Cf. également, ce passage du discours de Pie XII au Premier Congrès de l'Apostolat des laïcs: "Nous vous félicitons de votre résistance à cette tendance néfaste qui règne, même chez les catholiques (...), et qui voudrait confiner l'Eglise dans les questions dites 'purement religieuses'. Ce n'est pas qu'on se mette en peine de savoir au juste ce qu'on entend par là; pourvu qu'elle se terre dans le sanctuaire et dans la sacristie, et qu'elle laisse, paresseusement, l'humanité se débattre au dehors dans sa détresse et ses nécessités, on ne lui demande pas davantage. Il n'est que trop vrai: en certains pays, elle est contrainte de se cloîtrer ainsi: même en ce cas, entre les quatre murs du temple, elle doit, encore, faire de son mieux le peu qui lui reste possible. Elle ne s'y retire pas spontanément ni volontairement...")

Comme cette doctrine est méconnue !

La neutralité de l'Etat est impossible, elle n'existe pas

"Il est des catholiques, écrivait Mgr Chappoulie (Evêque d'Angers, Lettre pastorale, 1951) qui plus ou moins explicitement, refusent à l'Eglise toute compétence en ce qui se dépasse leurs obligations dans le domaine du culte et des sacrements, ou dans l'observation individuelle des commandements de la morale chrétienne. A peine l'Eglise serait-elle qualifiée pour les conseiller dans leurs responsabilités familiales. mais son immixtion dans tout ce qui touche à la vie professionnelle et aux responsabilités sociales est déplacée et son intervention dangereuse pour le bon ordre des isntitutions et des lois économiques... Disons-le hautement, rien n'est plus contraire à la nature et à la mission divine de l'Eglise que cette disposition malheureusement trop fréquente..."

Entre l'ordre spirituel et l'ordre politique, entre l'Eglise et l'Etat, la simple et tradiotionnelle disticntion serait devenue insuffisante. Au degré où en est le monde moderne, le salut ne pourrait être que dans un "dualisme antinomique". Quelle pitié !

"Combien a dit Pie XII (Message de Noël, 1948), intoxiqués par une atmosphère de laïcisme ou d'hostilité envers l'Eglise, ont perdu la fraîcheur et la sérénité qui avait été, jusque là, le soutien et la lumière de leur vie..."

Tout le problème est là !

Et cette atmosphère intoxicatrice où l'on perd le soutien et la lumière de la vie, on voudrait que l'Eglise s'en désintéresse, voire, qu'elle prenne son parti de la laisser continuer à intoxiquer ! C'est folie ! (Cf. Léon XIII, Libertas [11] : "L'ABSURDITE de ces opinions se comprend sans peine. Il faut que la société donne aux citoyens les moyens et la facilité de passer leur vie selon l'honnêteté, c'est-à-dire selon les lois de Dieu, puisque Dieu est le principe de toute honnêteté et de toute justice. Il répugnait donc absolument que l'Etat pût se désintéresser de ces mêmes lois... De plus, ceux qui gouvernent les peuples doivent, certainement, à la chose publique, de lui procurer, par la sagesse de leurs lois, non seulement les avantages et les biens du dehors, mais aussi et surtout les biens de l'âme. or, pour accroître ces biens, on ne saurait rien imaginer de plus efficace que les lois dont Dieu est l'auteur; et c'est pour cela que ceux qui veulent, dans les gouvernements des Etats, ne tenir aucun compte des lois divines, détournent vraiment la puissance politique de son institution et de l'ordre prescrit par la nature").

On voudrait que l'Eglise abandonne le combat en cet endroit sans qu'on puisse crier à la désertion. Mais, pour pouvoir soutenir ainsi que l'Eglise peut se désintéresser de l'organisation sociale et des assises mêmes de la civilisation, il faudrait qu'elle en vienne à se désintéreser du salut du plus grand nombre. Il faudrait que l'Eglise, qui est une mère, en vienne à rester indifférente à la perte du plus grand nombre de ses enfants.

Car, ou l'Eglise donne son sens à la société, ou cette société s'ordonnera contre elle. La neutralité ici, est impossible, parce qu'il serait scandaleux qu'on puisse rester enutre quand il s'agit du salut éternel du genre humain et de la fin dernière de l'univers. Aucune âme lucidement chrétienne ne peut envisager sans frémir semblable perspective.

La neutralité est impossible, venons-nous de dire. En fait, elle n'existe pas. Il est dans l'ordre que le glaive temporel soit soumis au glaive spirituel. La chose a toujours été et sera toujours. Autrement dit, il est impossible qu'une doctrine ne règne pas sur l'Etat. Quand ce n'est pas la doctrine de vérité, c'est une doctrine d'erreur. Ainsi le veut l'ordre des choses. Il veut que la force obéisse à l'esprit, et, de fait, elle obéit toujours à un esprit: esprit de vérité ou esprit de démence.

A ceux donc, qui, aujourd'hui, s'en vont, levant les bras et hochant la tête quand on leur rappelle cette doctrine des "deux glaives", refusant d'y croire, en la prétendant "dépassée" ("Nous ne sommes plus au Moyen Age disent-ils..."), nous avons pris l'habitude de répondre: "Démontrez-nous qu'aucune force spirituelle ne règne plus sur l'Etat et nous vous croirons aussitôt. Démontrez-nous que la Maçonnerie ne règne pas à la place de l'Eglise, et d etelle sorte que le magistère de celle-ci n'était qu'enfantillage au regard de la pression de celle-là. Ah! Vous ne voulez pas que la sainte Eglise de Dieu règne sur le gouvernement des nations ! Qu'à cela ne tienne; les nations passeront sous la puissance des sectes. Votre Etat "libéré" de l'Eglise, ne cessera pas d'obéir à un glaive spirituel, glaive spirituel des forces occultes, autant dire de ces idées de laïcisme, de naturalisme que ces forces font pénétrer partout en se moquant bien de nos scrupuleuses distinctions sur les domaines respectifs du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel (Jean Ousset, ibid., p. 37-39).

La neutralité de l'Etat revient à nier Dieu

S'imaginer encore qu'il puisse y avoir des domaines "neutres", c'est-à-dire des domaines où l'action des hommes n'aurait pas à être ordonnée à la Gloire Divine, revient tout simplement à nier Dieu ou, si l'on préfère, à n'admettre que l'existence d'un dieu qui n'est pas Dieu (puisqu'il ne doit surtout pas régner dans la société). Cela revient à prétendre que Dieu n'est plus le maître du monde, qu'Il n'est plus le principe et la fin de toutes choses (l'alpha et l'omega), mais seulement principe et fin d'une partie (Cela revient à ôter une perfection à Dieu qui dès lors n'est plus Dieu puisque Dieu étant parfait ne peut se voir enlever une perfection: avec une perfection en moins, Dieu n'est plus parfait). Un tel être, dès lors, ne serait pas Dieu, puisqu'il s'agirait d'un dieu qui ne répondrait même pas à la plus élémentaire de ses définitions, d'un dieu qui ne serait plus principe et fin de l'univers entier (y compris dans nos sociétés), d'un dieu qui ne serait qu'en partie nécessaire, d'un dieu qui ne serait même plus un absolu.

Au reste et du seul point de vue de la raison, l'homme n'aurait-il qu'une fin naturelle..., tout devrait être quand même (bien que de façon naturelle) ordonné à la Gloire de Dieu. C'est là une vérité qu'un peu de réflexion permet d'atteindre. N'aurait-on pas la Foi que la seule raison pourrait encore le démontrer. Rien de nécessairement surnaturel dans cette proposition; il suffit d'être sain d'esprit et de coeur pour la comprendre et l'admettre. Les païens eux-mêmes avaient compris et admis ce sens divin qu'il importe de donner à toutes choses, qui avaient cru bien faire de placer chacun des actes de leur vie sous le signe d'une pauvre idole.

A ce titre, il est rigoureusement exact que le laïcisme contemporain, fruit de la révolution de 1789, est plus monstrueux que le paganisme lui-même. La société païenne était religieuse. Ce que le monde avait ignoré à tous les âges, c'est nous qui l'avons inventé; une société qui prétend se passer de Dieu...

Quelle honte pour nous qu'un Epictète puisse nous rappeler, aujourd'hui, que "Dieu n'est pas un hors d'oeuvre dans l'univers!"... (Jean Ousset, ibid., p. 62-63).

N'appartenons-nous pas à cette catégorie de gens désignés par Pie XII: "qui mettent une cloison entre leur vie religieuse et leur vie civile" et qui, victimes de cette séparation entre la vie et la religion, entre le monde et l'Eglise, vivent une existence double, toute en contrastes, flottante entre Dieu et son ennemi, le monde: triste résultat du laïcisme dans la vie sociale ?... Y'a-t-il jamais eu, conclut Pie XII, quelque chose de plus contraire à l'esprit chrétien que cette scission de la vie ?" (Pie XII, Allocutions aux Prédicateurs de Carême (1943) cité dans Jean Ousset, ibid., p. 69).

Les plus misérables rétheurs ont su trouver et trouvent encore des milliers d'hommes prêts à se faire tuer pour l'application d'utopies sociales lamentables, sinon sanguinaires.

Seul le plan social de Jésus-Christ, seul le plan social de Son Eglise reste en panne ?... Et nous aurons, encore, à subir, sans broncher l'aveu, explicitement lancé par des 'catholiques', que, nulle part, ils ne prétendent le promouvoir...

Il est inconcevable que, dans un univers qui a été fait pour Sa Gloire, la seule Volonté de Dieu aujourd'hui, se trouve mise en échec sur le plan social [et au nom du "progrès social" !], pendant que les plus sinistres farceurs s'y donnent carrière... Car, ... "dire que Jésus-Christ est le Dieu des individus et des familles, pouvons-nous préciser avec le Cardinal Pie, mais n'est pas le Dieu des peuples et des sociétés, c'est (encore une fois) dire qu'Il n'est pas Dieu. Dire que le chistianisme est la loi de l'homme individuel et n'est pas la loi de l'homme collectif, c'est dire que le christianisme n'est pas divin. Dire que l'Eglise est juge de la morale privée et qu'elle n'a rien à voir à la morale publique, c'est dire que l'Eglise n'est pas divine" (Cardinal Pie, Oeuvres, T. VI, p. 434, cité dans Jean Ousset, ibid., p. 71).

La place de Dieu

Depuis leur principe jusqu'à leurs conséquences, tous nos actes doivent être pour Jésus-Christ, avec Jésus-Christ, en Jésus-Christ.

Tout est à Lui, Son Empire EST UNIVERSEL ET LE DEVOIR DE L'HOMME EST DE TOUT ORDONNER, MOYENS ET FIN, SOUS SA BENEDICTION;

"Le Christ est avec moi; le Christ est derrière moi.

Le Christ au-dedans de moi; le Christ au-dessous de moi; le Christ au-dessus de moi.

Le Christ à ma droite, le Christ à ma gauche.

Le Christ dans la forteresse; le Christ sur le siège du char; le Christ sur la poupe du navire.

Le Christ dans le coeur de tout homme qui pense à moi.

Le Christ dans la bouche de tout homme qui parle de moi.

Le Christ dans tout homme qui me voit.

Le Christ dans toute oreille qui m'entend".

Telle est la prière de saint Patrice (R.P. de Grandmaison, Jésus-Christ, T. II, p. 640). Et Pie XII, encore aujourd'hui, n'enseigne pas autre chose: "Dieu est à sa place, écrivait-il récemment, non seulement dans les églises, mais aussi dans les coeurs, dans les esprits, dans les familles, sur les lieux de travail, dans les rues, sur les places, dans les partis, dans les syndicats, dans les municipalités, dans les Parlements. Tout vient de Lui. Tout Lui appartient sans limite de temps, de lieu, ni de corconstance. C'est pourquoi lorsqu'un homme ou un certain nombre d'hommes, faisant un mauvais usage du libre arbitre, considèrent ou traitent Dieu comme un étranger dans un domaine quelconque de la VIE PUBLIQUE OU PRIVEE, voilà le désordre, voilà les conditions préalables pour détruire la paix" (Pie XII, Discours aux fonctionnaires du ministère de la Défense italienne, cité dans Jean Ousset, ibid., p. 77).

Quand les Révolutionnaires refusent la démocratie, tirent sur le peuple et empêchent le royalisme de revenir

Sans compter les massacres que les révolutionnaires firent pour liquider la Vendée, ce que les historiens appellent le "Génocide de la Vendée", les Révolutionnaires tireront à plusieurs reprises sur le peuple manifestant dans les rues de Paris sa réprobation de la Révolution.

Bonaparte fait tirer les canons sur le peuple (1795)

Ainsi, 20 000 manifestants se rendent vers la Convention, le 13 Vendémiaire an IV (5 octobre 1795). Le gouvernement, prévenu la veille (on se demande par qui?.... des taupes jacobines sûrement), charge Barras de commander les troupes de Paris. "Cinq généraux anciens connus pour leurs liens anciens avec les Jacobins lui sont adjoints: parmi eux Bonaparte, qui, en fait, va diriger les opérations.

"Bonaparte ordonne au chef d'escadront Murat de s'emparer de 40 canons rassemblés au camp des Sablons et les fait disposer tout autour de la Convention.

"A 3 heures de l'après-midi, quand les insurgés se présentent, Barras ordonne d'ouvrir le feu et Bonaparte fait tirer les canons. Il y aura... 300 morts... Bonaparte restera de ce jour le 'général vendémiaire'" ( Jean-Paul Bertaud, La Révolution française, collection Tempus, La Flèche 2004, p. 283).

Le peuple manifeste, le peuple vote mal ? On envoie l'armée

Les élections de l'an V, raz-de marée royaliste (1797)

En avril 1797, les royalistes emportent haut la main les élections. Jean-Paul Bertaud parle de "raz de marée réactionnaire". Alors que la réaction ce n'est pas la Monarchie vieille de 13 siècles, c'est les révolutionnaires.... Là encore, ceux-ci emploient la tachnique de la subversion du langage pour changer les mentalités.

Quoiqu'il en soit l'auteur Jean-Paul Bertaud écrit que "seuls 14 départements, dans les Alpes, le Midi, notamment Toulouse, les Vosges, les Ardennes, la Haute-Vienne et la Creuse, votent pour des républicains et d'anciens conventionnels..." ( Jean-Paul Bertaud, La Révolution française, collection Tempus, La Flèche 2004, p. 303).

Les Révolutionnaires Barras, Reubell, La Revellière pratiquent le terrorisme (Frédéric Bluche, Stéphane Rials, Jean Tulard)

"Barras, [Reubell], La Révellière, le 18 fructidor an V (4 septembre 1797), avec l'appui de Bonaparte, contre leurs deux collègues [Carnot] et Barthélemy, et qui annihile, moyennant un retour durable à des pratiques terroristes et antireligieuses, l'écrasant succès des royalistes aux élections législatives" (Frédéric Bluche, Stéphane Rials, Jean Tulard, La révolution française, PUF, Que sais-je, Vendôme 2004, p. 116).

"La force des baïonnettes" ( Jean-Paul Bertaud)

"Les triumvirs ne peuvent plus sauver le régime républicain qu'en faisant appel à l'armée... Bonaparte sollicité par les triumvirs...

"Les conséquences de ce coup d'Etat (Révolutionnaire) sont considérables:

  • le royalisme voit sa poussée enrayée.
  • mais c'est la faillite du régime cosntitutionnel parlementaire.....
  • pour la troisième fois ils (les Révolutionnaires) ont fait appel à l'armée afin de vaincre leurs ennemis, ils l'utilisent pour la première fois contre la représentation nationale" ( Jean-Paul Bertaud, La Révolution française, collection Tempus, La Flèche 2004, p. 306).

Et oui, c'est cela la "démocratie" façon "Républicaine": l'envoi de l'armée si le peuple vote mal!.....

Déportations, épurations politiques, surveillance de la presse et annulation des élections où le peuple a mal voté
  • "A Paris, les Conseils épurés... votent une série de lois dirigées CONTRE les royalistes ou leurs alliés,
  • "les élections sont annulées dans 49 départements
  • "le Directeur Barthélémy (royaliste), 53 députés et des journalistes royalistes sont déportés en Guyane.
  • "Des mesures répressives contre des émigrés rentrés sont remises en vigueur.
  • "La presse fait l'objet d'un contrôle.
  • "Tout candidat à une fonction publique devra dans l'avenir faire la preuve qu'il a fréquenté les écoles de l'Etat (républicain évidemment.....): c'est enlever l'éducation des jeunes aux collèges privés, aux mains de professeurs suspects de royalisme..." ( Jean-Paul Bertaud, La Révolution française, collection Tempus, La Flèche 2004, p. 307-308).

Dans ces conditions on se demande où elle est la liberté révolutionnaire? Ils ont inversés les choses. Pour paraphraser Jean-Paul Bertaud, ne devrions-nous pas aujourd'hui, tenir compte de l'expérience que nous avons et enlever l'éducation des jeunes aux mains des professeurs des collèges publics suspects de maçonnisme.....?

Les rebelles au service militaire pour la république sont jugés et punis...

Plus de la moitié des jeunes Français refusent de servir sous l'étendard révolutionnaire

"Sur plus de 200 000 conscrits levés par la loi d'applciation de l'an VI (1798), un peu plus de 90 000 rejoignirent les drapeaux. L'insoumission à ce service militaire obligatoire renouvelant la réquisition de l'an II (1794) fut grande dans le Midi et le Massif central; en Belgique, la conscription produisit un soulèvement connu sous le nom de 'guerre des paysans'..." ( Jean-Paul Bertaud, La Révolution française, collection Tempus, La Flèche 2004, p. 312).

  • "Les insoumis sont arrêtés, jugés, punis avec la même rigueur que les déserteurs.
  • "Aucun Français ne peut jouir de ses droits civiques ni accéder à la fonction publique s'il n'a pas accompli son devoir militaire" ( Jean-Paul Bertaud, ibid., p. 312).