Obélisque du Vatican

De Christ-Roi
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Cet obélisque est en granit rouge et mesure 25 mètres de haut. Il ne porte aucun hiéroglyphe.


Son origine est incertaine, elle repose sur le témoignage de Pline. Certains manuscrits disent qu'il fut brisé durant son transport d'Egypte à Rome, d'autres que c'est une copie[1]. L'absence de trace de fracture et de hiéroglyphe favorise l'hypothèse d'une copie romaine.



Cirque de Caligula-Néron. Au centre l'obélisque.

Sous l'empire romain, il était placé au centre du cirque de Caligula-Néron, dans les jardins du Vatican (Campus Vaticanus). Pour les romains, il avait une signification religieuse païenne, il était dédié au Soleil et le représentait au centre de l'arène, les chars tournant autour de lui à l’inverse des aiguilles d’une montre, comme les planètes qui gravitent autour du soleil... [2]


Les obélisques pouvaient aussi servir d'aiguille dans un cadran solaire géant. L'usage comme culte païen rendu au soleil est cependant certain, on lit sur l’obélisque de la piazza del Popolo à Rome, l'inscription suivante : « Moi, César Auguste, (...) fait don de cet obélisque au Soleil ». Au XVIe siècle, le pape Sixte-Quint répond en inscrivant : « Je m’élève (...) celle dont le ventre virginal, sous le règne d’Auguste, donna naissance au soleil de la justice. »[3]




Reconstitution de la basilique constantinienne. L'obélisque (en rouge), resté en place, se trouvait près du chevet, côté sud. www.mediterranees.net

Alors que d'autres ornements de ce type furent détruits au Moyen Âge, à cause de leur double relation avec la Rome et l'Egypte païennes, on conserva celui-ci en vertu de la signification particulière qu'il avait prise dans la tradition chrétienne. On appelait cet obélisque l'aiguille de Saint Pierre, du nom de l'apôtre qui fut martyrisé à Rome sous le règne de Néron vers 64 après Jésus-Christ. La tradition veut que saint Pierre ait été crucifié la tête en bas, «inter duas metas» (entre deux pyramides), c'est-à-dire dans le cirque de Néron sur le Campus Vaticanus, près de l'emplacement originel, à Rome, de l'obélisque du Vatican. Les sites du martyre et de la sépulture de saint Pierre déterminèrent l'emplacement de la basilique, d'où la signification particulière de cet obélisque.[4]


Dans la Rome antique, l'obélisque ornait la spina du cirque de Caligula (carré rouge au centre). Le premier pape, saint Pierre, fut martyrisé dans ce cirque (en rouge). Il fut enterré dans la nécropole(carré bleu) sous la basilique de l'empereur Constantin (en bleu), remplacée ensuite par la nouvelle basilique St Pierre (en vert). En jaune, le nouvel emplacement de l'obélisque. www.mediterranees.net

Constantin, premier empereur converti au christianisme, fit ériger en 324 une basilique là où aurait été déposé le corps de Pierre, à côté de l'obélisque. A la fin du Moyen Age, malgré de multiples restaurations, le batiment menaçait ruine[5]. Sous le pontificat de Nicolas V (1447-1455), dans le plan de rénovation et de reconstruction du Vatican, qui était redevenu le siège permanent de la papauté en 1449, il fut proposé de déménager l'obélisque à un endroit plus important, devant la cathédrale, où il déterminerait un des centres visuels de la cité. Ce projet fut abandonné mais fréquemment repris[4]. Le pape Jules II débute la construction de la nouvelle basilique St Pierre le 18 avril 1506. Mais ni lui ni le pape Paul III ne réussissent à déplacer le monolithe. En 1586, et en quatre mois et dix jours, Sixte V le fit déplacer et placer sur son piédestal au milieu de la place de Saint-Pierre[6].


Il fut déplacé sur ordre du pape Sixte Quint et amené au Vatican le 14 septembre 1586, un mercredi, considéré comme “jour de chance” par le pape. C’était également la fête de l’Exaltation de la “Sainte Croix”. Étant donné l’origine païenne du monolithe, le pape voulut qu’il soit exorcisé. http://www.ciao.fr/Vatican_Rome__Avis_771243


Notes

  1. D'après www.noctes-gallicanae.org:
    Pline l'Ancien, Histoire naturelle, livre XXXVI, XV, 3 (lat):
    Tertius est Romae in Vaticano Gai et Neronis principum circo — ex omnibus unus omnino fractus est in molitione —, quem fecerat Sesosidis filius Nencoreus. Eiusdem remanet et alius centum cubitorum , quem post caecitatem visu reddito ex oraculo Soli sacravit.
    « Le troisième obélisque se trouve à Rome dans le cirque du Vatican édifié par les empereurs Caligula et Néron. Il est le seul de tous à avoir été brisé dans le transport. Il a été taillé sous Nencoreus, le fils de Sesosis. Il en existe un autre taillé par le même roi et haut de 100 coudées (44,1 m) qu’il a consacré au Soleil d’après un oracle, alors qu’il avait recouvré la vue après être devenu aveugle. »
    Le texte de Pline pose ici un problème : l’obélisque de Caligula qui se trouve depuis le XVIème sur la place Saint-Pierre ne présente aucune trace de fracture. Par contre, si on lit d’après quelques manuscrits FACTVS EST IN IMITATIONE EIVS QVEM FECERAT au lieu de FRACTVS EST IN MOLITIONE QVEM FECERAT, « il fut fait sur le modèle de celui qu’avait fait Nencoreus, etc. », on obtient un sens satisfaisant et qui correspond à l’observation de certains spécialistes selon lesquels cet obélisque serait une copie romaine.

    Mais Pline l'Ancien dit ailleurs qu'il vient bien d'Egypte, livre XVI, LXXVI, 5 (lat):
    abies admirationis praecipuae visa est in nave, quae ex Aegypto Gai principis iussu obeliscum in Vaticano circo statutum
    On a vu un sapin merveilleux, mât du vaisseau qui apporta d'Égypte, par l'ordre de l'empereur Caligula, l'obélisque placé dans le cirque du Vatican
    Pline dit aussi que les égyptiens fabriquaient des obélisques sans hiéroglyphes, livre XXXVI, XVI, 5:
    Il y a encore deux autres obélisques érigés l'un par Zmarrès, l'autre par Raphius, sans caractères inscrits, (...) le roi Necthébis l'avait fait tailler sans caractères inscrits,

  2. TEYSSEIRE, Pascale - Les obélisques égyptiens et le culte solaire dans l’Antiquité (romaine), thèse 2005
  3. www.noctes-gallicanae.org
  4. 4,0 et 4,1 Richard HEMPHILL, Le transport de l'obélisque du Vatican
  5. passeggiata/page3.html
  6. Rohrbacher Tome10-Page397