Pélage

De Christ-Roi
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hérétique dont la doctrine le pélagianisme niait le péché originel et la nécessité de la grâce fut combattue par Saint Augustin et condamnée par des conciles africains, puis par le Pape en 418, et donna à l'Eglise l'occasion de préciser que l'homme ne peut rien sans la grâce et qu'il peut tout avec elle.

On suppose qu'il naquit vers l'an 370, et on dit qu'il mourut dans une petite ville de la Palestine, à l'âge de soixante-dix ans. Augustin, Prosper, Orose, Gennadius et Mercator s'accordent à le présenter comme Breton. L'indication est vague. Jérôme ajoute : Habet progeniem Scotiae gentis de Britannorum vicinia. On en a conclu qu'il était né en Irlande.

Il est généralement admis que Pélage vint à Rome vers 401, qu'il y séjourna jusqu'en 409 et y composa trois ouvrages : un traité sur la Trinité, une collection de passages des Saintes Écritures, appelée par Gennadius Eulogiarum liber, et par Augustin Testimoniorum liber; une Exposition des Épîtres de saint Paul. En même temps, il professait la doctrine à laquelle son nom est attaché.

La doctrine de Pélage et de Coelestius concerne les conséquences de la désobéissance d'Adam. Pour rendre exactement compte des évolutions qu'elle a produites ou occasionnées dans les dogmes sur cette matière, il est nécessaire d'indiquer quelles étaient alors les opinions des théologiens.

Tous reconnaissaient que le péché d'Adam des résultats désastreux pour sa postérité, en ce que tous les humains sont devenus mortels, en ce que leurs instincts ont acquis une puissance pernicieuse, et en ce qu'ils ont été plus exposés aux séductions du Démon. A ces idées, les docteurs de l'Église latine ajoutaient l'opinion émise par Tertullien d'une peccabilité héréditaire, c.-à-d. d'une corruption produite par la chute d'Adam et transmise, comme un héritage, à sa postérité. Hilaire (In Psalmo 118) appelle cette peccabilité originis vitium.

L'opinion, répandue dans l'Église d'Occident, que tous les humains ont hérité d'Adam une inclination au péché, qui les empêche d'arriver au bien, et que, pour cette raison, ils ne peuvent arriver à la vertu qu'avec la grâce de Dieu, paraissait à Pélage et à Coelestius une source d'idées dangereuses pour la morale. Ils croyaient remarquer que les humains, à qui l'on promettait qu'ils seraient portés à la vertu par cette grâce, négligeaient les efforts nécessaires pour l'atteindre. Augustin rapporte qu'un jour (vers 405), Pélage manifesta une vive indignation, en entendant un évêque citer ces paroles, d'une des prières du livre des Confessions : Da quod jubes et jube quod vis, donne ce que tu ordonnes, et ordonne ce que tu veux". II estimait que ces paroles anéantissaient la liberté de l'humain, et qu'elles faisaient de lui une poupée entre les mains de Dieu. Pour réagir contre une pareille doctrine, ils lui opposèrent les propositions qui leur semblaient les plus propres à relever le sentiment de la liberté, de la responsabilité et de la dignité humaines. Nous ne savons pas bien quelles étaient ces propositions; mais il est vraisemblable qu'elles ne différaient point sensiblement de celles qu'ils formulèrent plus tard. Ils ne furent pas inquiétés à Rome, soit que leur enseignement y ait en peu de retentissement, soit qu'eux-mêmes eussent été protégés par le respect qu'inspirait l'intégrité de leur vie.

Augustin, qui soutenait alors une lutte ardente contre les donatistes, ne fit ni n'écrivit rien contre eux. Pélage quitta l'Afrique pour aller en Palestine. En 411, Coelestius, qui était resté à Carthage, sollicita un office de prêtre. Mais Paulin, diacre de Milan, qui se trouvait dans ce temps-là en Afrique, l'accusa d'hérésie, sur les sept points suivants :

I. Adam a été créé mortel; il serait mort, même s'il n'avait pas péché. II. Le péché d'Adam n'a fait tort qu'à lui seul, non à toute l'espèce humaine. III. Les enfants, à leur, naissance, sont dans le même état qu'Adam, au moment de sa création.

IV. Ni la mort ni la chute d'Adam n'ont produit la mort de l'espèce humaine, pas plus que la résurrection du Christ n'a produit la résurrection de tous les hommes.

V. La Loi introduit les hommes dans le royaume des cieux, aussi bien que l'Évangile.

VI. Même avant la venue du Christ, il y a en des hommes sans péché.

VII. Les enfants morts sans avoir été baptisés obtiennent la via éternelle.

Un concile tenu à Carthage (412) condamna ces propositions et excommunia Coalestius, quoiqu'il eut reconnu la nécessité du baptême des enfants, à l'aide d'une distinction entre le royaume des cieux, où les baptisés seuls peuvent être admis, et la vie éternelle, que tous les enfants peuvent obtenir.