Saint Joseph

De Christ-Roi
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Histoire

Epoux de la Sainte Vierge, père nourricier de Jésus-Christ.

La vision de la Sainte Famille à Fatima, le 13 Octobre 1917

Selon les évangélistes, "Joseph, avant d'avoir été instruit du mystère de l'Incarnation par un ange, et s'apercevant de la grossesse de son épouse, pensa à la renvoyer, non publiquement, mais en secret, parce qu'il était juste; il était donc très persuadé de l'innocence de Marie. S'il avait eu des soupçons contre elle, ils auraient été promptement dissipés, soit par l'apparition de deux anges, dont l'un lui révéla le mystère de l'Incarnation, l'autre lui ordonna de fuir en Egypte; soit par l'adoration des mages, soit par les transports de joie d'Anne et de Siméon lorsque Jésus fut présenté au temple. En effet, Joseph accompagne Marie à Bethléem, il est témoin de la naissance de Jésus et des hommages que lui rendent les pasteurs et les mages; il fuit en Egypte avec la mère et l'enfant; il les ramène; il est présent lorsque Jésus est offert dans le temple; il les reconduit à Nazareth; il va tous les ans avec Jésus et Marie, à la fête de Pâques; il cherche avec elle Jésus, et le retrouve dans le temple; Jésus retrouvé lui adresse la parole aussi bien qu'à sa mère; il retourne avec eux à Nazareth; l'Evangile remarque qu'il leur était soumis (Luc., II, 23; Matth., II)" (Encyclopédie théologique, Nicolas Bergier (1718-1790), publ. par M. l'abbé Migne, Ateliers catholiques au Petit-Montrouge, tome III, Paris 1850-1851, p. 87).

Mort de St Joseph

Joseph mourut au commencement de la prédication de Notre Seigneur

"Avec la tradition la mieux fondée, le pape Benoît XIII enseigne que saint Joseph mourut au commencement de la prédication de Notre-Seigneur" (Serm. LIV, Marian., p. 224, in-folio. Benevento, 1728.) De là vient que saint Luc, historien de la vie cachée, est appelé le secrétaire de la sainte Vierge, Notarius Virginis, in Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome I, Paris 1890, p. 150).



La vraie dévotion à Saint Joseph

Le grand ignoré

Certains théologiens ont appeler St Joseph « le grand ignoré ». En effet, il semble que l’action de la Providence a permis que Saint Joseph fût laissé pendant de longs siècles presque dans l’ombre, mais c’était pour que soient placés, dans la lumière qui leur était due, d’abord Jésus-Christ, et ensuite la Vierge Marie. C’est pourquoi Saint Joseph est resté, dans les siècles passés, et il reste maintenant encore pour bien des chrétiens, le grand inconnu dont on entend parfois parler, mais dont on n’a qu’une vague idée, bien qu’on devine, de façon confuse, qu’il doit y avoir en lui quelque chose de singulier et d’extraordinairement grand, qui le place tout près de Marie, son épouse virginale et Mère de Dieu.


Il est vrai que Saint Joseph pose un cas assez singulier, de par ses relations avec Jésus et Marie : ainsi, on ne peut affirmer, sans autre précision, qu’il est père de Jésus comme on ne pourrait, sans plus, le nier ; il est véritable époux de la Vierge Marie, et en même temps il est un ange de pureté et de virginité ; il n’a pas été conçu sans péché, mais il est digne époux de celle qui a été immaculée depuis le premier instant de sa conception ; on ne peut affirmer avec certitude qu’il a été sanctifié avant sa naissance, comme Saint Jean-Baptiste, mais il est digne de vivre aux côtés de Celui qui est la sainteté même, et de celle qui a été sanctifiée dans sa conception même ; il n’a pas eu la mission qu’ont eue les Apôtres, de prêcher le Christ au monde, mais il a eu celle de l’élever et de le donner au monde ; il n’occupe aucun grade dans la hiérarchie ecclésiastique qui préside à la grande famille du Père céleste, mais il se tient au sommet de toute hiérarchie, parce qu’il a été le chef de la Sainte Famille qui comprenait les trésors les plus chers qu’avait sur terre le Père qui est dans les cieux.


Voilà exposé, un peu rapidement, ce que nous pouvons appeler un tableau en clair-obscur de Saint Joseph. Tâchons de revenir sur ces clartés et ces obscurités que présente ce grand Saint.


Un grand Saint

Joseph, Saint Joseph.JPG

L’époux de Marie est véritablement saint, non pas tant à cause de la place unique qu’il a occupée ici-bas, que par les mérites de sa vie personnelle. Si nous sommes frappés par la discrétion des évangiles sur Saint Joseph, toutefois ils témoignent de sa sainteté : dans le 1er chapitre de Saint Matthieu, nous lisons que Joseph, le fiancé de Marie, était « un homme juste », c’est-à-dire qui vivait selon la justice de Dieu. Cette sainteté de Saint Joseph, dans la fidélité à tous ses devoirs, a été confirmée par la Sainte Trinité elle-même, comme nous l’affirme le pape Pie XI le 19 mars 1935, à l’occasion de la proclamation de l’héroïcité des vertus de sainte Emilie de Vialar, fondatrice des Sœurs de Saint Joseph de l’Apparition :

« Les grandeurs de Saint Joseph portent en elles-mêmes une immense supériorité sur toutes les autres grandeurs de ce genre, en raison des confidences et de la confiance dont la Sainte Trinité l’a honoré… En premier lieu, la confiance de la divine Trinité qui confie, remet, commet à Joseph rien de moins que la virginité de Marie… Et à cette première confiance s’en ajoute une autre : est commis à Joseph, le Saint, le Fils de Dieu, le Rédempteur du genre humain… Joseph gardera le trésor de la divinité de Jésus-Christ lui-même ! Le trésor de la virginité de Marie était déjà immensément grand, aussi semblait-il qu’on ne pouvait en confier à un mortel de plus précieux que celui-là. Pourtant – et c’est la toute simple, toute divine et glorieuse vérité – un dépôt plus précieux encore vint s’y ajouter : la divinité même de Jésus.


« Devant nos yeux, ce ne sont plus seulement de candides splendeurs, ce sont des hauteurs infinies, propres à donner le vertige, hauteurs qui défient le regard et même la pensée ! Voilà la divinité de Jésus-Christ confiée et commise à Saint Joseph ! Et l’aspect sous lequel ce grand Saint apparaîtra à la face du monde, c’est comme suppléant du Père céleste. D’une part, il en reçoit les prérogatives : les sollicitudes, les soins, les mérites et les droits d’un père ; d’autre part, il est dépositaire de la divinité même de Jésus-Christ…


« Vraiment, n’est-ce pas pour nous l’éblouissement, et sans mesure ? Or, c’est la simple, grandiose, pure et divine vérité… Que pouvait-on ajouter à ces deux marques de confiance, à ces deux dépôts d’une valeur infinie ?... La confiance encore qui fait partager un secret. Ici, le secret vient de la Sainte Trinité. C’est le mystère, le secret que sont l’Incarnation divine et la Rédemption ; la Sainte Trinité les révèle pour la première fois aux hommes… La divine Incarnation, la Rédemption, l’union hypostatique en l’Homme-Dieu, lequel allait se placer à la tête de l’humanité rachetée, devaient être et ont été révélées au glorieux époux de Marie… »


« Epoux de la Mère de Dieu » : ce titre que l’Eglise attribue à Saint Joseph a travers les litanies, est sans doute la source première de toute la grandeur de notre Saint. En effet, on peut dire dans un certain sens, que comme Marie a été préservée du péché originel et remplie de grâces en prévision de sa maternité divine, ainsi, toutes les grâces que Dieu octroya à Joseph le juste avant son mariage avec Marie, n’avaient pour but que de le rendre un jour digne époux de celle-ci ; toutes les grâces et les dons célestes que le Seigneur mit dans son âme après son mariage avec la Sainte Vierge furent, pour une part, le fruit, l’effet de son union intime avec elle.


« Marie, dit Saint François de Sales, possédait toutes les vertus en un si haut degré que nulle autre pure créature n’y saurait parvenir ; néanmoins le glorieux Saint Joseph était celui qui en approchait davantage ; et tout ainsi comme l’on voit un miroir opposé aux rayons du soleil recevoir ses rayons très parfaitement, et un autre miroir étant mis vis-à-vis de celui qui les reçoit, bien que le dernier miroir ne prenne ou reçoive les rayons du soleil que par réverbération, les représente pourtant si naïvement, que l’on ne pourrait presque pas juger lequel c’est qui les reçoit immédiatement du soleil, ou celui qui est opposé au soleil, ou celui qui ne les reçoit que par réverbération : de même en était-il de Notre Dame, laquelle était comme un très pur miroir opposé aux rayons du Soleil de justice, rayons qui apportaient en son âme toutes les vertus en leur perfection, perfections et vertus qui faisaient une réverbération si parfaite en Saint Joseph, qu’il semblait presque qu’il fût aussi parfait ou qu’il eût les vertus en un si haut degré, comme les avait la glorieuse Vierge notre maîtresse. »


Sans doute, avant son mariage, Joseph, l’homme juste, fut trouvé digne d’être uni à la Mère de Dieu. Car ce lys candide, la Vierge Marie, ne pouvait pas rester seule et sans appui, cible trop certaine de la calomnie et proie trop facile de l’infortune. Dieu avait créé Marie belle comme la lune, radieuse comme le soleil, pure, immaculée, toute sainte ; il ne trouva pas parmi tous les hommes quelqu’un qui lui fût semblable en pureté et en sainteté, et qui pût l’aider à constituer la nouvelle famille des élus. Dieu dit donc de nouveau : « Il n’est pas bon que la Femme reste seule ; donnons-lui un aide qui lui soit semblable. » Et Dieu posa son regard sur Saint Joseph, pour le préparer jour après jour à ce grand rôle, pour le donner à Marie au temps marqué, comme compagnon et coopérateur, en vue de l’œuvre rédemptrice que devait accomplir son divin Fils.


Saint Jean Chrysostome écrit :

« Dieu, chercha parmi toutes les générations celui qui pouvait être donné pour compagnon à Marie. Il considéra la foi inébranlable d’Abraham, la pureté d’âme d’Isaac, l’ineffable patience et la résignation de Jacob, la mansuétude et la sainteté de David ; mais son regard divin ne s’arrêta sur aucun d’entre eux et il passa outre ; en Joseph seulement il trouva l’homme qu’il cherchait, et sur lui s’arrêta son choix. »


Si donc Dieu ne put passer devant la figure de Saint Joseph sans s’arrêter, il fallait que ce Saint ressemblât parfaitement à Marie, non pas tant par les qualités extérieures, que par les dispositions intérieures de l’âme : il fallut que l’âme de Marie et celle de Joseph fussent comme deux âmes jumelles, comme deux gouttes de rosée qui brillent de la même transparence et des mêmes couleurs aux rayons du soleil, sous le rayonnement de l’Esprit sanctificateur.


Il faut comprendre que l’union intime de Joseph avec Marie ne comportait pas seulement le lien d’un mariage virginal, mais comportait aussi et surtout la donation totale d’esprit et de cœur par laquelle Saint Joseph s’était consacré à la Vierge, et l’amour ardent et très pur par lequel la Vierge payait de retour son époux. Saint Joseph s’était donné à Marie sans aucune réserve, il s’était tout entier voué et consacré à elle, et devint ainsi son premier et très sincère dévot, puisque « être le dévot de quelqu’un », se dit justement de celui qui s’est consacré en entier à son service et à son amour.


La tendre dévotion de Saint Joseph envers Marie, son union intime avec elle, eut pour fruit, comme nous l’a si bien dit Saint François de Sales avec sa comparaison des deux miroirs, une participation très étroite à la sainteté, aux grâces, aux privilèges de son épouse. Certains saints ont pu dire : « Dieu a fait une masse de toutes les eaux et l’a appelée mer. Dieu a également fait une masse de toutes les grâces, et il l’a appelée Marie. » Or Saint Joseph, par sa dévotion envers Marie et son union intime avec elle, se plongea, pour ainsi dire, et s’abîma dans cette mer de grâces, et il en fut rempli et comblé comme aucun autre ne le fut jamais.


Ainsi rempli de si grandes vertus et de si grands mérites, Saint Grégoire de Nazianze a pu dire : « Dieu a concentré en Saint Joseph les splendeurs de tous les saints ».

Le "père" de Jésus

Le Sacré Coeur de Jésus dessiné par Marguerite-Marie

Saint Joseph était prêt à tenir sur la terre la place du Père éternel auprès de son divin Fils. Cette mission unique doit aussi nous donner un aperçu de la grandeur de Saint Joseph : car, de même que Saint Joseph a participé d’une façon tout à fait exceptionnelle à la dignité du Père céleste, ainsi a-t-il participé de façon très particulière, mais évidemment par grâce, à la sainteté infinie de Dieu. Dieu le Père se devait de placer auprès de son divin Fils un représentant, un substitut, un « alter ego », qui lui ressemblât autant que faire se pouvait, de façon qu’il tînt sa place avec décence et dignité. Il savait que son divin Fils donnerait à Joseph le doux nom de père, et il voulut que ce nom, d’une si profonde signification, ne fût pas prononcé par lui sans réalité ni vérité ; Dieu voulut que tout ce que ce nom exprime de bonté, de tendresse et d’amour, se trouvât dans le cœur de Saint Joseph, et il le mit dans ce cœur à l’égard de son Fils bien-aimé, en qui il avait placé toutes ses complaisances.


Par conséquent, disons sans crainte de nous tromper que, en vertu de ces communications ineffables, l’ensemble des sentiments paternels, auxquels se joignirent la sainteté et la grâce divine, firent irruption du sein du Père des cieux dans le cœur très pur de Saint Joseph, comme nous l’assure un pieux écrivain : « Le Père éternel versa à torrents dans le cœur de Saint Joseph la pure et sainte fécondité de sa paternité adorable, les virginales communications de l’incompréhensible société des trois Personnes divines, afin que, par le plus grand des prodiges, la virginité de Saint Joseph devînt féconde, que son ineffable pureté fût la sauvegarde de celle qui fut la pureté même, et qu’il devînt bien réellement l’époux de Marie et le père de Jésus. »


C’est d’ailleurs par ce nom de père, que le désigna Marie elle-même, lorsqu’elle dit à Jésus, après qu’elle l’eut retrouvé au Temple : « Voici que votre père et moi, nous vous cherchions, tout affligés. » Le Saint-Esprit, par la bouche de Saint Luc, affirme à l’occasion de la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem : « Son père et sa mère étaient dans l’admiration de ce qu’on disait de lui. » C’est par ce nom que Jésus l’a appelé mille et mille fois, - ce Jésus qui vivait soumis à Joseph de la même manière qu’il était soumis à Marie : « Il vint avec eux à Nazareth, et il leur était soumis. » Comme l’explique Saint Augustin : « En raison de leur authentique mariage, Marie et Joseph méritèrent tous deux d’être appelés parents du Christ ; et non seulement elle d’être dite sa mère, mais encore lui d’être dit son père, à titre d’époux de sa mère. » Et Saint Jean Chrysostome avait affirmé que Saint Joseph avait eu, sa virginité restant sauve, tout ce qu’un père peut revendiquer. C’est pourquoi, si on cherche un terme qui définisse adéquatement le rôle de Saint Joseph, ce doit être celui de « père virginal » de Jésus.


Nous, mes frères, admirons la vérité évangélique de cet ordre divin : Notre Seigneur et la Sainte Vierge étaient soumis à Saint Joseph, père nourricier du Fils de Dieu, époux virginal de la Mère de Dieu, chef de la Sainte Famille. De cette situation résultait pour le Verbe de Dieu un état d’humble soumission à Saint Joseph, d’obéissance à ses ordres et de déférence absolue, puisqu’elle est due par les enfants à leur père.


le pape Léon XIII ajoute :

« De plus, de cette double dignité d’époux et de père, découlaient d’elles-mêmes les obligations que la nature impose aux pères de famille ; Saint Joseph était par suite à la fois le gardien, l’administrateur, el défenseur naturel et légal de la Sainte Famille dont il était le chef. Ces charges, ces fonctions, il les exerça en fait aussi longtemps qu’il vécut ici-bas. Il s’appliqua à protéger son épouse et son divin Enfant avec un profond amour et une sollicitude de tous les jours. Il gagna régulièrement par son travail ce qui leur était nécessaire pour vivre. Il écarta de la tête de Jésus le danger mortel dont le menaçait le roi Hérode, en lui trouvant un lointain asile ; parmi les ennuis du voyage et les amertumes de l’exil, il sut se montrer, pour la Vierge et pour Jésus, le compagnon, le protecteur, le consolateur de tous les instants. Or la Sainte Famille que Saint Joseph gouverna, comme investi de l’autorité paternelle, contenait en germe l’Eglise : la très Sainte Vierge, de même qu’elle est la mère de Jésus-Christ, est aussi la mère de tous les chrétiens, puisqu’elle les a enfantés à la vie de la grâce sur le mont du Calvaire, au milieu des suprêmes douleurs du Rédempteur ; pareillement Jésus-Christ est comme l’aîné des chrétiens, qui sont ses frères d’adoption et de rédemption.


« Voilà les raisons pour lesquelles le bienheureux Patriarche sent que la foule des chrétiens lui a été particulièrement confiée : cette foule, c’est l’Eglise, c’est-à-dire cette immense famille, répandue sur toute la terre ; il a pour ainsi dire sur elle, puisqu’il est l’époux de Marie et le père de Jésus, l’autorité paternelle. Il est donc à la fois logique et digne de lui que Saint Joseph couvre maintenant et défende de son céleste patronage l’Eglise de Jésus-Christ, de même qu’autrefois il subvenait à tous les besoins de la Sainte Famille de Nazareth et l’entourait de sa religieuse et continuelle protection. »

Patron de l’Eglise universelle

Il revenait au pape Pie IX, le 8 décembre 1870, de déclarer Saint Joseph « Patron de l’Eglise universelle » dans ce décret :

« De même que Dieu avait établi l’ancien Joseph, fils du patriarche Jacob, gouverneur de toute la terre d’Egypte, afin qu’il conservât le froment pour le peuple, de même aussi, quand la plénitude des temps fut venue, où il devait envoyer sur la terre son Fils unique, le Sauveur du monde, il choisit un autre Joseph, dont le premier avait été la figure, pour l’établir seigneur et prince de sa maison et de ses possessions, et pour le faire le gardien de ses principaux trésors. En effet, il eut pour épouse l’Immaculée Vierge Marie, dont est né, par l’opération du Saint-Esprit, Notre Seigneur Jésus-Christ, qui, aux yeux des hommes, a daigné être considéré comme son fils et qui lui fut soumis. Celui que tant de rois et de prophètes avaient désiré voir, celui-là non seulement Joseph le vit, mais il conversa avec lui, il l’embrassa avec une affection toute paternelle, lui que le peuple fidèle devait recevoir comme un pain descendu du ciel pour donner la vie éternelle.


« L’Eglise, en raison de cette sublime dignité, que Dieu a accordée à son très fidèle serviteur, le bienheureux Joseph, l’a toujours entouré, après sa sainte épouse, la Vierge Mère, d’un suprême honneur, accompagné de louanges, implorant son intercession dans les difficultés. Mais comme, dans ces temps de tristesse, l’Eglise elle-même, assaillie de tous côtés par ses ennemis, est opprimée de si graves calamités que des hommes impies ont pensé que les portes de l’enfer prévaudraient enfin contre elle, les vénérables prélats du monde catholique tout entier ont présenté au souverain Pontife leur supplique et celle des fidèles confiés à leurs soins, pour obtenir que Saint Joseph fût nommé patron de l’Eglise catholique.


« De plus, les mêmes postulations et vœux ayant été réitérés avec plus d’insistance encore durant le saint concile œcuménique de Vatican (Ier), notre très Saint Père, le seigneur Pie IX, pape, ému par la triste condition des choses présentes, a décidé de satisfaire aux vœux des dits prélats, et de confier sa personne et tous les fidèles au très puissant patronage du saint patriarche Joseph, et il l’a solennellement déclaré patron de l’Eglise catholique. »


Une puissante intercession

Lisons les avertissements du pape XI :

« Il est temps de nous demander où en sont notre dévotion et notre estime pour ce saint, compte tenu de l’élévation à laquelle la main de Dieu l’a fait accéder. Rien ne nous dit autant que cela le degré de vénération, de confiance, que nous devons avoir en son intercession.
« La source de toute grâce est le divin Rédempteur ; auprès de lui se trouve Marie, dispensatrice des divines faveurs. Mais, - si toutefois quelque chose peut dépasser en une certaine façon ces deux sublimes puissances – réfléchissons que Saint Joseph est celui qui commande à l’un et à l’autre ; il est celui qui peut tout auprès du divin Rédempteur et auprès de sa divine Mère, en une manière et avec une autorité qui sont bien autre chose que celles d’un simple dépositaire. »


Un trésor d’un prix inestimable

Les fruits de cette dévotion, le pieux Isidore de Isolanis les prédisait dès le début du XVIe siècle par ces paroles :

« L’Esprit-Saint ne cessera pas d’agir sur le cœur des fidèles jusqu’à ce que l’Eglise honore avec un vif enthousiasme, avec une vénération toute neuve le divin Joseph, par la fondation de monastères, la construction d’églises, la consécration d’autels en son honneur, par la multiplication de ses fêtes et leur célébration selon le maximum de solennité. Pour cela Dieu versera sa lumière au plus intime des intelligences et des cœurs : et des hommes éminents scruteront les dons intérieurs cachés par Dieu en Saint Joseph ; ils trouveront en lui un trésor d’un prix inestimable. La richesse et l’abondance des grâces spirituelles ont en effet brillé en sa personne dans une lumière unique, de sorte que ne peuvent lui être comparés ni les saints de l’ancienne loi, ni ceux de la nouvelle. Bénissez donc, ô peuples de la terre, bénissez Saint Joseph, afin que vous aussi soyez comblés de bénédictions, puisque quiconque le bénira sera béni. Soyons convaincus que le Dieu immortel voudra, vers la fin des temps, honorer Joseph dans le royaume de l’Eglise militante avec les plus splendides honneurs, et le rendre l’objet de la plus profonde vénération. En raison de ces honneurs, l’Eglise militante recevra d’en haut un grand accroissement de forces, et lorsqu’elle aura recouvré la paix, elle pourra verser l’eau du baptême sur le front des barbares, et prêcher à toutes les nations le nom du Christ. »


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