Péchés contre le Saint-Esprit

De Christ-Roi
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"Le péché contre le Saint-Esprit ne se borne donc pas au blasphème contre le Saint-Esprit ni à un acte passager; il s'étend à plusieurs prévarications et constitue même un état permanent. Suivant les Pères, les théologiens et saint Thomas en particulier, cet arbre de mort se divise en six branches :

  • 1- le désespoir du salut;
  • 2- la prétention de se sauver sans mérite, ou d'étre pardonné sans pénitence;
  • 3- l'attaque de la vérité connue;
  • 4- l'envie de la grâce d'autrui;
  • 5- l'obstination dans le péché;

sont autant de péchés contre le Saint-Esprit (Desperatio, praesumption, impoenitentia, obstinatio, impugnatio, veritatis agnitae et invidentia fraternae gratiae. Ap. S..Th. 2a 2ae, q. 14, art. 2.) La raison en est que ces péchés sont des péchés de pure malice, surtout le troisième, qui est proprement le péché foudroyé par le Sauveur" (Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 670).

"Comment donc faut-il entendre que le péché contre le Saint-Esprit est irrémissible? S'il s'agit de l'impénitence finale, il demeure rigoureusement vrai que le péché contre le Saint-Esprit est irrémissible. L'impénitence finale, c'est le péché mortel dans lequel l'homme persévère jusqu'à la mort. Or, ce péché n'est remis ni en ce monde par la pénitence, ni dans l'autre, puisque là il n'y a plus de rédemption. S'agit-il des autres péchés contre le Saint-Esprit? L'irrémissibilité doit s'entendre non de l'impossibilité absolue, mais de l'extrême difficulté d'en obtenir le pardon. La raison en est que, par sa nature, le péché contre le Saint-Esprit ne mérite aucune rémission, ni quant à la peine ni quant à la coulpe.

"Quant à la peine : celui qui pèche par ignorance ou par faiblesse semble jusqu'à un certain point excusable ; en tout cas, il mérite un moindre châtiment. Mais celui qui pèche sciemment, et par malice, ex certa malitia, n'a point d'excuse et ne mérite aucune diminution de peine. Tel est l'homme qui pèche contre le Saint-Esprit" (Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 672-673).