Différences entre les versions de « Louis XVI »

De Christ-Roi
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"[...] Il est bon père et aussi bon époux qu'il peut l'être. Bons pères, ses prédécesseurs l'avaient été, mais bons époux, certes pas. Louis XVI est le premier roi Bourbon depuis [[Louis XIII|Louis XIII]] qui n'ait pas trompé sa femme. Par la dignité de ses moeurs, il honore la royauté, il est digne d'elle. En d'autres temps, la vertu de Louis XVI aurait pu servir sa popularité, conforter son autorité. Mais les moeurs de la Cour et de la ville sont en ce siècle trop corrompues. "La Révolution, écrira [[Olympe de Gouges|Olympe de Gouges]], s'est faite dans un siècle de pervers". On aimerait mieux dans ce milieu perverti un roi débauché. On se moque d'abord de ce que l'on prétend son impuissance sexuelle, ensuite de sa fidélité conjugale. Et, comme on ne peut pas encore le salir, on entreprend de diffamer son épouse. Dès 1778, quatre ans à peine après l'avènement, des couplets orduriers traînent la reine dans la boue, la qualifiant de courtisane et de messaline" ([[Jean de Viguerie|Jean de Viguerie]], Historia, Thématique, ''Louis XVI'', n°99 janvier-Févrer 1999, p. 17).
 
"[...] Il est bon père et aussi bon époux qu'il peut l'être. Bons pères, ses prédécesseurs l'avaient été, mais bons époux, certes pas. Louis XVI est le premier roi Bourbon depuis [[Louis XIII|Louis XIII]] qui n'ait pas trompé sa femme. Par la dignité de ses moeurs, il honore la royauté, il est digne d'elle. En d'autres temps, la vertu de Louis XVI aurait pu servir sa popularité, conforter son autorité. Mais les moeurs de la Cour et de la ville sont en ce siècle trop corrompues. "La Révolution, écrira [[Olympe de Gouges|Olympe de Gouges]], s'est faite dans un siècle de pervers". On aimerait mieux dans ce milieu perverti un roi débauché. On se moque d'abord de ce que l'on prétend son impuissance sexuelle, ensuite de sa fidélité conjugale. Et, comme on ne peut pas encore le salir, on entreprend de diffamer son épouse. Dès 1778, quatre ans à peine après l'avènement, des couplets orduriers traînent la reine dans la boue, la qualifiant de courtisane et de messaline" ([[Jean de Viguerie|Jean de Viguerie]], Historia, Thématique, ''Louis XVI'', n°99 janvier-Févrer 1999, p. 17).
  
==UN ROI A L'EXTRAORDINAIRE CURIOSITE INTELLECTUELLE==
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===UN ROI A L'EXTRAORDINAIRE CURIOSITE INTELLECTUELLE===
 
"Louis XVI a une autre qualité qui frappe dès l'abord: son extraordinaire curiosité intellectuelle. On lui a tout appris: les humanités, les sciences, l'histoire, la géographie, le droit et l'économie politique. Jamais aucun roi de France n'avait reçu une instruction aussi poussée. En outre, son éducation achevée, il continue d'apprendre par lui-même. On reste confondu de cette applciation studieuse maintenue après l'âge des études. "J'ai senti, dit-il un jour à [[Malesherbes|Malesherbes]], au sortir de mon éducation que j'étais loin encore de l'avoir complétée. je formai le plan d'acquérir l'instruction qui me manquait. Je voulus savoir les langues anglaise, italienne, espagnole. Je les appris seul". Il joint à ce travail la lecture de tous les "bons ouvrages" (l'expression est de lui) qui paraissent. Sa bibliothèque personnelle ne cesse de s'accroître. Le catalogue en sera dressé pendant la Révolution. Elle comptait à la fin du règne plus de quinze mille volumes. Et ce n'est pas une bibliothèque d'apparat, loin s'en faut. "Le roi, écrit le journaliste [[Malet du Pan|Malet du Pan]], lit beaucoup, et tous les ouvrages de sa bibliothèque lui sont passés entre les mains".
 
"Louis XVI a une autre qualité qui frappe dès l'abord: son extraordinaire curiosité intellectuelle. On lui a tout appris: les humanités, les sciences, l'histoire, la géographie, le droit et l'économie politique. Jamais aucun roi de France n'avait reçu une instruction aussi poussée. En outre, son éducation achevée, il continue d'apprendre par lui-même. On reste confondu de cette applciation studieuse maintenue après l'âge des études. "J'ai senti, dit-il un jour à [[Malesherbes|Malesherbes]], au sortir de mon éducation que j'étais loin encore de l'avoir complétée. je formai le plan d'acquérir l'instruction qui me manquait. Je voulus savoir les langues anglaise, italienne, espagnole. Je les appris seul". Il joint à ce travail la lecture de tous les "bons ouvrages" (l'expression est de lui) qui paraissent. Sa bibliothèque personnelle ne cesse de s'accroître. Le catalogue en sera dressé pendant la Révolution. Elle comptait à la fin du règne plus de quinze mille volumes. Et ce n'est pas une bibliothèque d'apparat, loin s'en faut. "Le roi, écrit le journaliste [[Malet du Pan|Malet du Pan]], lit beaucoup, et tous les ouvrages de sa bibliothèque lui sont passés entre les mains".
  
 
"Il se passionne pour la physique et la chimie. Il a un atelier de physique à Meudon. Il suit de très près les découvertes de Lavoisier, et correspond avec lui. C'est à Versailles et en sa présence que, le 19 septembre 1783, Joseph Montgolfier réalise l'une de ses premières expériences d'aérostation. Ses connaissances en hydraulique sont remarquables. Lors de son voyage à Cherbourg en 1786, ingénieurs et marins s'en émerveillent. Enfin, il est sans doute l'un des meilleurs géographes de so nroyaume. Tout enfant, il avait appris à lever els cartes. En collaboration avec les bureaux de marine, il trace son itinéraire à [[La Pérouse|La Pérouse]]. Il s'inspire pour cela des voyages du capitaine Cook, dont il avait reporté les routes au crayon sur la grande mappemonde de sa bibliothèque. Voilà donc un homme sympathique et intéressant, très proche des siens, cultivé. Tel apparaît Louis XVI dès que l'on commence à le connaître. En 1780, le marquis de Castries, nouveau militaire de la Marine, assistant pour la première fois au Conseil du roi, éprouve cette même impression favorable. "Il est sans passion, dit-il, désirant le bien, consentant facilement aux privations, bon homme enfin" ([[Jean de Viguerie|Jean de Viguerie]], Historia, Thématique, ''Louis XVI'', n°99 janvier-Févrer 1999, p. 17-18).
 
"Il se passionne pour la physique et la chimie. Il a un atelier de physique à Meudon. Il suit de très près les découvertes de Lavoisier, et correspond avec lui. C'est à Versailles et en sa présence que, le 19 septembre 1783, Joseph Montgolfier réalise l'une de ses premières expériences d'aérostation. Ses connaissances en hydraulique sont remarquables. Lors de son voyage à Cherbourg en 1786, ingénieurs et marins s'en émerveillent. Enfin, il est sans doute l'un des meilleurs géographes de so nroyaume. Tout enfant, il avait appris à lever els cartes. En collaboration avec les bureaux de marine, il trace son itinéraire à [[La Pérouse|La Pérouse]]. Il s'inspire pour cela des voyages du capitaine Cook, dont il avait reporté les routes au crayon sur la grande mappemonde de sa bibliothèque. Voilà donc un homme sympathique et intéressant, très proche des siens, cultivé. Tel apparaît Louis XVI dès que l'on commence à le connaître. En 1780, le marquis de Castries, nouveau militaire de la Marine, assistant pour la première fois au Conseil du roi, éprouve cette même impression favorable. "Il est sans passion, dit-il, désirant le bien, consentant facilement aux privations, bon homme enfin" ([[Jean de Viguerie|Jean de Viguerie]], Historia, Thématique, ''Louis XVI'', n°99 janvier-Févrer 1999, p. 17-18).
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==UN ROI A QUI L'ON A TOUT APPRIS SAUF L'ART DE GOUVERNER==

Version du 19 janvier 2006 à 00:09

"Louis XVI est à n'en pas douter, l'un des personnages les plus importants de l'Histoire. Parce qu'il a fait et parce qu'il a laissé faire. Ce qu'il a fait: la guerre contre l'Angleterre pour l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique, et la convocation des états généraux. Ce qu'il a laissé faire: la Révolution" (Jean de Viguerie, Historia, Thématique, Louis XVI, n°99 janvier-Févrer 1999, p. 16).

UN ROI BON ET MISERICORDIEUX

"S'il professe alors la bienfaisance, c'est qu'il est réellement et naturellement bon. Il est miséricordieux. Nous avons de nombreux exemples de sa sollicitude envers les pauvres. Au début de son règne, à peine accompagné, il visite les taudis de Versailles, y distribuant des secours. Lors du mauvais hivers 1783-1784, il fait preuve du plus grand dévouement. Un des aumôniers de la Cour, l'abbé Bergier, en donne le témoignage suivant: "Depuis le 28 décembre jusqu'au 20 février, nous avons eu habituellement deux à toirs pieds de neige, un froid rigoureux et tous les chemins glacés. Le roi s'est beaucoup occupé de la misère publique et des souffrances des pauvres et y a remédiés" (Jean de Viguerie, Historia, Thématique, Louis XVI, n°99 janvier-Févrer 1999, p. 16).

"[...] Il est bon père et aussi bon époux qu'il peut l'être. Bons pères, ses prédécesseurs l'avaient été, mais bons époux, certes pas. Louis XVI est le premier roi Bourbon depuis Louis XIII qui n'ait pas trompé sa femme. Par la dignité de ses moeurs, il honore la royauté, il est digne d'elle. En d'autres temps, la vertu de Louis XVI aurait pu servir sa popularité, conforter son autorité. Mais les moeurs de la Cour et de la ville sont en ce siècle trop corrompues. "La Révolution, écrira Olympe de Gouges, s'est faite dans un siècle de pervers". On aimerait mieux dans ce milieu perverti un roi débauché. On se moque d'abord de ce que l'on prétend son impuissance sexuelle, ensuite de sa fidélité conjugale. Et, comme on ne peut pas encore le salir, on entreprend de diffamer son épouse. Dès 1778, quatre ans à peine après l'avènement, des couplets orduriers traînent la reine dans la boue, la qualifiant de courtisane et de messaline" (Jean de Viguerie, Historia, Thématique, Louis XVI, n°99 janvier-Févrer 1999, p. 17).

UN ROI A L'EXTRAORDINAIRE CURIOSITE INTELLECTUELLE

"Louis XVI a une autre qualité qui frappe dès l'abord: son extraordinaire curiosité intellectuelle. On lui a tout appris: les humanités, les sciences, l'histoire, la géographie, le droit et l'économie politique. Jamais aucun roi de France n'avait reçu une instruction aussi poussée. En outre, son éducation achevée, il continue d'apprendre par lui-même. On reste confondu de cette applciation studieuse maintenue après l'âge des études. "J'ai senti, dit-il un jour à Malesherbes, au sortir de mon éducation que j'étais loin encore de l'avoir complétée. je formai le plan d'acquérir l'instruction qui me manquait. Je voulus savoir les langues anglaise, italienne, espagnole. Je les appris seul". Il joint à ce travail la lecture de tous les "bons ouvrages" (l'expression est de lui) qui paraissent. Sa bibliothèque personnelle ne cesse de s'accroître. Le catalogue en sera dressé pendant la Révolution. Elle comptait à la fin du règne plus de quinze mille volumes. Et ce n'est pas une bibliothèque d'apparat, loin s'en faut. "Le roi, écrit le journaliste Malet du Pan, lit beaucoup, et tous les ouvrages de sa bibliothèque lui sont passés entre les mains".

"Il se passionne pour la physique et la chimie. Il a un atelier de physique à Meudon. Il suit de très près les découvertes de Lavoisier, et correspond avec lui. C'est à Versailles et en sa présence que, le 19 septembre 1783, Joseph Montgolfier réalise l'une de ses premières expériences d'aérostation. Ses connaissances en hydraulique sont remarquables. Lors de son voyage à Cherbourg en 1786, ingénieurs et marins s'en émerveillent. Enfin, il est sans doute l'un des meilleurs géographes de so nroyaume. Tout enfant, il avait appris à lever els cartes. En collaboration avec les bureaux de marine, il trace son itinéraire à La Pérouse. Il s'inspire pour cela des voyages du capitaine Cook, dont il avait reporté les routes au crayon sur la grande mappemonde de sa bibliothèque. Voilà donc un homme sympathique et intéressant, très proche des siens, cultivé. Tel apparaît Louis XVI dès que l'on commence à le connaître. En 1780, le marquis de Castries, nouveau militaire de la Marine, assistant pour la première fois au Conseil du roi, éprouve cette même impression favorable. "Il est sans passion, dit-il, désirant le bien, consentant facilement aux privations, bon homme enfin" (Jean de Viguerie, Historia, Thématique, Louis XVI, n°99 janvier-Févrer 1999, p. 17-18).

UN ROI A QUI L'ON A TOUT APPRIS SAUF L'ART DE GOUVERNER