Aide Quizz

De Christ-Roi
Révision datée du 2 mai 2007 à 04:18 par Bixen (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à la navigation Aller à la recherche

TROISIÈME PARTIE - La voie illuminative des progressants

Les progrès des vertus

CHAPITRE VII - L'édifice spirituel chez les progressants

Pour dire ce que doit être dans la voie illuminative le progrès des vertus chrétiennes, il faut rappeler le sens profond du symbolisme traditionnel exprimé par l'édifice spirituel. Il est facile d'y retrouver bien des enseigne­ments de Jésus et de saint Paul, tels que les ont compris saint Augustin et saint Thomas là où ils parlent de la subordination des vertus et de leur connexion avec les sept dons du Saint-Esprit.
Notre-Seigneur le premier nous dit, à la fin du Sermon sur la montagne, qu'il faut construire notre édifice spiri­tuel, non pas sur le sable, mais sur le roc, et saint Paul ajoute que le rocher c'est le Christ lui-même sur qui tout doit reposer.
Il faut donc, pour bâtir cet édifice, creuser les fondements jusqu'à ce qu'on ait trouvé le rocher. Et l'excavation qu'il faut creuser ainsi symbolise, selon saint Augustin, l'humilité, qui est, dit saint Thomas, une vertu fondamentale, en tant qu'elle écarte l'orgueil, principe de tout péché; si l'âme est vide d'elle-même, elle sera pleine de Dieu, si elle ne se recherche pas elle-même, elle recherchera en tout son Dieu. Pour construire ce temple, il ne faut donc pas seulement gratter un peu le sol, il faut creuser plus profondément, et le Seigneur se charge de creuser lui-même, si nous le laissons travailler, en nous faisant profiter des humiliations qu'il nous envoie.

Garrigou-3Ages-T2p94.jpg

Comme le montre la figure ci-jointe, du fond de cette excavation qu'est l'humilité, appuyée sur le rocher fondamental qu'est le Christ, s'élève la première colonne de l'édifice, pour parler comme saint Paul, le pilier de la foi, sur lequel tout l'édifice va reposer. La foi est dite ainsi vertu fondamentale, non pas seulement comme l'humilité en tant qu'elle écarte un obstacle, mais en tant que sur elle reposent positivement toutes les autres vertus infuses[1].
En face du pilier de la foi, il y a celui de l'espérance, qui nous fait désirer Dieu, la vie éternelle, et qui s'appuie sur le secours divin pour y parvenir.
Sur ces deux piliers s'élève la coupole de la charité, la plus haute des vertus; et la partie de la coupole qui s'élève vers le ciel symbolise la charité envers Dieu; tandis que celle qui redescend vers la terre figure la charité fraternelle, qui nous fait aimer le prochain pour Dieu, parce qu'il est enfant de Dieu ou appelé à le deve­nir. La coupole est surmontée de la croix pour nous rappeler que notre amour ne s'élève vers Dieu que par le Christ et par les mérites de sa Passion.
Saint Augustin, dans son commentaire du Sermon sur la montagne à propos des béatitudes, et saint Tho­mas nous disent qu'à chacune de ces trois vertus théolo­gales correspond un don du Saint-Esprit, ces trois dons sont symbolisés par trois lampes. Au pilier de la foi est suspendue la lampe du don d'intelligence, qui rend la foi pénétrante. Par la foi nous adhérons à la parole de Dieu, par l'inspiration spéciale du don d'intelligence nous la pénétrons, par exemple au moment d'une tenta­tion, d'un moment de vertige, nous saisissons que Dieu est vraiment notre fin dernière, l'unique nécessaire, et qu'il faut lui rester fidèle.
Au pilier de l'espérance est suspendue la lampe du don de science, qui, selon saint Augustin et saint Tho­mas, nous fait connaître les choses non pas par leur cause suprême, comme la sagesse, mais par leur cause prochaine défectible et souvent déficiente. C'est pour­quoi, selon ces docteurs, ce don nous montre le vide des choses terrestres et la vanité des secours humains lors­qu'il s'agit d'atteindre une fin divine. En ce sens ce don, qui perfectionne la foi, perfectionne aussi l'espé­rance et nous porte à aspirer plus fortement vers la vie éternelle et à nous appuyer pour y parvenir sur le secours de Dieu qui est le motif formel de l'espérance

  1. Cf. S. Thomas, IIa IIae, q. 161, a. 5.