Pentecôte

De Christ-Roi
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Descente du Saint-Esprit sur les Apôtres.

Passage de Mgr Gaume sur la Pentecôte

"[...] la descente du Saint-Esprit n'eut pas lieu le jour même de la Pentecôte mosaïque, mais le lendemain, premier jour de la grande octave. On sait, en effet, que les Juifs célébraient la Pentecôte le samedi, et les apôtres la célébrèrent le dimanche. Choisir pour la régénération du monde le jour même de sa création et le jour où, par sa résurrection glorieuse, le Rédempteur avait triomphé de Satan, c'est là une de ces belles harmonies qu'on rencontre à chaque pas dans l'oeuvre divine.

« Erant onmes pariter in eodem loco : ils étaient tous ensemble dans un même lieu. » Dès sa plus tendre enfance, Marie, renfermée dans le temple, s'était préparée avec soin à la visite du Saint-Esprit. A peine née du sang du Calvaire, l'Église s'était retirée dans le cénacle, afin de se préparer par le recueillement à la venue du Saint-Esprit et appeler ses faveurs. Cent vingt personnes composaient la jeune société. C'était chez les Juifs le nombre voulu pour former une communauté ecclésiastique ; car cent vingt personnes composèrent la grande synagogue sous Esdras, lorsqu'il rétablit l'état et le culte de la nation (Sepp, Hist. de Notre-Seigneur, t. II, 78.)

192 TRAITÉ DU SAINT-ESPRIT.

Ne formant tous qu'un cœur, qu'une âme et qu'une prière ardente pour demander le Saint-Esprit, ils étaient dans le même lieu : in eodem loco. Ce lieu était le Cénacle. Dans quel but le Saint-Esprit choisit-il le cénacle, pour le premier théâtre de ses révélations merveilleuses? Parce que c'était le lieu le plus saint de la terre. C'est dans ce même cénacle que le Seigneur institua la divine Eucharistie, et qu'après sa résurrection il apparut à l'apôtre Thomas. C'est là aussi qu'en mémoire des plus grands prodiges fut bâtie la très sainte Sion, la plus vénérable des Églises. Lieu sacré, témoin de plus étonnantes merveilles que le Sinaï, le Jourdain, le Thabor ; lieu béni, qui rappelait aux apôtres l'ineffable bonté du maître, ses divins discours, et leur première communion de la main même de Jésus. Comme ils devaient y revenir avec attendrissement et y rester avec amour ! (Alexand., in Vita B. Barnab., ap. Cor. a Lap., in Act. I, 13.)

"Ce cénacle était dans la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, et cousin de saint Barnabé (Baron., an. 34.)

"Suivant deux illustres Pères de l'Église orientale, saint Hésychius, patriarche de Jérusalem, et saint Proclus, patriarche de Constantinople, le Saint-Esprit descendit au moment même où saint Pierre célébrait, au milieu des disciples, l'auguste sacrifice de la messe." Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 191-192).