Kingdom of Heaven

De Christ-Roi
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         Kingdom of Heaven.JPG
          Dernière grande production de Ridley Scott sur le thème des Croisades 
          et plus exactement celui du Royaume Franc de Jérusalem.

Critique du film

"Un parti pris plutôt favorable à l'Islam, versant dans un oecuménisme d'une touchante naïveté" (L'Héritage)

"Comme on pouvait s'y attendre, le parti pris est plutôt favorable à l'Islam, versant dans un oecuménisme d'une touchante naïveté. Rien donc de surprenant. Cependant, faut-il rejeter en bloc le film?

Car, end épit de ses simplifications ce qui transparaît à travers cette oeuvre cinématographique, c'est cette Foi chrétienne encore naïve et intransigeante - foi, qui nous fait tant défaut aujourd'hui - "le beau courant d'air pur" dont parlait le grand historien Funck-Brentano.

N'est-il pas émouvant de voir ces peuples ayant erré des siècles durant dans le paganisme, et qui, heureux d'avoir trouvé le Christ le rédempteur, se jeter avec une génération encore toute enfantine dans l'aventure des Croisades avec le brûlant désir de se purifier et d'expier leurs péchés?

Comme nous sommes bien loin du discours lénifiant de nos évêques, des concerts de rock efféminés autour ou à l'intérieur des églises!

Oui, ce que nous retrouvons à travers ce film, c'est le "christianisme viril du Moyen Âge", magnifié sous la plume d'un Drieu. Une virilité qui plus est toute empreinte de générosité. N'est-il pas émouvant, ce croisé qui traverse le monde connu pour implorer le pardon de son fils?

Eh oui, cher monsieur qui assitez à la messe en frappant dans vos mains avant d'aller voter UMP au bureau de vote de passy, ces croisés, ces barbares, ces rustres..., vous horrifient. Vous êtes un peu comme ces chrétiens raffinés de la Byzance décadente regardant avec épouvante le sang neuf du christianisme débarquant d'Occident. Et pourtant c'est de ce sang barbare que naîtra le Royaume France d'Orient.

[...] Le film aurait pu insister davantage sur les massacres ayant fait suite à la défaite franque d'Hattin (juillet 1187). Saladin ordonna alors d'exterminer les prisonniers Hospitaliers et Templiers. Le récit est transcrit dans le livre des deux jardins: "Il y avait dans l'armée musulmane un groupe de volontaires, gens de moeurs pieuses et austères, dévots soufis, hommes de loi, savants et initiés à l'ascétisme et à l'intuition mystique. Chacun d'eux demanda la faveur d'exécuter un prisonnier, dégaina son sabre et retroussa ses manches".

De même, le film présente Balian d'Ibelin, le défenseur chrétien de Jérusalem comme un oecuménique forcené prêt à détruire le Saint Sépulcre. Il s'agit là d'un grossier mensonge hsitorique. Le discours que tint Balian est rapporté par Idn Al Athir: "Quand nous aurons terminé cette oeuvre de destruction, nous renverserons le Qubbat al Sakha, et le Mejid al-Aqsa et les autres lieux saints de l'islamisme"

P.S. : on regrettera la présence d'une scène d'adultère un peu plus que suggérée.

(Jean Dartois, L'Héritage, n° 3, p. 6.)

Un cours de catéchisme humanitaire

Si la siège de la Cité sainte est bien rendu par les effets techniques, si l'admirable Roi lépreux, Baudouin IV, est bellement (et fidèlement) dépeint dans cette oeuvre cinématographique, nous mettons tout de même en garde les personnes qui visionnent ce film de la tendance nettement maçonnique de l'ensemble: la croisade, dans l'esprit de Balian d'Ibelin, finit par avoir pour but la délivrance non pas des Lieux Saints, mais la délivrance du "peuple"... C'est le peuple qui est mis en avant, non Dieu : par un anachronisme surprenant, c'est les droits de l'homme contre les droits de Dieu en plein "Moyen Age"... Fallait oser.

"Le film inaugure une longue série de clichés dès la phrase d'introduction: En ce temps-là, l'Europe était en proie à la répression et à la misère... Alors qu' en ce temps-là les violences de la féodalité arrivaient à leur terme grâce à l'action de l'Eglise..." (Histoire du Christianisme, Dossier Les Croisés en Terre sainte 1095-1099, N° 28, juin 2005, p. 76).

"En ce temps-là, seigneurs et paysans vivaient l'âge d'or économique de l'Occident, grâce à l'amélioration des alliages metalliques qui leur permettait de remplacer l'araire de bois par un soc de charrue en métal, source de meillures cultures. le paysan partait travailler avec une hache et des outils tranchants, qui lui donnaient l'occasion de défricher, de gagner des surfaces cultivables sur les forêts, et donc d'augmenter ses bénéfices" (Magazine Histoire du Christianisme, Dossier Les Croisés en Terre sainte 1095-1099, N° 28, juin 2005, p. 76).

"En ce temps-là, il était tout simplement impensable de tenir un discours relativiste concernant la religion. La caricature qu'offre Balian (Olrando Bloom) sur la place publique de Jérusalem est ineffable. Surtout lorsqu'il explique que la Terre sainte ne compte pas car la Jérusalem céleste est dans le coeur de chacun et que les religions causent plus de troubles qu'autres chose, et que finalement, l'idéal, ce serait encore un bon syncrétisme (mâtiné de bouddhisme?) inspiré des droits de l'homme, et que c'est dommage que personne ne comprenne, car cette situation peut encore durer des siècles (clin d'oeil grossier et simpliste à l'actuel conflit israélo-palestinien). L'individualisme foncier, la foi relevant du domaine privé et s'appArentant plus à la philosophie qu'à l'ontologie sont des structures mentales qui échappaient tout simplement aux contemporains, chrétiens et musulmans... l'apothéose de ce leitmotiv est d'ailleurs atteinte lorsqu'en aparté, les deux grands sages du film, Balian et Saladin, se laissent comprendre, à mi-mots, que Jérusalem en tant que lieu de spiritualité n'a aucune importance réelle. De là, Saladin, finaud, insinue que la prise de Jérusalem est plus un objectif politique qu'autre chose. De même, il rejette publiquement l'influence d'Allah sur ses victoires et ne les attribue qu'à son mérite personnel. Ce qui est tout bonnement impensable, là encore" (Magazine Histoire du Christianisme, Dossier les Croisés en Terre sainte 1095-1099, N° 28, juin 2005, p. 77).

"Saladin... montré comme la quintessence du croyant éclairé, alter ego du bon chrétien. On l'oppose facilement dans le film au jeune imam, espèce de maniaque virevoltant et hystérique qui ne pense qu'à 'brûler du chrétien'. Or, l'objectif avoué de Saladin était d'exterminer les chrétiens et de les chasser de Terre sainte. Contrairement à ce que montre ce film, il ne s'est pas montré magnanime lors de la prise de Jéruslam, même s'il a laissé partir les rescapés capables de payer une rançon. les autres, sauf deux vieillards, ont été tués..." (Magazine Histoire du Christianisme, Dossier les Croisés en Terre sainte 1095-1099, N° 28, juin 2005, p. 77).

"Kingdom of Heaven n'est pour reprendre Arnaud Bordas du Figaro qu' 'un cours de catéchisme humanitaire au propos mou et maladroit qui frise souvent le révisionnisme historique'" (Magazine Histoire du Christianisme, Dossier les Croisés en Terre sainte 1095-1099, N° 28, juin 2005, p. 77).